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La lutte contre le Covid et les solutions locales

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Les gouvernements nationaux et les organisations supranationales comme l’OMS continuent de réclamer plus de pouvoir pour éviter la prochaine grande crise. Mais ils ne peuvent pas assurer la sécurité des citoyens contre des catastrophes imprévisibles comme le Covid-19. Les vraies solutions viendront plutôt des organismes locaux, à condition qu’ils restent flexibles et préparés.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient son assemblée annuelle cette semaine, elle fera valoir qu’elle a besoin d’un rôle plus important et de plus de pouvoir pour combattre les futures crises sanitaires. Plus que tout, l’organisation veut plus d’argent.

Comme les catastrophes naturelles, les épidémies ont tendance à surprendre. Elles sont par nature imprévisibles et il est illusoire de se sentir en sécurité face à elles.

Alors que la pandémie de Covid-19 faisait rage, l’OMS a voulu prendre la tête de la lutte contre la maladie. Mais ce n’était pas son rôle, et elle n’était pas équipée pour l’assumer. Le travail de l’organisation consiste plutôt à offrir un soutien en termes de partage des connaissances et d’expérience, non pas à définir une politique.

Dans la phase initiale, alors qu’elle aurait pu faire le plus, les Chinois ont rendu difficile la conduite d’enquêtes sur place par l’organisation. Pourtant, même si Pékin a dressé ces obstacles, l’organisation a salué le succès de la Chine dans l’endiguement de la maladie – probablement par opportunisme politique – et a ignoré les mesures oppressives qu’elle a prises pour y parvenir. Le parti pris de l’OMS en faveur de la Chine fut aussi visible lorsqu’elle a rejeté la demande de Taïwan de participer en tant qu’observateur à l’assemblée annuelle qui s’est tenue du 24 mai au 1er juin 2021. Cela montre que la politique est plus importante que la lutte contre la pandémie pour l’organisation.

Bureaucratique et disproportionné

Face à la pandémie, les pays ont généralement paniqué et mis en œuvre des réponses disproportionnées. La bureaucratie a rendu difficile la recherche de solutions rapides. Les politiciens ont restreint les libertés civiles et de nombreux gouvernements ont adopté des lois d’urgence qui donnaient à l’exécutif une marge de manœuvre considérable pour limiter les libertés fondamentales. Tout cela n’a eu qu’une faible incidence sur la pandémie.

Une bureaucratie et des réglementations abondantes entravent la créativité et empêchent la prise de décision rapide. Ils diminuent également la responsabilité personnelle. Bien que la pandémie soit mondiale, les situations varient selon les pays, les régions et les villes. Outre des politiques globales, la situation exige des solutions locales. La centralisation a nécessairement augmenté la bureaucratie, ralentissant le processus de lutte contre la maladie.

Un autre problème est que des années de prospérité et un système de protection sociale surdimensionné ont émoussé la notion d’auto-responsabilité. En Europe, où le socialisme s’est renforcé, les gens ont laissé l’État assumer de plus en plus de fonctions, échangeant la liberté contre une illusion de sécurité. Pourtant, dans les moments de danger, la responsabilité personnelle est essentielle.

Les gens attendent des politiciens qu’ils apportent des solutions. Les politiciens, à leur tour, ont docilement externalisé cette responsabilité à des groupes scientifiques sélectionnés. Un débat scientifique ouvert a été bridé au profit d’une opinion dominante.

Il semble qu’au cours de ces années de prospérité, les sociétés – surtout les plus riches – aient perdu la capacité de réagir aux menaces. L’historien écossais Niall Ferguson remarque que trois petits pays très développés, confrontés à un péril intense, ont bien mieux géré la situation que les autres : Israël, Taïwan et la Corée du Sud. Tous trois doivent être constamment en alerte. Israël doit faire face au terrorisme et aux menaces de nations hostiles comme l’Iran. Taïwan est menacée par la Chine. La Corée du Sud fait face à un régime imprévisible, brutal et agressif en Corée du Nord.

Rester local

En Europe, les pays dont les structures et les systèmes de santé sont plus décentralisés, comme la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche, ont connu moins de problèmes, surtout lors de la première vague. Les pays comme la France, l’Italie et l’Espagne, dont les systèmes de santé sont centralisés et fortement influencés par les pouvoirs publics, ont moins bien géré la crise.

La plupart des pays, notamment l’Allemagne, souhaitaient une solution européenne en matière de vaccination. Ils ignoraient que l’approvisionnement n’a jamais été le rôle de Bruxelles. Le plan a quand même été mis en œuvre, et le résultat de ce mouvement de centralisation est désormais bien connu : chaos et désastre. Pourtant, il serait erroné de faire porter la plus grande part de responsabilité à l’Union européenne. On peut seulement lui reprocher de ne pas avoir refusé d’assumer cette responsabilité. La responsabilité revient aux gouvernements nationaux, en particulier aux grands pays, qui ont poussé Bruxelles à mettre en place un plan centralisé.

La pandémie est la meilleure démonstration que si les organisations internationales peuvent fournir des informations et des conseils, la lutte contre les crises doit être laissée aux administrations locales. Le plus important, cependant, est que les gens acceptent que des catastrophes puissent se produire de manière inattendue à tout moment, et qu’ils s’efforcent de faire en sorte que les plans d’urgence locaux soient suffisamment souples pour s’adapter à ce qui peut arriver.

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