Le vote des lois de finances de fin d’année a montré la dispersion politique des députés Les Républicains. Tandis que l’amendement du député LR Fabrice Brun a tenté de rétablir l’exit tax sur les plus-values latentes des chefs d’entreprise qui décident de transférer leur domicile fiscal à l’étranger, le groupe LR a également laissé voter l’amendement sur la taxation des super profits. Pour sa part, le président LR de la région Grand Est Jean Rottner craint que son parti éclate s’il ne fait pas alliance avec Emmanuel Macron.
De son côté, l’exécutif, forcé aujourd’hui de recourir à tour de bras au 49-3 pour faire passer ses textes budgétaires, aimerait trouver un accord avec LR sur le projet de seconde loi de finances rectificative et sur le vote de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) jusqu’en 2027. Pour voter ces textes budgétaires, la droite pose des conditions de réduction du déficit public et des dépenses de l’Etat. Son exigence de rigueur est louable, mais elle en reste à des propositions ponctuelles et paramétriques qui ne permettent pas de dessiner un projet global de gouvernement et de société.
Un parti affaibli par ses campagnes électorales internes
Certes, le parti Les Républicains est englué dans la campagne de désignation de son président. Mais les candidats n’y débordent pas d’ambitions enthousiasmantes. Tous mettent en avant la valeur du travail et le souci de sécurité et d’intégration des immigrés. Aurélien Pradié, aux relents sociaux-démocrates, insiste sur la promotion sociale et l’écologie, avec une critique non mesurée de « la société d’hyper-consommation ». Il propose une période probatoire de trois ans à tout immigrant « pour parler parfaitement le français, avoir une qualification, démontrer qu’il connaît et respecte nos institutions », à défaut de quoi il devrait être expulsé. Par ailleurs il se limite, comme Bruno Retailleau, à des mesures d’aménagement pour accorder plus d’autonomie aux écoles publiques et allonger la durée de cotisation des retraites, sous réserve de prendre en compte la pénibilité, plutôt que de repousser l’âge de départ à la retraite.
Bruno Retailleau a longuement fait part de ses propositions dans son ouvrage Refondation. Il y exprime un point de vue très conservateur, souverainiste et hostile à l’individualisme. Il cite Benjamin Constant, mais se moque de Turgot. Il dit oui à la liberté, mais non au libre-échangisme qui fait pourtant partie des fondamentaux de la construction européenne auxquels il veut revenir. Il exprime son goût pour la liberté, la responsabilité, l’ordre, la transmission, le progrès, mais il se méfie du secteur privé et il croit encore possible que l’Etat réforme la Sécurité sociale, l’école ou les retraites sans les refonder, en dépit du titre de son ouvrage.
Eric Ciotti a développé son programme lors de la primaire présidentielle. Il était le seul vraiment courageux et ambitieux, en rupture : suppression de l’impôt sur les successions, flat tax sur les revenus, sortie de la résidence principale de l’IFI, transformation du ministère de l’Éducation nationale en un ministère de l’Instruction nationale, baisse massive des dépenses publiques (100Md€)… Il veut « désétatiser », rétablir nos libertés, sacraliser la propriété, consolider les familles, lutter contre la bureaucratie française et la technocratie européenne, réduire les collectivités territoriales françaises à deux échelons, la province et la commune…
Proposer un projet de société
Il y a déjà dans ces dernières propositions de meilleures bases pour offrir une alternative. Mais l’état délabré de nos institutions, de notre économie et plus généralement de la société exige désormais des réformes systémiques, et pas seulement paramétriques, tendant à redonner à chacun la maîtrise de sa vie dans l’exercice de ses libertés et de sa responsabilité. Il faut faire comprendre aux Français l’intérêt pour eux, d’un point de vue moral autant que financier, de leur redonner la possibilité de s’assurer socialement auprès des compagnies d’assurance ou mutuelles de leurs choix, de décider librement de l’école de leurs enfants en bénéficiant d’un bon scolaire, de permettre à chacun, progressivement, de souscrire un contrat d’assurance retraite privé par capitalisation… L’IREF a démontré dans maints articles et études – comparaisons avec ce qui se fait à l’étranger à l’appui – que ces réformes réduiraient tout à la fois les dépenses publiques et les coûts supportés par les familles, contribuables et assurés sociaux grâce à la concurrence et la privatisation des services. Ce qui pour autant n’empêcherait pas de prévoir une participation « solidarité » au profit des plus démunis.
Si la droite adoptait un programme global d’envergure, un vrai projet de société, structurellement raisonnable et audacieux, elle pourrait alors plus facilement en proposer l’adoption aux macronistes pour former une majorité autour de sa réalisation plutôt que d’entrer cas par cas dans des discussions de bouts de gras sans intérêt majeur qui lui font perdre le peu de crédit qui lui reste. Si le parti Renaissance refusait cette offre d’alliance programmatique, Les Républicains reprendraient leur liberté d’opposition dont la responsabilité reviendrait à Renaissance. S’il l’acceptait, il y aurait un beau challenge pour transformer la France, dont Les Républicains pourraient être les artisans et les plus grands bénéficiaires politiquement.
10 commentaires
Les seules idées des Républicains Nationaux et locaux c’est d’augmenter les taxes et les contraintes alors que depuis plusieurs années Macron on sait que l’on va dans le mur ! Macron, Nupes, LR même mafia honteuse quant au FN il n’a qu’une finalité, faire comme les autres pour se remplir les poches sur le dos de ceux qui travaillent encore pour faire tant soit peu de richesse qui ne suffit même plus à financer les excès prétentieux de Macron.
« Il était le seul vraiment courageux et ambitieux, en rupture : suppression de l’impôt sur les successions, flat tax sur les revenus, sortie de la résidence principale de l’IFI, transformation du ministère de l’Éducation nationale en un ministère de l’Instruction nationale, baisse massive des dépenses publiques (100Md€)… »
L’essentiel pour redonner au citoyens le goût du travai,l de l’initiative et confiance en l’avenir.
Le Parti LR est constitué de socialistes depuis des années. Dès lors, il doit disparaitre si l’on veut sauver la France !
Que le LR fasse ou pas alliance avec Macron, il est déjà éclaté et Sarkozy y a bien contribué.
Un vrai programme libéral avec retrait de l’Etat ramené à ses devoirs régaliens serait l’idéal.
Mais les français biberonnés à l’infantilisation et au tout Etat peuvent-ils le comprendre?
Les Républicains sont morts, vive les Républicains…
Les rats ont déserté le navire Titanic, le capitaine n’étant plus à bord….
Un chant de ruines où les Judas, carriéristes d’initiatives personnelles, ont sentis l’avoine ailleurs…!
Les Républicains sont morts, vive les Républicains…
Place au vide apparent….!
NONS SEULEMENT ILS NE RÉFLÉCHISSENT PAS,
MAIS ILS NE VEULENT PAS ENTENDRE CEUX QUI RÉFLÉCHISSENT.
Le problème est que nous sommes surchargés de politiciens qui pensent davantage à leur propre sort qu’à celui du pays. Et cela depuis fort longtemps: le déclin accéléré du pays leur doit beaucoup et pour l’essentiel nous trouvons en face de nous, malgré les étiquettes qui changent , toujours les mêmes, ceux qui savent comment en une ou deux générations on casse un pays et dont le peuple commence à se lasser passablement.
Surtout que pour l’instant, avec des prélèvements que l’écologie alourdit au delà de toute raison jusqu’à mettre en péril l’indépendance énergétique du pays le macronisme a davantage montré sa capacité non seulement de nuire en achevant de mettre à bas rien moins que la sécurité, la santé, l’ordre, la justice, l’énergie, l’éducation, et nombre de nos outils industriels, mais aussi de fragiliser nos systèmes sociaux et de ruiner notre stratégie géopolitique où la fable du couple franco-allemand est en train de voler en éclat à notre détriment. Avec pour couronner le tout , le spectacle désolant d’une immigration débridée qui nargue des OQTF pour la plupart dépourvues de sanctions et qui en disent long sur l’état de délabrement d’une France qui s’enlise et dont le verbe a depuis dix ans au moins chassé l’action.
Quant aux Républicains, ils étaient déjà illisibles, ils deviennent inaudibles au fil des 49-3, des ralliements contre nature, des sanctions arbitraires et de leurs perpétuelles hésitations, divisions et contre-temps qui prouvent que ce parti n’est pas gouverné, écartelé qu’il est entre une franche opposition ou l’attrait du pouvoir auquel ont déjà cédé certains de ses membres parmi les plus éminents. En clair, la soupe ou les valeurs? C’est maintenant qu’il faut choisir!
Bonjour Lexxis, totalement en phase avec votre préambule « NON SEULEMENT ILS NE RÉFLÉCHISSENT PAS, MAIS ILS NE VEULENT PAS ENTENDRE CEUX QUI RÉFLÉCHISSENT ». J’en étais, ce sont des vrais mulets, donc je les ai quittés. Il faut revenir aux fondamentaux gaullistes sur lesquels ils ont craché.
Une idée pour réexister ; que les LR dénoncent ouvertement la grande supercherie climatique ayant débouchée sur la plus grande escroquerie en bande organisée que ce siècle ait connue, à côté la mafia, ce sont des enfants de Coeur. Ils vont tout faire crever.
https://climatetverite.net/2022/10/27/il-ny-a-pas-durgence-climatique-message-aux-peuples/ Merci. Bien à vous
Bonjour, par exemple, que les LR informe les citoyens contribuables sur les mensonges d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU: https://www.climato-realistes.fr/a-propos-du-recent-communique-de-lorganisation-meteorologique-mondiale/ Merci. Bien à vous
« Les républicains doivent retrouver des idées »
L’idée de construire une république constitutionnelle digne de ce nom. Pour commencer. Et de cesser de voir quelque chose de transcendantal dans l’état. Il faut libéraliser ce pays pour le remettre dans la marche du monde (je crois que c’est d’Ernest Renan, que certain décrivait comme un libéral réactionnaire… HA HA HA ! Libéral réactionnaire, Ernest Renan…) Pour le moment, le Français doit cesser de payer l’impôt, reprendre le contrôle de son argent et de son destin. Mais il semblerait bien qu’un grand ensemble de Français ait été mouton-ifié… Le socialisme a bien œuvré. En face il y a la droite étatiste et planificatrice. On est mal barré. Faites sécession, je ne vois pas d’autre solution pour le moment.