L’ambition de Dos Santos est grande : allier les théories du déterminisme et de l’indéterminisme de l’univers, résoudre les problèmes du libre arbitre et du fatalisme de l’existence humaine et ce, sans argumentations savantes qui décourageraient le lecteur, mais avec une simple enquête policière, celle d’un protagoniste qui n’a rien d’un héros ni d’un grand scientifique. Historien cryptologue, Tomas Noronha, de nationalité portugaise, est appelé à décrypter un message secret par deux commanditaires, la professeur Ariana, belle Iranienne, chercheuse en physique nucléaire au service de son pays, et Bellamy, membre de la CIA, arriviste sans la moindre empathie pour ceux qu’il utilise. Alors le roman prend une tournure semblable au caractère déterministe mais indéterminable des microparticules de l’atome ! Tout vient contrarier la quête de Thomas. La police secrète iranienne est à ses trousses sans jamais l’épargner. De plus elle a fait disparaître Siza, un grand astrophysicien, dont le savoir proche de celui d’Einstein est susceptible d’apporter la clef de l’énigme. Le récit des évènements semble concourir à la démonstration des systèmes chaotiques de l’existence selon la physique quantique. Et si le message d’Einstein n’avait rien à voir avec le nucléaire ?
Et s’il portait sur quelque chose de bien plus important que cela ? C’est ce que va découvrir Thomas en se rendant au Tibet auprès d’un ami du professeur Siza. Là , le sage bouddhiste expose une thèse poétique qui semblerait rapprocher la spiritualité orientale de la physique occidentale. Certes si l’univers se meut par le dynamisme des opposés, le yin et le yang, il obéit en fait à des règles bien définies. Mais le rythme cyclique du Big Bang et du Big Crunch, propre au principe de réincarnation bouddhiste, ne peut satisfaire notre enquêteur.  C’est alors que le roman se transforme en science-fiction. A la fin de l’univers qui d’autre que l’intelligence artificielle peut survivre à l’intelligence créatrice ? C’est ce qu’on appelle en littérature une chute, dénouement abrupte pour finir un roman de plus de 700 pages qui fait certes réfléchir, mais ne révèle pas le sens de la formule de Dieu …