Un syndicat appelé LIBRES (quelle audace !) a déposé en septembre un dossier de candidature pour voir reconnaître son audience dans les entreprises de moins de 11 salariés (autre audace !). Devant le Tribunal d’Instance qu’ils ont saisi, les syndicalistes de la CGT et de la CFDT ont argué du caractère politique de ce syndicat et de son impécuniosité ! Voici en exclusivité les détails de cette affaire ahurissante.
De nombreux Rapports (certains mis au placard comme celui réalisé par le député Perruchot en novembre 2011), des études, des livres et des articles se sont penchés sur le monde syndical français. Tous arrivent pratiquement aux mêmes conclusions : les syndicats français représentent un monde à part et hors contrôle, qui ne survit que grâce à l’argent public (voir l’encadré).
De plus, ces syndicats qui vivent sur le dos des contribuables n’acceptent pas la concurrence. Ils savent très bien que le monopole leur assure des revenus et la possibilité de mener tranquillement leurs intrigues. La preuve éclatante vient d’en être donnée par leur réaction face à la tentative de création d’un syndicat indépendant.
En effet, fin septembre, le dossier de candidature du syndicat Libres informatique interrégional (LIBRES) est déposé par notre ami, Thierry Jallas, à la Direction Générale du Travail auprès du Ministère du Travail. Ce syndicat souhaite « participer au scrutin en vue de la mesure de l’audience des organisations syndicales concernant les entreprises de moins de 11 salariés, prévu aux articles L.2122-10-1 et suivants du code du travail ». Toutes les formalités sont respectées à la lettre grâce aux conseils avisés des avocats spécialisés en droit du travail, en l’occurrence Maître Jean-Philippe Feldman. Mais c’était sans compter sur la farouche opposition des syndicats existants. La CGT et la CFDT réagissent avec véhémence auprès du Tribunal d’Instance saisi à cet égard. Voici une sélection des arguments soulevés par ces deux syndicats (ainsi que les réponses) afin d’empêcher la création du syndicat LIBRES :
« il importe de considérer que la lecture de sa profession de foi démontre la poursuite d’un objet politique qui au demeurant éclaire de manière significative la réalité du but poursuivit par ce syndicat ». Ainsi y est-il affirmé que :…Le seul moyen de revenir au plein emploi, c’est de libérer le marché du travail, de 2 façons : En rendant l’employeur et le salarié libres de déroger aux dispositions légales (code du travail) ou conventionnelles (conventions collectives), à la condition, bien entendu, que tous deux en soient d’accord. En laissant chaque salarié utiliser librement le fruit de son travail (son salaire complet = salaire brut + cotisations sociales payées par l’employeur). Actuellement, le salaire complet du salarié est environ le double du salaire net qu’il perçoit, à cause des prélèvements obligatoires (cotisations sociales pour financer surtout le monopole de la Sécu, puis impôts et taxes de toutes sortes). »
Pour la CFDT, « Cette profession de foi est particulièrement étonnante en ce qu’elle est l’expression d’une discrimination et la négation d’un principe de solidarité élémentaire. » D’après la CFDT, la profession de foi du syndicat LIBRES serait « politique » et « nuisible » car elle incite à ce que la lutte contre le chômage passerait par la mise en concurrence des salariés. La libération du marché du travail serait contraire aux intérêts des salariés. Il est plus qu’étonnant de voir le reproche de « politisation » chez des syndicats qui ont toujours montré un ancrage politique à gauche.
Il est pour le moins surprenant que la CGT, dont les statuts et l’action quotidienne violent des principes constitutionnels et des libertés fondamentales, à commencer par le droit de propriété, se permette de reprocher un manquement aux valeurs républicaines à un syndicat, qui, lui, défend la liberté. Les statuts de la CGT précisent que celle-ci « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination » et que « soumise à la logique du profit, la société actuelle est traversée par la lutte des classes et par de multiples contradictions », si bien que les salariés ont besoin de se rassembler pour participer « à la transformation de la société et du monde ».
De surcroît, la CGT est sans doute le syndicat français le plus mal placé pour se permettre de reprocher à un autre syndicat d’éventuelles activités politiques annexes ou de prétendues activités politiques. En effet, la CGT a elle-même reconnu en 2001 sa subordination constante au Parti Communiste de l’Union Soviétique. Tous ses secrétaires généraux ont été, jusqu’à l’arrivée à sa tête de Monsieur Bernard THIBAULT, obligatoirement membres du bureau politique du Parti Communiste Français. Ce n’est que dans les années 2000 que cette règle traditionnelle a été rompue par le nouveau secrétaire général, qui était lui-même un modeste membre du Parti Communiste Français. Par ailleurs, la CGT est totalement sortie de son rôle de syndicat lors de l’élection présidentielle de 2012. En effet, après que son secrétaire général, au mois de janvier, eut déclaré que la CGT aspirait « à un changement de Président de la République », la CGT a appelé, tant au premier qu’au second tour de l’élection présidentielle, à faire battre le Président de la République sortant.
La CGT et la CFDT reprochent aussi au syndicat LIBRES le peu de recettes dont il dispose : 299 euros. Drôle d’argument de la part de syndicats biberonnés à l’argent public (voir l’encadré).
Rappelons quelques données concernant les syndicats français. Avec seulement 1,6 à 1,8 millions de syndiqués (les syndicats cachent les vrais chiffres), sur plus de 22 millions de salariés et un taux de syndicalisation d’environ 6-7 %, le plus bas du monde occidental (et de 4 % si l’on enlève tous ceux qui travaillent dans le secteur public), les syndicats français n’ont aucune légitimité. Chez les quatre premiers syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC), les cotisations des membres ne représentent qu’environ 3 à 4 % de leur budget. Mais des dizaines de millions d’euros sont versés par les ministères, d’autres dizaines sont « piqués » dans les centres de formation, les caisses de retraites ou les comités d’entreprise du service public. Des aides indirectes proviennent aussi des collectivités locales comme les mairies qui proposent des locaux gratuits aux organisations syndicales. Au total, sur plus de 5 Mds d’euros, au moins 4 Mds proviennent des versements reçus de la part de l’Etat, des entreprises et d’autres sources. De même, le syndicalisme à la française c’est aussi les financements directs ou indirects proposés par les mairies, le 1 % logement, les scandales des caisses de retraite, les mises à disposition ou l’attribution des marchés publics qui est contrôlée en très grande partie par les syndicats.
La CGT et la CFDT refusent toute concurrence en matière syndicale. Ils s’érigent en donneurs de leçon tout en voulant garder un monopole qui leur assure la survie grâce à l’argent public. Non seulement leurs activités nuisent à l’économie française mais, de plus, ils empêchent toute autre alternative qui pourrait être utile aux salariés. Les syndicats français restent les pires ennemis de l’emploi.
16 commentaires
taux de syndicalisation
Si les partis politiques français arrivaient à un nombre d’adhérents de seulement 2% des électeurs, ils feraient péter le champagne.
Et personne ne s’interroge sur la « représentativité » des ces partis politiques sans adhérents, mais avec beaucoup de subventions publiques.
Du moins les partis
Du moins les partis politiques acceptent-ils que se présentent des indépendants et que se créent de nouveaux partis. Les syndicats en situation de monopole ne l’acceptent pas. Ainsi, depuis de nombreuses années, ils ont réussi à imposer, dans la fonction publique, qu’un syndicat, pour se présenter à une élection professionnelle, démontrent sa représentativité antérieure (n’est-ce pas là le rôle des élections?) ou son patriotisme durant la période de l’occupation ; ainsi la CGT, qui représente moins de 1% des suffrage dans la police, est-il considéré représentatif alors que l’on reproche à des syndicats de création récente mais susceptibles de rassembler beaucoup plus de suffrages, de ne pas avoir eu une attitude irréprochable durant la dernière guerre (et pour cause, créé dans les années 70 ou 80, un syndicat ne pourra jamais faire état de son passé résistant. Les listes présentées par les nouveaux venus sont souvent rejetées par l’administration.
taux d’inscrits dans les partis politiques
les partis politiques, comme les syndicats, sont d’abord des pompes à fric. On s’en met plein les poches, on crée des emplois pour les amis qui pensent comme vous et vous aident donc à pomper, pomper et encore pomper.
C’est pourquoi:
VOTER EST AUJOURD’HUI UN DELIT DE CITOYENNETE.
ces syndicats
Ces syndicats approvisionnés par nos impôts ne devraient plus exister : ils sont NUISIBLES. Ou alors ils ne devraient vivre qu’avec les cotisations de leurs adhérents. Comment osent-ils refuser la création d’un syndicat APOLITIQUE ? De quoi ont-ils peur ? Qu’ils osent donc nous dire pourquoi, ils ne le feront pas … mais nous nous savons !!!
« Libres »
Oui, cette opposition syndicale est scandaleuse comme l’est aussi , le montant des subsides que leur accorde l’Etat (notre argent).
Rien ne se fera en France sans un véritable putsch.
Tout est à revoir, de A à Z et aucun politique ne sera capable de le faire , faute, justement, de volonté politique.
Même l’UMP ne ferait pas grand’chose s’il revenait au pouvoir… Ce serait tout de même mieux que la nuisance engendrée par ce gouvernement lamentable qui nous mène droit dans le mur par sa politique économique, sociale et ses dépenses publiques qui augmentent tous les jours à notre détriment.
Un commentaire de Choix
Merci à vous d’exposer vos idées de façon si transparente. Les partisans de ce syndicat prétendu « libre » sont donc des putschistes en puissance qui trouvent l’UMP trop faible.
Rien à ajouter …
Putsch
Ce mot est certes connoté mais doit être bien compris dans ce qu’il exprime de ras-le-bol chez les gens honnêtes, travailleurs et raisonnables, employeurs ou employés, qui voient bien tout ce qui dysfonctionne et qui paient « les pots cassés ». Bien sûr qu’il faut des syndicats car il y a des abus de part et d’autre et des partis politiques car il ne faut pas de parti unique à la sauce communiste…, pas des Généraux… mais encore faut-il que la Démocratie puisse s’exercer ! Franchement, arguer des arguments « argent » et « politisation » contre un syndicat naissant reconnu par le Ministère c’est bas… c’est vraiment en votre matière « l’hôpital qui se fout de la charité » et on ne saurait trop le dénoncer! La CGT et la CFDT donnent là un contre-exemple flagrant de la liberté d’association et une bien triste image finalement de faiblesse en combattant la pluralité syndicale -ils ont peur de si petit- ! Les gens ouverts et responsables se battent pour des idées et acceptent la contradiction. Les autres tapent sous la ceinture pour préserver leur « part de marché » et leur « pognon », se comportant ainsi en Capitalistes qu’ils dénoncent par ailleurs. Par cette mésaction ils privent les Travailleurs de leur expression et ne vont à nouveau en représenter qu’un faible pourcentage. Pourtant ils devront un jour partager les suffrages. J’ai espoir dans les vraies forces démocratiques populaires qu’ils ne représentent plus et en notre Justice actuellement abusée et coûteuse. LIBRES reviendra instruit de l’expérience et trouvera sa juste place dans le paysage syndical.
C’est plutot bien vu et bien
C’est plutot bien vu et bien dit.
Ce nouveau est si nuisible
Ce nouveau est si nuisible que çà ? Il n’y a que 6 mois qu’il est en place. Il faudra le juger à la fin de son mandat.
Pour l’UMP et son guide le bilan n’a pas été glorieux: 700 milliards de deficit supplémentaire, chomage exponentiel, la règle des 3% sur laquelle il s’est assis au début de son mandat, chiffres de sécurité lamentables (malgré ce qui en a été dit officiellement)….
Le cout des Syndicats
Est il normal ou est ce dans la législation que nos impôpts entretiennent les Syndicats
Ils devraient vivre de leurs adherents et non des impôts des citoyens qui ne les soutiennent pas
G Chaplain
Le cout des Syndicats
Les Syndicats devraient vivre des cotisations de leurs adhérents !
Est il dans la loi que ce soit nos impôts qui les subventionnent par nos impôts
G.C
Pourquoi si peu de syndiqués dans les entreprises francaises?
Avez vous réfléchi pourquoi si peu de personnes du privé sont syndiqués ?
Le travail court les rues et les pressions des entreprises n’existent pas vis à vis des syndiqués, je me demande donc pourquoi les salariés du privé boudent les syndicats.
Aujourd’hui seule la CGT ose s’opposer aux injustices et au non respect du code du travail, sans parler des pseudo accords conclus dans les entreprises qui sont quotidiennement baffoués.
Alors réveillez vous et n’attenndez pas d’être viré pour vous syndiquer.
Comme je l’ai encore constaté cette année, où les cadres et techniciens viennent demandés l’aide de la CGT quand çà leur arrive,syndiquez vous aujourd’hui et demandez des comptes à vos représentants au sein des entreprises.
Un Cadre du privé, Syndiqué CGT qui oeuvre pour plus de justice sociale.
…
demandez des comptes à vos représentants au sein des entreprises.
Si j’ai besoin de demander des comptes à mes représentants, j’achète des parts dans la société (et faut pas croire que cela coûte cher, parfois une seule part c’est moins de 1€); sinon je ne suis qu’un simple employé. Et si mes représentants ne me représentent plus, je décide d’aller travailler ailleurs. Le véritable pouvoir dans une entreprise, c’est de savoir quel est son rôle et son statut. Si vous pensez que vous êtes indispensable à la société, ne vous inquiétez pas, ils feront tout pour vous garder et vous chouchoutez. Sinon… et bien réfléchissez-y… 🙂
Votre site, mon livre
Bonjour,
J’apprécie particulièrement votre site et je me permets de vous présenter mon livre.
Comment sortir de l’Europe sans sortir de table (ou les 10 bonnes raisons de reprendre son destin en main).
Ci-joint l’interview :
http://www.courleuxsansfrontieres.com/Jean-Luc-Mordoh-citoyen-europeen-auteur-Comment-sortir-de-l-Europe-sans-sortir-de-table-Le-Traite-de-Fonctionnement-de_a517.html
Un livre ludique, festif et cynique.
Un livre qui nous rappelle qu’être Français, c’est être libre d’aimer le camembert.
Je me ferai un plaisir d’écrire un article sur le sujet, si votre ligne éditoriale le permet.
Très cordialement.
Jean-Luc Mordoh
malveillant
d'ailleurs les syndicats ne défendent plus les classes populaires qui travaillent dans la fonctions publiques . Ils viennent quand il y a quelques chose a gagner et empêcher que les travailleurs prennent des initiatives pour leurs défences
Déni français du Droit syndical élémentaire.
Un règlement, peu connu du grand public, autorise l'administration à supprimer les listes électorales (lors des élections des représentants du personnel) des syndicats qui ne lui conviennent pas !
Seules 5 centrales (CGT, CFDT, FEN, FO et CFTC) ne sont pas soumises à ce déni de justice.
La France a déjà fait l'objet d'un rappel à l'ordre par l'ONU, mais le pays des Droits de l'Homme n'applique pas à lui même ses hauts principes.
Il y a quelques années la CGT a même tenté de faire annuler les résultats du syndicat des travailleurs corses (élection du personnel technique de l'éducation nationale) qui avait eu de bien meilleurs résultats que le syndicat communiste !
Officiellement, certains des syndicats mentionnés ci-dessus se prononcent contre le dicta de l'administration, mais en pratique ils se gardent bien de lutter contre une injustice qui les avantage d'une façon honteuse.
Bien entendu, le système est verrouillé et tout recours devant un tribunal est inutile.