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Les départs et l’exil à l’étranger

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Depuis plusieurs années, il y a une nouvelle vague d’émigration qui n’obéit pas au simple exil fiscal. Ce sont des jeunes, diplômés et dynamiques, qui quittent la France. C’est ce que soulignent deux rapports récents, confirmant les travaux de l’IREF bien connus grâce à l’ouvrage de Jean Philippe Delsol : « Pourquoi je vais quitter la France ».

Début 2013, l’IREF avait attiré l’attention sur l’augmentation du nombre d’exilés fiscaux, en estimant qu’ils étaient 3 fois plus nombreux qu’en 2012. Il avait aussi insisté sur le fait qu’il s’agissait là d’une nouvelle génération d’exilés, dans la mesure où les contribuables qui partent maintenant sont – des actifs plus jeunes et moins fortunés. Dotés d’une moyenne d’âge de 54 ans, ce sont de nombreux chefs d’entreprises qui fuient l’instabilité fiscale française en montrant leur préférence pour un environnement économique plus stable ailleurs. L’ouvrage de Jean Philippe Delsol, administrateur de l’IREF « Pourquoi je vais quitter la France » (éd. Tatamis) a présenté une synthèse saisissante des divers aspects de ce fléau.

Mais le fléau est-il récent ?

Le Rapport des CCI (Chambres de commerce et de l’industrie) sur le départ des jeunes Français à l’étranger et le Rapport du gouvernement sur l’évolution des départs pour l’étranger et des retours en France des contribuables et évolution du nombre de résidents fiscaux, qui viennent d’être réalisés, confirment les conclusions de l’IREF mais montrent aussi que le phénomène est encore plus ancien qu’on le pensait.

La fiscalité n’est pas la seule source des départs

Les départs à l’étranger des redevables de l’ISF ont connu une forte progression entre 2002 et 2006, de 400 à environ 900, en 2006. Ensuite, ce nombre est resté stable jusqu’en 2009 et a même baissé jusqu’à 500, entre 2009 et 2011, car le bouclier fiscal a ralenti la progression des départs. Mais ce que révèle le Rapport du gouvernement, c’est qu’il existe, depuis 2000, une tendance des départs à l’étranger des non-redevables de l’ISF qui sont par ailleurs plus jeunes (55 ans contre 66 ans) que ces derniers et plus actifs. On constate notamment qu’il y a beaucoup de dirigeants d’entreprises. Les destinations de ces départs sont surtout la Suisse, la Grande-Bretagne, la Belgique ou les Etats-Unis.

Pour ce qui est des retours, d’après le Rapport, ils étaient plus nombreux à revenir en France entre 2006 et 2009 (entre 200 et 350 par an) qu’entre 2010 et 2011 (environ 100). Le Rapport se base aussi sur une enquête auprès de ces Français expatriés, qui nous apprend qu’un tiers d’entre eux sont âgés de 30 à 40 ans et que seulement 35 % de ces exilés prévoient leur retour en France. Au 31 décembre 2012, le registre mondial des Français établis hors de France comptabilisait 1 611 054 inscrits, mais le Rapport estime que le nombre total des Français résidant à l’étranger est d’environ 2 millions. Bien entendu, tous ne sont pas des exilés fiscaux, mais le Rapport des CCI montre que même les plus jeunes préfèrent rester définitivement à l’étranger.

Perte du capital humain français

Cette nouvelle vague d’émigration est d’autant plus préoccupante qu’elle est à sens unique. L’émigration de jeunes chercheurs, d’ingénieurs ou de créateurs d’entreprises français à l’étranger ne s’accompagne pas, en effet, d’un mouvement inverse en direction de la France. Le nombre de Français qui obtiennent chaque année un doctorat scientifique aux Etats-Unis est de l’ordre de plusieurs centaines, alors que le nombre d’Américains poursuivant des études de haut niveau en France ne dépasse pas la dizaine ! Plus de 30 % des jeunes installés à l’étranger ne souhaitent pas revenir en France. Il s’agit donc en majorité de jeunes diplômés.

L’exil des Français est donc bien une réalité confirmée par les documents officiels. Il reste maintenant aux pouvoirs publics à comprendre que, seules, les réformes structurelles et les libertés économiques et fiscales convaincront ceux qui sont partis de revenir, et ceux qui sont encore en France de ne pas partir.

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4 commentaires

FabriceT 14 mars 2014 - 4:42

L'exil des jeunes n'est pas terminé ! après celui des jeunes actifs, se profile celui des étudiants prometteurs !
Il faut aussi rappeler qu'actuellement, et dans le plus grand silence des syndicats d'étudiants complices des socialistes, se prépare une réforme visant à anéantir 95% des types de diplômes Master 2 avec parcours spécialisé (actuellement 5800) pour refondre l'ensemble, toutes sciences comprises, en 346 diplômes généralistes…
C'est à l'instar de la biologie, une extinction de masse que prépare le pouvoir.

Au moment où le monde est de plus en plus complexe et que l'on recherche des spécialistes, le gouvernement français revient à contre courant de toutes les pays vers un système généraliste qui reviendra à produire des diplômés qui savent à peu près rien sur à peu près tout !
Cette démarche est mortifère pour le pays !

Si le chômage des jeunes atteint 27% actuellement, eh bien si cette réforme voit le jour vous le verrez à 60% sept ou huit ans après. En effet, que vont faire les patrons qui ne trouveront plus de spécialistes pour pourvoir les emplois offerts ? Très simple :
-soit ils feront venir des étrangers formés, et ce seront autant de français jeunes sans emploi !
-soit ils délocaliseront d'avantage là où la main d'oeuvre est plus qualifiée et par la même occasion moins chère qu'en France.

Quant aux étudiants ambitieux qui refuseront de passer sous l'Oukase soviétiforme…ils partiront étudier ailleurs et probablement y resteront.

C'est ainsi que se vide la France ! A terme je me demande ce qu'il restera en France ? Sans doute des voyous, des parasites sympas, et des fonctionnaires en toujours plus grand nombre… Mais qui produira les richesses pour nourrir les 3 catégories évoquées précédemment ??

Répondre
Fabrice T 14 mars 2014 - 4:47

L'exil des jeunes n'est pas terminé ! après celui des jeunes actifs, se profile celui des étudiants prometteurs !
Il faut aussi rappeler qu'actuellement, et dans le plus grand silence des syndicats d'étudiants complices des socialistes, se prépare une réforme visant à anéantir 95% des types de diplômes Master 2 avec parcours spécialisé (actuellement 5800) pour refondre l'ensemble, toutes sciences comprises, en 346 diplômes généralistes…
C'est à l'instar de la biologie, une extinction de masse que prépare le pouvoir.

Au moment où le monde est de plus en plus complexe et que l'on recherche des spécialistes, le gouvernement français revient à contre courant de toutes les pays vers un système généraliste qui reviendra à produire des diplômés qui savent à peu près rien sur à peu près tout !
Cette démarche est mortifère pour le pays !

Si le chômage des jeunes atteint 27% actuellement, eh bien si cette réforme voit le jour vous le verrez à 60% sept ou huit ans après. En effet, que vont faire les patrons qui ne trouveront plus de spécialistes pour pourvoir les emplois offerts ? Très simple :
-soit ils feront venir des étrangers formés, et ce seront autant de français jeunes sans emploi !
-soit ils délocaliseront d'avantage là où la main d'oeuvre est plus qualifiée et par la même occasion moins chère qu'en France.

Quant aux étudiants ambitieux qui refuseront de passer sous l'Oukase soviétiforme…ils partiront étudier ailleurs et probablement y resteront.

C'est ainsi que se vide la France ! A terme je me demande ce qu'il restera en France ? Sans doute des voyous, des parasites sympas, et des fonctionnaires en toujours plus grand nombre… Mais qui produira les richesses pour nourrir les 3 catégories évoquées précédemment ??

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Kevin 15 mars 2014 - 1:22

Un pays où l'herbe est plus verte.
Je confirme tous les points. Qu'il fait du bien d'être dans un pays dont les dirigeants n'ont pas la névrose d'imposer tous les matins une nouvelle loi liberticide. L'esprit est plus libre. Point de médias achetés par le gouvernement pour nous laver le cerveau. Depuis quelque temps l'air est irrespirable sur Paris, au propre comme au figuré. La pollution s'en ira, mais l'air ne deviendra pas plus sain pour autant.

En fait, ce n'est pas qu'ailleurs l'herbe soit plus verte, mais c'est qu'il reste encore de l'herbe ou, du moins, que l'on a retrouvé l'espoir d'en faire pousser, avec de jolis buissons de fleurs.

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gele 17 mars 2014 - 11:03

nos vrais forces vive….
Stopper l'émigration ! et vérité sur les immigrés ! les coûts

Immigration "choisie", le terme est sujet à des critiques. Les gauches poussent par avance des cris d'horreur. Après les crimes du colonialisme voilà que le pillage des élites est programmé. La réalité est très différente. Actuellement, nous exportons nos bacs plus cinq et nous importons des populations pauvres qui fuient la misère, les dictatures.

Ces populations démunies sont à la charge des contribuables français, souvent exploitées par des employeurs esclavagistes ou des réseaux mafieux. Avec nos chômeurs, les 180 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme ni formation, le réservoir pour des postes de travail peu qualifiés est suffisant pour les entreprises françaises, cela après une formation de terrain bien sûr.

Plus de 2.500 000 français vivent et travaillent dans le monde après avoir été formés aux frais de la collectivité. Ils font le bonheur des pays d'accueil par leurs talents, leur création de richesse, leurs impôts.

Par exemple : nos docteurs es sciences bac + 9 émigrent pour moitié faute d'emplois. Avec notre recherche étatique en quenouille et nos universités du 19ème siècle, tout ce beau monde quitte notre belle France pour faire "fortune" sous des cieux fiscalement plus cléments, plus respectueux des libertés, plus admiratifs des succès que la liberté d'entreprendre permet.

Après les très riches, créateurs d'entreprises, artistes, sportifs chassés par ISF, suivent nos professionnels, artisans, boulangers, cuisiniers, infirmiers, etc. De futurs entrepreneurs dégoûtés, poussés à l'expatriation par des contraintes financières, administratives, fiscales, morales……… L'émigration des forces vives françaises, c'est un sujet tabou ! Quant aux polémiques politiciennes sur les immigrés, c'est de l'hypocrisie, droite et gauche savent que nous n'avons pas les moyens d'accueillir dignement ceux qui aspirent à l'eldorado européen !

Faire des problèmes des flux migratoires un enjeu majeur pour la France est un faux débat. L'important, c'est la situation réelle de l'économie française, notre marché du travail atone! Nos entreprises non compétitives. Avec des réformes indispensables qui tarde à venir.

Les entreprises manquent d'investisseurs car les prélèvements obligatoires servent à financer les frais exorbitants de fonctionnement de notre très cher Etat, Obèse, dilapidateur, mauvais gestionnaire de nos finances, de ses personnels, Beau cadeau pour nos enfants ! Des dettes, un marché du travail atone, le financement de nos retraites à crédit! Il faut accepter l'économie de marché avec ses aléas, renoncer à nos illusions, nos utopies, pour affronter le monde tel qu'il est et non pas comme on voudrait qu'il soit.

Rappel : Le motif N° 1 de l'émigration de nos jeunes diplômés, c'est la faiblesse des offres d'emplois en France. La faiblesse des salaires nets, l'image démoralisante de nos industries en perte de compétitivités qui, soit périclitent, soit pour survivre, délocalisent. Un avenir pas très radieux ! pour la France.

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