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Le programme économique de Kamala Harris : un désastre économique en vue

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La vice-présidente Kamala Harris a récemment dévoilé son plan « Opportunity Economy », un mélange de mesures populistes et de réglementations censées aider les familles des classes moyenne et populaire à surmonter leurs difficultés financières. Dans son discours du 16 août, Mme Harris avait déjà adopté la position interventionniste de l’administration Biden, notamment sur l’urgence de lutter contre la hausse du coût de la vie.

Elle s’est engagée plus précisément à adopter de nouvelles politiques : des lois contre les prix abusifs, des impôts plus élevés, un salaire minimum fédéral augmenté, une taxe sur les plus-values non réalisées et des subventions pour l’achat d’un premier logement. Si ces propositions visent à réduire les coûts des biens de première nécessité tels que l’alimentation, la santé et le logement, elles reflètent une tendance plus profonde de la politique actuelle : la conviction que l’intervention de l’État peut résoudre efficacement des problèmes économiques complexes. L’histoire montre cependant qu’elle a souvent des effets inattendus et sape ses propres objectifs.

Les politiques de Kamala Harris vont affaiblir l’économie américaine

Le programme économique de Kamala Harris suscite des inquiétudes quant à ses conséquences à long terme. Il risque d’alimenter l’inflation, de nuire à la compétitivité, d’augmenter le chômage et de ralentir la croissance. Certes, la volonté d’aider la classe moyenne et de montrer du doigt les grandes entreprises peut trouver un écho chez les électeurs préoccupés par le coût de la vie, mais bon nombre des propositions de Harris ne sont pas viables économiquement.

L’une des premières consiste à imposer une interdiction fédérale des « prix abusifs » dans les secteurs de l’alimentation et de l’épicerie afin de s’attaquer aux profits réalisés par les entreprises. Les chiffres montrent que cela ne serait guère pertinent. Les marges dans le secteur de l’épicerie n’étaient que de 1,2 % en 2023, bien en deçà des marges globalement observées dans la plupart des entreprises, comprises entre 7 et 9 %. Une légère hausse des coûts suffirait alors à entraîner des pertes considérables pour les magasins, sauf à augmenter le prix de leurs produits. Harris souhaite malgré tout habiliter la Commission fédérale du commerce (FTC) à sanctionner les entreprises qui, selon elle, auraient exploité la crise du COVID-19.

L’industrie alimentaire a fortement contesté son point de vue : la hausse des prix est due aux perturbations économiques provoquées par la pandémie, qui ont bouleversé les chaînes d’approvisionnement et se sont traduites par d’importantes subventions publiques. L’offre a diminué, mais la demande a augmenté ; cela s’est donc répercuté sur les prix. Une étude de la Réserve fédérale montre d’ailleurs que l’augmentation des marges des entreprises n’est pas à l’origine de d’inflation.

Les sceptiques affirment également que la proposition de Kamala Harris révèle une mauvaise compréhension des marchés compétitifs. Des économistes comme Brian Riedl, du Manhattan Institute, attirent l’attention sur le fait que le contrôle des prix, tel que le propose Harris, serait désastreux. En témoigne, entre autres exemples, l’échec de cette mesure dans les années 1970. En plafonnant les prix des denrées alimentaires, on prend le risque de limiter la concurrence, d’inciter les entreprises à réduire leur offre et à augmenter leurs prix.

Dans le domaine de la fiscalité, les changements qu’ambitionne Kamala Harris sont étroitement liés au budget 2025 du président Biden. Il s’agit essentiellement d’augmenter les impôts pour les entreprises et les hauts revenus. L’impôt sur les sociétés serait relevé de 25,6 % à 32,2 %, ce qui en ferait le deuxième taux le plus élevé de l’OCDE après celui de la Colombie. En outre, elle propose de faire passer l’impôt minimum sur les plus grandes entreprises de 15 à 21 % et la taxe sur les rachats d’actions de 1 à 4 %. En ce qui concerne l’impôt sur le revenu des personnes physiques, Mme Harris veut relever le taux maximal de l’impôt fédéral sur le revenu à 45,1 %, qui atteindrait 47,6 % en prenant en compte la taxe Medicare. De plus, elle prévoit d’augmenter l’imposition des plus-values de 29,1 % à 38,3 % – là encore, ce serait le deuxième taux le plus élevé de l’OCDE après celui du Danemark.

Une autre proposition majeure de Kamala Harris est d’octroyer une subvention de 25 000 dollars pour l’achat d’un premier logement. À première vue, c’est une avancée dans l’accès à la propriété des jeunes électeurs, mais les économistes craignent qu’elle soit contre-productive. Subventionner l’achat revient à faire gonfler les prix : même si la demande augmente, l’offre reste limitée. La valeur accrue des biens immobiliers incite les propriétaires à vendre, tandis que les offres de location se font plus rares et les loyers plus chers. Les nouveaux acheteurs peuvent en tirer profit à court terme, mais les locataires et les futurs acheteurs sont perdants.

Il en va de même pour une autre des idées de Mme Harris, celle d’un salaire minimum à 15 dollars de l’heure. Elle nuirait aux travailleurs peu qualifiés, car les employeurs rechigneraient à embaucher des personnes dont la productivité ne serait pas à la hauteur de leur rémunération. Historiquement, l’impact négatif des revalorisations du salaire minimum sur l’emploi et la productivité a été reconnu par les économistes. Un document du National Bureau of Economic Research montre bien que ces augmentations ont une incidence importante et prouve, de manière irréfutable, qu’elles ont détruit des emplois, en particulier chez les adolescents, les jeunes adultes et les personnes les moins qualifiées.

Les recherches menées par les économistes Jeffrey Clemens et Michael Wither ont démontré qu’une augmentation de 30 % du salaire minimum entre 2008 et 2009 a entraîné une baisse de 0,7 point de pourcentage de l’emploi, affectant en très grande proportion les jeunes adultes. D’autres études menées par David Neumark indiquent que le salaire minimum empêche les ménages à faibles revenus de sortir de la pauvreté. Le Congressional Budget Office estime qu’un salaire minimum de 15 dollars pourrait supprimer de 1,3 à 3,7 millions d’emplois. Si elles sont mises en œuvre, ces réformes vont nuire aux travailleurs alors qu’elles sont censées les aider.

Conclusion

Il ne fait aucun doute que la vie est devenue plus compliquée pour de nombreux ménages américains, et beaucoup parviennent tout juste à garder la tête hors de l’eau. Les propositions économiques de Kamala Harris pourraient aggraver leur situation. Son programme risque d’alimenter l’inflation, d’éroder la compétitivité, de compromettre la « résilience » économique et de créer d’autres difficultés à long terme. La candidate à la présidence des Etats-Unis ne réussira, selon toute probabilité, qu’à réduire le nombre des emplois, faire stagner les salaires et ralentir la croissance économique, au détriment des Américains.

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