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Faut-il inclure le consentement dans la définition du viol ?

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Le procès des viols de Mazan a ravivé le débat sur la notion de consentement. Le code pénal n’en fait actuellement pas mention dans la définition de l’incrimination de viol. Faut-il ou non modifier la législation? Si tel était le cas, est-on bien sûr que le sort des victimes présumées s’en trouverait amélioré ?

Une presse très orientée et quelques féministes hystériques ont voulu nous faire croire que le procès dit des viols de Mazan ne serait pas un cas exceptionnel, mais le révélateur du « patriarcat » qui régnerait toujours en France et d’une « culture du viol » institutionnalisée. Il appartiendrait donc à l’ensemble de la gent masculine de poser genou à terre et à la « société » de faire en sorte que les enfants dès leur plus jeune âge apprennent à se défaire de stéréotypes nauséabonds. Il conviendrait également de subventionner beaucoup plus les associations qui prêchent cette bonne parole, avec un plan à hauteur de 2 ou 3 milliards d’euros chaque année.

La définition actuelle du viol

Au-delà de ces outrances, l’affaire des viols de Mazan a conduit à une nouvelle réflexion sur le viol et sa définition. Précisons en liminaire que la définition aussi fine que possible des crimes et délits est une nécessité dans un État de droit. Car, en matière pénale, le « vide juridique » signifie tout simplement la liberté. Tout individu doit donc savoir, avant d’agir, si son action est ou non répréhensible et, si elle est répréhensible, ce qu’il risque précisément.

Actuellement, l’article 222-23 du code pénal définit le viol comme tout acte de pénétration sexuelle commis avec « violence, contrainte, menace ou surprise ». Même si chacun de ces quatre termes fait supposer l’absence de consentement, la notion de consentement n’est pas mentionnée expressément. A tort selon d’aucuns, parce que sa prise en considération permettrait enfin aux plaintes pour viol (des femmes essentiellement) d’aboutir, alors qu’elles sont aujourd’hui le plus souvent classées sans suite : 94 % entre 2012 et 2021 selon une étude (Le Monde, 3 avril 2024) !

La réflexion juridique sur le viol est en ébullition

Fin 2023, une mission d’information sur la définition pénale du viol a été instituée à l’Assemblée nationale. Après une proposition sénatoriale (n° 124, 16 novembre 2023) reconnaissant l’absence de consentement comme élément constitutif de l’agression sexuelle et du viol, une proposition (n° 2170, 13 février 2024) sur le même sujet a été déposée à l’Assemblée. Deux nouvelles propositions de loi ont encore été déposées par des députés le 19 décembre (notamment n° 731).

Au début 2024, la France s’est opposée à un projet de directive européenne de lutte contre les violences faites aux femmes au motif qu’il incluait la notion de consentement. Il semble que depuis lors les esprits aient quelque peu évolué. En mars, Emmanuel Macron a… consenti à ce que le consentement fasse son apparition dans la définition du viol. Le garde des Sceaux de l’époque, Eric-Dupond-Moretti, est, lui, resté prudent. Le 27 septembre, Didier Migaud, le nouveau ministre de la Justice, a dit partager l’avis du chef de l’État.

La position nuancée du conseil de l’Ordre des avocats de Paris

Le conseil de l’Ordre des avocats de Paris, qui s’était prononcé comme le Conseil national des barreaux contre l’intégration du consentement dans la définition légale du viol, a changé d’avis le 26 novembre, « compte tenu des attentes de la société », une motivation quelque peu surprenante…

Il a souhaité une modification de la loi mais d’une main tremblante, si l’on peut dire, en excluant la création d’un cas autonome de viol ou d’agression sexuelle qui reposerait seulement sur l’absence de consentement. Le code pénal préciserait alors : « Il n’y a pas de consentement lorsque l’acte a été commis par violence, contrainte, menace ou surprise » (La Gazette du Palais, 17 décembre 2024).

Pourquoi le conseil de l’Ordre des avocats de Paris a-t-il été conduit à adopter cette position ? Pour un faisceau de raisons :

  • une jurisprudence en évolution,
  • le fait qu’elle prenne déjà en considération la notion de consentement avec la qualification actuelle du viol,
  • le fait également que la présente définition ne paraisse pas constituer un obstacle à la répression efficace du crime,
  • mais aussi et surtout, à cause des risques qui pourraient peser sur la charge de la preuve et sur l’exercice des droits de la défense.

Autrement dit, l’introduction inconsidérée de la notion de consentement dans la définition légale du viol ou de l’agression sexuelle pourrait :

  • faire peser une charge de la preuve insoutenable sur le prévenu ou l’accusé poursuivi (« prouver » le consentement de la victime présumée lors de relations sexuelles est extrêmement difficile),
  • ou tout au contraire et par effet pervers la faire peser de manière redoutable sur la victime présumée (« prouver » son absence de consentement, une preuve négative toujours délicate).

En matière de loi en général et de loi pénale en particulier, il ne faut jamais légiférer sous le coup de l’émotion, ce que tendent à oublier beaucoup de nos hommes politiques de tous bords.

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14 commentaires

jacques lemiere 24 décembre 2024 - 8:47 am

’une « culture du viol » institutionnalisée
j’ai besoin d’explications ici..

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gillet 24 décembre 2024 - 10:04 am

On arrivera un jour à devoir se filmer pour se protéger; comme un préservatif.

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TRIPON 24 décembre 2024 - 11:07 am

La notion même de consentement est implicite dans les relations sexuelles le préciser a paru inutile jusqu’à présent.
En effet quid d’une relation non consentie sinon d’un viol ? il est vrai que certaines visions considèrent que le mariage donne tous les droits au mari !!!

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duriez 24 décembre 2024 - 11:57 am

un fait divers sordide médiatisé jusqu’à l’excès mais une justice qui à mon avis a pris les bonnes décisions face à des comportement allant de l’imbécilité la plus crasse à l’ignominie le plus scandaleuse. Gardons nous de légiférer sur tout, il est des domaines pour lesquels un excès de normes et de règles ne changerait rien au comportement de certains hommes dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils méritent amplement les peines qui ont été prononcées à leur encontre. Laissons à la justice le pouvoir de discernement et la sagesse de décider de la sanction.

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Mathieu Réau 24 décembre 2024 - 3:51 pm

Légiférer est d’autant plus inutile que ce cas précis démontre, au contraire de ce que prétendent les féministes, toute l’efficacité de la loi présente contre ce genre de comportements.
Loin de révéler l’existence d’une prétendue culture du viol, ce procès a fait la démonstration de toute la dureté des sanctions appelées par la société contre de tels faits. Comme le font, au demeurant, les réactions de cette même société face à d’autres faits que les féministes mécontents préfèrent ignorer, en revanche, comme lors des viols (suivis de meurtres) de Lola et de Philippine.
Enfin, les féministes ne veulent pas de justice : ils veulent, comme dans une dictature, un droit d’exception à la seule faveur de l’accusateur (ou de l’accusatrice, plus exactement ; il n’est pas sûr qu’ils seraient aussi amènes dans le cas d’un homme portant plainte pour les mêmes faits). C’est une nécessité cruciale d’utilité publique de ne surtout pas les écouter.

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François ALLINE 24 décembre 2024 - 3:20 pm

Alors, les “modérateurs” sont en grève….?

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François ALLINE 24 décembre 2024 - 3:21 pm

Je fais part d’une étude sérieuse, reconnue et validée et on dirait que ça dérange l’IREF…

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Jean-Aymar de Sékonla 24 décembre 2024 - 3:23 pm

Consentement… consentement?
Tout cela me fait penser au “consentement à l’impôt” !
Ne serions nous pas tous victimes de viols caractérisés?

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Pierre Allemand 24 décembre 2024 - 6:41 pm

L’introduction de la notion de consentement risque d’ouvrir la porte à un terrible abus : le consentement retiré après les faits, ce qui pourrait transformer des relations sexuelles librement consenties en un crime, puisque tel est maintenant classé le viol. Cette éventualité donnerait à la partie féminine la possibilité d’exercer un terrible chantage sur la partie masculine, et on comprend pourquoi les associations extrémistes s’accrochent à cette introduction.
A éviter absolument…

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COZ 24 décembre 2024 - 7:34 pm

et le consentement à l’ IMPOT ?? infiniment plus important ! ( sans négliger le sujet de l’article) .
Le consentement à l’ IMPOT est dans la Déclaration des Droits de l’ Homme ; jamais appliqué jusqu’à présent par l’ Etat français.
Urgent de mettre ce sujet en débat; d’autant qu’il ne s’agit plus d’impôts mais de racket mafieu.

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Alain 27 décembre 2024 - 11:30 am

@COZ, je devrais donc porter plainte pour viol contre le fisc, puisque jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas consenti?

Blague à part, le viol a toujours été, dans toutes les sociétés, un crime un peu particulier, dans la mesure ou la preuve du consentement est tout aussi impossible à apporter que la preuve du non-consentement. Ce n’est pas l’actuel gouvernement français en pleine débandade (sans vouloir faire de jeux de mots pourris) qui y changera quelque chose.

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Séguéla 24 décembre 2024 - 7:59 pm

erreur M.Feldman; le vide juridique signifie la liberté …du juge de faire n’importe quoi! dans le silence de la loi le juge est souverain; dernièrement un juge à condamné en appel un accusé de viol, relaxé en première instance, pour viol par ruse ! nouveau cas de figure .

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Jojo 25 décembre 2024 - 6:51 pm

J’ai compris : avant de passer à l’acte avec ma copine, je lui fais signer un papier comme quoi elle est consentante, et ensuite direction le notaire ou le commissariat pour valider sa signature. Vu la philosophie actuelle du “on vous croit” (une femme ne peut pas mentir, c’est bien connu), et les dix ans de prison si il lui prend la fantaisie, ou l’intérêt de m’accuser de viol, aucune précaution ne peut être négligée.

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NEMOUK 30 décembre 2024 - 7:34 pm

Pas suffisant. Il faut des témoins !
Quant à la “culture du viol”, cette expression ne correspond à aucune réalité et est soit insultante soit provocatrice.

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