François Hollande se serait-il converti à la politique de l’offre ? Ou ne pratiquerait-il pas plutôt une forme personnelle de politique économique ? Le professeur Florin Aftalion (ESSEC) dénonce le faux semblant de la conversion du Président, et propose un contraste saisissant avec la « Reaganomics »
C’était il y a une quarantaine d’années. Des économistes américains avaient pris position contre le keynésianisme alors triomphant : ils ne croyaient pas que l’Etat puisse relancer une économie en stimulant la demande par des dépenses massives. Selon eux, c’est l’offre qu’il convient de stimuler en baissant les impôts, ceux des entreprises comme ceux des particuliers. En outre, ils affirmaient (à la suite d’Arthur Laffer) qu’en baissant les taux d’imposition il est possible d’augmenter les recettes fiscales.
Ronald Reagan fit siennes ces idées devenues dans la pratique « politique de l’offre » (ou « reaganomics »). Les résultats obtenus furent d’autant plus impressionnants que la nouvelle administration devait aussi faire face à des problèmes majeurs tels que hausse des prix et menace soviétique.
L’inflation, de 12,5% par an au moment de l’élection du nouveau président, était réduite à 3,8% deux ans plus tard (et à 4,1% à la fin de la présidence). La politique monétaire qui avait permis cette performance eut comme contrepartie la hausse momentanée du chômage qui dépassa 12% en 1982 avant de baisser pour atteindre 5,3% à la fin de 1988 (et diminuer encore par la suite).
Les dépenses fédérales représentant 22,9% de la production nationale, après une augmentation passagère, ne furent réduites qu’à 22,1% à la fin du second mandat, le budget militaire subissant une forte augmentation (ce qui, rappelons-le, contribua largement à la chute de l’URSS). De son côté, le déficit budgétaire, de 4,0% de la production nationale sous Carter, n’était plus que de 2,5% sous Reagan.
Quant à la croissance, une fois passée la récession de 1982 due à la politique anti-inflationniste, elle s’établit en valeur réelle à 4,3 % par an durant les six années suivantes. Ce qui se traduisit au niveau du chômage par une baisse de 7,5% au début à 5,3% la fin de la présidence Reagan.
Enfin, last but not least, au cours de ses deux mandats, le président Reagan parvint à baisser le taux maximum de l’impôt sur le revenu des particuliers de 70 à 28%, l’impôt sur les sociétés de 48 à 34% et l’impôt sur les plus-values à 20%. Pendant le même temps, il est vrai que quelques autres impôts furent temporairement relevées (et des droits sur des importations augmentés).
Par référence à la politique de l’offre de Ronald Reagan, que dire de celle de François Hollande ?
Avec 5% de réduction de charges promises aux entreprises pour 2017 (qu’elles tiennent compte ou pas du CICE), alors que les impôts, charges, taxes et autres prélèvements obligatoires n’ont cessé d’augmenter et avec des dépenses publiques qui n’ont aucune chance de descendre en dessous de 57 % du PIB tant les oppositions catégorielles aux mesures nécessaires sont fortes, c’est d’hollandonomics qu’il faut parler. C’est-à-dire d’un système reposant sur les promesses électorales du chef de l’Etat, l’idéologie de sa majorité et l’incertitude suscitée par l’effondrement de notre économie.
1 commenter
Le jour et la nuit !
Ronald REAGAN était un excellent Président.Il suffit de regarder les mesures prises par cet homme intelligent.
Avec Margaret THATCHER les deux seuls dont la FRANCE aurait besoin.
A l'époque, je me souviens très bien que certains crétins en France riaient bêtement en pensant qu'un cow boy, acteur de cinéma, ne pouvait gouverner un Pays..???!!
Il n'est pas étonnant que ces mêmes crétins aient élu Hollande, cet énarque incapable collectiviste, faux, menteur, au cerveau étriqué.
Bientôt vous ne rirez plus, car vous serez ruinés… par celui que vous aurez élu…!