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Pour avoir moins de pauvres il ne faut pas plus d’aides mais plus de riches

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Dans son discours sur la lutte contre la pauvreté, le Premier Ministre a évoqué l’exil fiscal de Depardieu et consorts. Il a raison : en poussant hors de France les gens riches, on perd des emplois et on fabrique des pauvres. Quant au relèvement du RSA il représentera 5 € par mois ! A la multitude des aides et des emplois artificiels il faudrait substituer un impôt négatif.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, vient d’annoncer une dizaine de mesures pour « lutter contre la pauvreté ». Ses propositions proviennent des Rapports réalisés par 7 (sept) Groupes de travail qui ont étudié pendant plusieurs mois la pauvreté en France. Leurs conclusions sont d’une rare originalité, ce qui nous garantit des solutions très efficaces. Les preuves ? Nous avons consulté le Rapport du Groupe de travail intitulé « Gouvernance des politiques de solidarité » réalisé par deux hauts fonctionnaires de l’Inspection Générale des affaires sociales. Pour eux, il faut d’abord « intégrer la lutte contre la pauvreté dans une approche de développement ». Et pour cela, il faut « développer sur de larges bases la participation des personnes en situation », « décloisonner l’action publique et mieux articuler ses niveaux d’intervention », « reconnaître le droit à l’initiative sociale » et, enfin, « organiser la transparence des politiques et la capitalisation des bonnes pratiques ». Nous voilà rassurés, surtout grâce la « capitalisation de bonnes pratiques » (pourquoi alors ne pas capitaliser notre système de retraite ?).

Les pauvres peuvent dire merci car le Premier ministre a traduit ces Rapports en mesures d’assistanat avec une revalorisation du RSA, la mise en place de 100 000 contrats d’insertion, une augmentation des allocations et un relèvement du plafond de la CMU ainsi qu’une augmentation du nombre d’hébergements d’urgence. Toutes ces mesures ont déjà été prises dans le passé et elles n’ont fait qu’enfoncer les pauvres dans la dépendance et l’assistanat sans résoudre les problèmes.

Ces mesures coûteront un total de 2 à 2,5 milliards d’euros d’ici à 2017. Un calcul simple permet de mettre en lumière l’impact de cette future politique sociale. L’Insee nous indique qu’il y a 8,6 millions de pauvres – défini comme une personne percevant moins de 60% du revenu médian. Au final, 2,5 milliards d’euros sur 5 ans, c’est 58€ par personne et par an ou 5€ par mois. C’est toujours ça, mais est-ce réellement suffisant pour faire vivre sa famille ? Le comble c’est qu’un autre gouvernement socialiste, celui de Lionel Jospin, avait jeté les bases d’une politique cohérente et plus efficace.

Ce rapport de décembre 1998 proposait la refonte de toutes les aides sociales en une seule. C’est ce que les économistes appellent l’impôt négatif où l’on distribuerait une allocation, dégressive, pour tous ceux qui sont sous un certain seuil de revenu. L’impôt négatif a ce double avantage. Il permet de lisser les revenus du ménage lors du retour à l’emploi, et de ne jamais laisser à l’écart de la société celui qui n’a rien.

A l’IREF, nous soutenons que le gouvernement socialiste se trompe lourdement. Comme d’ailleurs les gouvernements précédents. Ce n’est pas en aidant encore plus les pauvres qu’on les sort de la pauvreté. La seule manière de s’en sortir est de pouvoir s’enrichir en travaillant. Mieux vaut encourager la création et le développement des entreprises que l’aide sociale. Dans ce sens, la taxation et la chasse aux riches est largement contre-productive. Le dernier « scoop » en date est le départ en Belgique de l’acteur Gérard Depardieu. Or, on oublie que le comédien a plusieurs entreprises qui emploient plus d’une centaine de personnes. Le chasser de France met en péril tous ces emplois (et fait perdre à l’Etat des rentrées fiscales importantes…) comme le départ d’un Bernard Arnault menace les 80 000 personnes qui travaillent pour ses sociétés en France. Les pauvres n’ont pas besoin d’un énième Plan d’aide sociale mais de plusieurs Depardieu et de plusieurs Arnault. Ils ont besoin de riches comme eux pour trouver les emplois qui les feront sortir de la pauvreté.

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3 commentaires

Anonyme 16 décembre 2012 - 7:14 pm

diminuer le nombre de pauvres !
C’est pourtant très simple : si les « pauvres » sont définis comme ceux dont le revenu est inférieur à 60% du revenu médian, il suffit de faire baisser le revenu médian, par exemple en dissuadant les « riches » de gagner de l’argent ou en les poussant à l’exil. Le nombre de « pauvres » diminuera automatiquement ! Leur revenu n’augmentera pas, ils baissera même probablement, mais il auront la consolation de ne plus être dans la catégorie des pauvres. Tous les administrateurs de l’Insee le savent.

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Anonyme 17 décembre 2012 - 11:45 am

Pas d’accord
Plus de riches est rarement voire jamais synonyme de moins de pauvres : cf Russie, Brésil, USA etc etc etc…

Cela dit, tacler les riches comme à décider de le faire le nouveau gouvernement, auquel j’adhère mais pas sur ce point, n’est pas bon non plus.

Diviser, opposer les personnes et les groupes comme l’avait fait notre ex président est terrible aussi et contre productif.

La solution est dans l’optimisation permanente de la dépense publique. Le contrôle des dépenses notamment des fraudes serait un moyen de récupérer ENORMEMENT d’argent (CAF, Pole emploi, Secu). Mais aucun gouvernement n’a eu jusqu’à présent le courage, ni meme peut etre la conscience de cela.

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Anonyme 30 décembre 2012 - 11:29 am

assistance et lutte contre la pauvreté »
On n’a jamais tant redistribué, jamais tant dépensé mais nous n’avons jamais eu tant de pauvres aux soupes populaires, tant de mendiants dans nos villes. Pour le commun des mortels au bon sens paysan n’est-ce pas la preuve que la politique suivi depuis trente ans n’est pas la bonne? Que notre système éducatif est à revoir s’il ne réussi pas à apprendre les fondamentaux de notre langue et du calcul à 20% des enfants à 11 ans? Si 20% d’une classe d’âge quitte le secondaire avant le bac et sans qu’on leur propose d’autres types de formation plus adapté à leurs goûts, dont l’apprentissage? Que les 40 milliards de la formation continue sont mal employés? Que les 40 milliards consacrés aux logments sont mal investis quand on constate le manque de logmeents chronique?

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