La ville de Rome des années 1960-70  inspire le dernier roman de Louis-Philippe Dalembert, mais c’est surtout un leitmotiv bien d’actualité qui en est le fil rouge.. « Comment être utile pour un changement » se demandera la jeune Laura à  force de se perdre dans des mœurs anticonformistes et des idées révolutionnaires . Déjà Elena sa mère avait rejeté tous les principes maternels de la vieille comtesse et s’était réjouie de troquer le quartier huppé de Prati contre l’authentique via Giulia en épousant Giuseppe, juif conciliant dont le passé familial ne fut pas sans douleurs . Si le Tibre sépare les deux familles, il n’entrave pas l’imbrication des destins individuels.
Certes, la tante de Giuseppe est le portrait opposé de la comtesse. Mais ces deux femmes mûres se ressemblent par leur volonté, l’une de sauver son honneur, l’autre de survivre aux épreuves de la vie. Ainsi Laura héritera-t-elle d’un bel héritage, non pas celui qu’elle attendait, mais un autre bien plus riche , celui de la complémentarité de deux familles aimantes à leur façon. Très joli livre comme sait le faire Louis-Philippe Dalembert, où finissent par se confondre, dans les yeux de Laura, la froide aristocrate et la généreuse tante Rachele, comme la Ville éternelle et la Terre sainte.