Rien ni personne ne pourra changer la ville de Lyon, l’affranchie, la séditieuse, comme la nommaient les Révolutionnaires. En 1793 Barère déclarait à la Convention : « Lyon ne doit plus être ». Face à cet impératif historique, Zweig rend aux Lyonnais l’hommage qu’ils méritent par une courte mais dense nouvelle où les sentiments humains sont peints avec le style subtile et prolixe qui le caractérise.
Certes la Convention émet quelques brèves hésitations avant que bien vite ses sbires se déchaînent en folie meurtrière. Sous les voûtes des caves noires d’humidité se tassent les prisonniers anéantis par le sort qui leur est réservé. Mais quand ceux-ci sont témoins de retrouvailles inespérées de deux fiancés, leur abattement se transforme en joie, la prison devient église, le départ vers la mort cortège vers le Ciel.
Certes l’homme peut être un loup pour l’homme, les miracles sont choses rares mais existent sous la forme la plus inespérée qui soit. Le 8 décembre 2020, fête traditionnelle vouée à Marie, semble l’avoir prouvé par l’acte courageux de résistants qui ont illuminé la ville avec magnificence malgré l’interdiction municipale. Stefan Zweig savait percevoir le vers dans le fruit mais aussi sa fleur à venir : Lyon demeurera toujours la capitale des Gaules, rebelle et chrétienne…
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