Selon un Rapport de la Banque Mondiale rendu public le 2 octobre dernier, les inégalités dans le monde ont baissé depuis la fin de la crise financière et économique. Entre 2008 et 2013, le nombre de pays qui ont connu une baisse des inégalités a été multiplié par deux.
De même, l’extrême pauvreté (personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour) dans le monde est en chute et se concentre uniquement dans les pays de l’Asie du Sud et de l’Afrique sub-saharienne. Environ 800 millions d’individus vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour en 2013, soit 100 millions de personnes de moins qu’en 2012. Dans 60 des 83 pays couverts par ce nouveau rapport pour suivre l’évolution de la prospérité partagée, le revenu moyen des 40 % les plus pauvres de la population a augmenté entre 2008 et 2013, malgré la crise financière. Un résultat significatif puisque ces pays représentent 67 % de la population mondiale. « Contrairement à une idée répandue, les inégalités dans le monde sont en recul constant depuis 1990 et, bien souvent, les inégalités au sein de la population d’un même pays refluent depuis 2008 », écrivent les auteurs du rapport. Très intéressant est le fait que, parmi les pays où les inégalités ont baissé le plus entre 2008 et 2013, figurent le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Allemagne. Des pays qui ont beaucoup réformé durant cette période…
Les conclusions de la Banque mondiale sont confirmées par les derniers chiffres du Census Bureau (l’équivalent de l’INSEE aux Etats-Unis) qui montrent une hausse du revenu médian aux Etats-Unis de 5,2% en termes réels, tenant compte de l’inflation, entre 2014 et 2015. Du jamais vu depuis 1967, date à laquelle le Census Bureau a commencé à publier cette statistique. A ce rythme-là, le revenu médian doublerait en seulement 14 ans. De même, le taux de pauvreté aux Etats-Unis s’est également réduit considérablement en un an. En 2015 on comptait 3,5 millions de personnes de moins qu’en 2014 vivant sous le seuil de pauvreté, soit une baisse de 1,2 point. Bizarrement, toutes ces bonnes nouvelles n’ont pas fait la Une des médias. Les inégalités restent un dogme pour tous les chercheurs et autres commentateurs marxisants en commençant avec Thomas Piketty.
La lutte contre les inégalités brise le mythe américain
Dans un essai intitulé « America’s misguided fight against income inequality. Equal is unfair » (St. Martin’s Press, 2016), les auteurs (Don Watkins et Yaron Brook) mettent en garde contre cette obsession anti-inégalitaire. A force de clamer que les inégalités augmentent, on a détruit le rêve américain qui aurait été impossible sans les inégalités. Oui, l’Amérique a donné la possibilité à beaucoup de gens de s’enrichir. Certains ont réussi, d’autres non. Aux Etats-Unis, si certains sont devenus riches c’est parce qu’ils le méritent. La possibilité d’entreprendre et la mobilité sont les facteurs qui ont le plus contribué à leur enrichissement. Inégalité n’est pas synonyme de pauvreté, continuent les auteurs, tous les deux chercheurs au sein du Ayn Rand Institute. Les Américains n’ont jamais été aussi riches qu’aujourd’hui et ce qui compte c’est de pouvoir sortir de la pauvreté. Les pays les plus inégalitaires sont justement les pays où l’on empêche les gens de s’enrichir. Oui, les individus naissent égaux mais certains sont plus intelligents et plus talentueux que d’autres. Les empêcher de réussir représente une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme.
Enfin, les auteurs rappellent les vrais chiffres et la vision erronée de tous ceux qui crient au scandale concernant les inégalités. En réalité, les 1 % les plus riches détiennent 19 % des revenus aux Etats-Unis mais payent 37.8 % du total des impôts. Après impôts, taxes et redistribution, les inégalités se réduisent significativement. Piketty et les autres ne tiennent pas compte de ces calculs. Comme ils ne tiennent pas compte du risque encouru par les entrepreneurs qui sont les riches dénoncés par les chercheurs égalitaristes. Seulement 2.2 % des plus riches restent 5 ans dans les 1 % ! Les autres 97.8 % c’est beaucoup moins, ce qui démontre le côté aléatoire des richesses obtenues, très loin de l’image du riche à vie.
L’égalitarisme est un fléau qui empêche les individus d’entreprendre et nos économies de croître. Le combattre devrait être la mission de la plupart des candidats politiques.
2 commentaires
Les inégalités, un mythe ? N'allons pas trop vite en besogne !
Je suis souvent d'accord avec ce que vous soutenez. Mais attention aux titres excessifs, surtout quand ils nuisent à la cause que vous défendez, pour autant qu'elle soit aussi libérale que vous le pensez.
Quand, dans une CSP ou chez un employeur ou dans un revenu national du travail, la fourchette de salaires tout compris et récurrents passe de 40 à 400, on ne peut pas dire non seulement que cette inégalité est un mythe, mais aussi que sa croissance n'est pas réelle. Même si les retombées de cette croissance-là sont globalement très positives, il n'empêche qu'elle existe et qu'il pourrait bien y avoir davantage de retombées encore plus positives si cette inégalisation-là redevenait moindre.
Beaucoup de libéraux répugnent à convenir que, pays par pays, le revenu total du travail fait l'objet d'une répartition qui a pour clé les égalités et les inégalités de salaire individuel. Le nier n'est pas un progrès, et surtout pas un progrès libéral. Le reconnaître met en main un élément clé d'économie objective, ainsi que le montre l'ouvrage primo publié sur le site lecodemain.net.
Mesure de la pauvreté
C'est bien connu et la polémique le prouve, on fait dire ce que l'on veut aux statistiques. Il suffit de sélectionner les informations qui confortent votre opinion et d'ignorer les autres.
En ce qui concerne les Etats-Unis tout le monde n'a pas le même avis, voir le lien: http://www.loretlargent.info/usa/les-etats-unis-ce-pays-riche-de-ses-pauvres/18653/
De plus, les Etats-Unis ne sont pas exemptés de tromperie dans les statistiques officielles, comme vous le dénoncez souvent pour la France d'ailleurs.
Votre credo sur la diminution de la pauvreté relève plus de l'idéologie que de l'analyse objective. A moins que vous considériez que le sdf du 21ème siècle soit plus riche en absolu que le chasseur-cueilleur d'il y a 10000 ans. Le chasseur-cueilleur quand il rencontrait un autre chasseur-cueilleur était à égalité de ressources. Ce n'est pas le cas du sdf qui voit passer un propriétaire de ferrari. La pauvreté n'est pas une mesure absolue mais relative.