C’est le conseil donné par l’IREF à la classe politique. A la droite bien sûr, qui devrait renouer avec la tradition libérale française, mais aussi à tous ceux qui se sont englués dans le dirigisme et l’étatisme depuis des années. Car, finalement, comme pour le chômage, ils ont tout essayé sauf le libéralisme.
Après l’échec cuisant des élections présidentielles et des législatives, la droite française doit se recomposer. Elle doit prendre conscience que la France n’est pas forcément un pays étatiste et qu’il existe une tradition libérale. Elle doit enfin comprendre que l’étatisme est un échec et que revenir à une doctrine gaulliste comme le souhaitent certains élus ne mène à rien dans la monde d’aujourd’hui. La France gaulliste des années 1960 était une sorte d’Union soviétique qui fonctionnait avec des planifications et des nationalisations. Les résultats des élections montrent aussi que la « droitisation » ne marche pas forcément. Les électeurs ne veulent pas seulement un état d’esprit, ils souhaitent un programme de réformes.
De plus, avec ces élections, la droite est (re)tombée dans son propre piège : croire que pour être élu ou réélu il faut faire des réformes de gauche. L’histoire des élections durant la Ve République montre exactement le contraire. C’est justement lorsqu’ils n’ont pas fait des réformes libérales et de droite que les politiques ont été sanctionnés. Ceci a été encore plus valable depuis 1981 et jusqu’en 2007 : aucune majorité n’a été reconduite. La seule exception on la rencontre en juin 2007 mais la situation était un peu particulière, Sarkozy étant justement considéré comme un représentant de la droite forte et réformatrice.
La droite française devrait redécouvrir les intellectuels libéraux comme Turgot qui a inspiré Adam Smith, Bastiat (qui était aussi député), Guizot, Tocqueville… Ils ont tous combattu le dirigisme et l’Etat omnipotent. En les relisant, la droite française comprendrait que le libéralisme n’est pas une idéologie mais, comme l’a écrit Jean-François Revel, une « construction empirique, nourrie de la démarche expérimentale ».
C’est pour ça d’ailleurs que des réformes libérales ont été faites par la gauche au pouvoir en Suède, en Grande-Bretagne ou bien au Canada. Il y a des mesures économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas. L’étatisme ne marche pas et les socialistes, s’ils appliquent les mesures promises iront directement dans le mur. C’est pour cela que la droite doit saisir cette chance et proposer une politique complètement différente. Une politique qui rejette le clientélisme d’Etat et libère les entreprises et l’initiative individuelle. Une politique qui supprime les inégalités entre le public et le privé et se débarrasse du modèle social français en faisant notamment une réforme radicale du système de santé et des retraites voué à la faillite. Cette nouvelle politique ne sera pas forcément très originale. Elle pourra s’inspirer de ce qui a marché dans les autres pays et ce qui a fait gagner (et regagner) les élections à des politiques réformateurs.
Dans un Appel publié par l’Express , l’IREF demande aux politiques de droite un sursaut anti-étatique. La vraie « rupture » en quelque sorte. Car, finalement, comme pour le chômage, la France a tout essayé sauf le…libéralisme.