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Eloge de l’inégalité

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Jean-Philippe Delsol publie un ouvrage sous le titre provocateur de « Eloge de l’Inégalité », aux Editions Manitoba/ Les Belles Lettres. Il sort aujourd’hui en librairie. Nous vous en livrons ci-dessous un extrait de l’introduction en espérant qu’il vous donnera l’envie d’acheter, de lire le livre dans son entier et de le mettre en toutes mains dans votre entourage.

À la mère qui voulait avantager l’un de ses deux enfants, Nivelle de La Chaussée répond : « L’égalité, madame, est la loi de nature, Il faut n’en avoir qu’un quand on veut qu’il ait tout. » Voltaire reste exclusivement attaché à l’égalité en droit, mais il a de la peine à résister à la pensée désordonnée de légions d’utopistes en faveur d’une égalité sociale. La Révolution sera l’héritière de ce débat, partagée entre 1789 et 1793. L’égalité en droit inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen votée le 27 août 1789 a très largement contribué au considérable progrès de nos sociétés en libérant les énergies enchâssées dans des ordres et des corps intermédiaires figés et en permettant l’avènement de nouveaux talents. Mais, là où l’Assemblée constituante avait déclaré que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (article 1er), quatre ans plus tard, dans la Constitution de l’An 1, les Montagnards érigent l’égalité en droit (article 2) et inaugurent les droits-créance de chacun sur tous : droit au travail, à l’instruction, aux secours publics… L’égalitarisme est né qui ne veut plus considérer les personnes dans leur identité, mais dans leur conformité, tous semblables sans distinction de valeur ni de droits.

L’histoire s’emballe alors dans une course à l’égalité qui sert de prétexte à tous les idéalismes autant qu’à toutes les ambitions et à toutes les fureurs. Accompagnant les soubresauts populaires qui parsèment le XIXe siècle européen, Robert Owen dévoue sa vie à améliorer le sort des ouvriers en favorisant plus que tout l’éducation des enfants pour leur assurer une égalité des chances, mais celle-ci accouche presque toujours de la revendication d’une égalité des conditions à laquelle Cabet déjà s’emploie en créant en 1849 sa communauté d’Icarie en Illinois. Au même moment Marx demande que chacun reçoive selon ses besoins. C’est la faute à Rousseau sans doute, qui invente une égalité originelle pervertie par la société et qu’il se propose de retrouver dans la soumission à un Contrat social tout aussi imaginaire et livré à des majorités tyranniques.

Il inscrit dans la tête des peuples la légende égalitaire nourrie par ailleurs par la jalousie et l’envie ordinaires. Certes cette nostalgie d’un paradis terrestre et d’une unité originelle n’était peut-être que la traduction laïque de ce rêve fusionnel qui hante les mythes et les religions, mais en voulant lui donner force de loi elle en a fait l’instrument de la puissance plutôt que celui de l’espérance qui anime ceux qui évitent de confondre le spirituel et le temporel. Ignorant cette distinction fondamentale, les idéologies totalitaires ont brandi l’égalité en guise de justification pour répudier l’identité de chacun en récusant jusqu’à l’âme qui la fonde. Elles ont dénié la liberté individuelle pour bâtir des cités où l’oppression a été généralisée à la mesure de la perfection qu’elles prétendaient instaurer dans une réduction à une uniformité dégradante. Elles n’ont pas hésité à commettre tous les crimes pour anéantir la différence en supprimant l’autre, le ci-devant, le bourgeois, le juif… L’humanité est ressortie épouvantée de cet embrasement cataclysmique du XXe siècle, mais loin de comprendre que l’une des causes en était cette égalité dénaturée, elle s’y est abandonnée autrement.

C’est ainsi que désormais, l’égalité est devenue l’obsession du monde, non plus seulement, légitimement, comme une égalité en droits, mais comme une égalité d’accès, de tous à tout, puis de situation matérielle autant qu’intellectuelle, comme un reniement de ce que nous sommes. Elle est devenue le sésame des politiques tandis que l’inégalité est le bouc émissaire de tous nos maux et parfois un gros mot jeté en outrage à ses adversaires. Elle est sanctifiée, adulée, intouchable. Elle est considérée comme la référence suprême de toute loi, de tout débat, de toute vertu, au point que le risque de ne pas satisfaire à ses canons génère facilement une forme d’anxiété sociale et contagieuse. Le djihad autant que le réchauffement climatique, la misère et la pollution, les tourments du mondialisme autant que ceux de l’isolationnisme et les crises politiques autant que les crises économiques ou sociales seraient dus aux inégalités. Désormais la cause de tout est l’inégalité : la dissension sociale, la hausse de l’insécurité, la mauvaise santé, l’obésité, les grossesses adolescentes, la corruption des élections, la décroissance ou la mauvaise croissance… Une rationalité incertaine et la confusion des causes et des conséquences aboutissent à ce méli-mélo qui compose un ersatz de discours où la démagogie l’emporte souvent sur l’intelligence. Mais rien n’y fait, l’insatiable égalité couche tout sur son chemin tant il est facile de dénoncer ce qui distingue et d’alimenter la convoitise, le dépit et la haine.

Tocqueville annonçait déjà cette hargne des égalitaristes : « Ils n’ont pas seulement la haine de certains privilèges, la diversité même leur est odieuse : ils adoreraient l’égalité jusque dans la servitude. Ce qui les gêne dans leurs desseins n’est bon qu’à briser. Les contrats leur inspirent peu de respect ; les droits privés, nuls égards ; ou plutôt il n’y a déjà plus à leurs yeux, à bien parler, de droits privés, mais seulement une utilité publique. Ce sont pourtant, en général, des hommes de mœurs douces et tranquilles, des gens de bien, d’honnêtes magistrats, d’habiles administrateurs ; mais le génie particulier à leur œuvre les entraîne. » C’est pour réagir à ce déchaînement que j’ai puisé mon titre, avec la plénitude de sa provocation, dans la sagesse d’Érasme, grand ami de More à l’époque du déchirement du christianisme malmené par la Réforme, qui observe que « La nature n’a pas accordé à tous les mêmes dons et ne les a pas répartis d’une manière égale afin que cette inégalité fût compensée par des services réciproques. » En introduisant son Éloge de la folie, Érasme croit « avoir loué la Folie d’une manière qui n’est pas tout à fait folle ». Il fait écrire la Folie comme je pourrais donner la plume à l’inégalité : « Et voici que je m’étonne de l’ingratitude des hommes ou plutôt de leur indifférence ! Tous me font volontiers la cour, tous, depuis des siècles, jouissent de mes bienfaits, et pas un n’a témoigné de sa reconnaissance en célébrant l’Inégalité (il écrit la Folie), alors qu’on a vu des gens perdre leur huile et leur sommeil, à écrire en l’honneur des tyrans … » Mon Éloge ne sera pas dithyrambique, ni inconditionnel, ni même seulement exclusif des réserves, limites et critiques que l’inégalité requiert dans ses débordements et la débauche qui la guettent toujours. Il dira ce que plus personne n’ose dire sans risquer de se faire occire, que l’inégalité a ses mérites et toute sa valeur autant que l’égalité en diverses occasions. Cet Éloge tentera surtout de remettre l’égalité et l’inégalité à leur place, comme l’Église au milieu du village, disent les Suisses avec bon sens. D’aucuns penseront, comme le craint Érasme, « qu’il est d’une suprême sottise d’exprimer une vérité intempestive », mais c’est précisément ce qu’il fit au travers de sa satire facétieuse pour éclairer ses contemporains sur les dérives de son époque, comme aujourd’hui il paraît nécessaire de s’occuper de rappeler que l’égalité n’est pas la raison du monde.

Il parlait de celui qui requérait des hommes des excès de vertu et de sagesse comme on pourrait parler aujourd’hui de celui qui veut les hommes égaux en tout : « ce faisant, il supprime l’homme même, il fabrique un démiurge, un nouveau dieu, qui n’existe nulle part et jamais n’existera ; disons mieux, il modèle une statue de marbre, privée d’intelligence et de tout sentiment humain 13 ». L’égalitarisme détruit l’homme en effet et le trompe. Car il est généralement prétexte à de pires inégalités, injustifiées. En son nom, s’instituent de nouveaux privilèges accordés à ceux qui se sont proclamés les sauveurs du genre humain. En son nom, est bafoué l’état de droit et est légitimée l’oppression des autres. En son nom, se légitiment toutes les violences et gonflent démesurément les pouvoirs de l’État et des nomenklaturas qui le dominent et savent s’y servir sans mesure. L’égalité illimitée n’est jamais qu’une chimère contre la nature des hommes qui sont dissemblables par naissance et fructifient de leur diversité. Les hommes sont différents et donc inégaux dans l’usage de leur liberté qui les conduit à travailler plus ou moins, à innover ou non, à épargner ou dilapider, à s’activer pour fonder des entreprises ou des cités ou à les saper sans merci et parfois sans raison autre que la bêtise ou la cupidité… L’altérité de chacun établit par elle-même des inégalités si naturelles et consubstantielles à l’être que les combattre tend à le détruire, à anéantir l’humanité de la personne. C’est l’image de la tour de Babel, le lieu de la confusion en hébreu, qui voulait rivaliser avec les cieux mais dont Yahvé empêcha le projet en brouillant les langues et en dispersant ses peuples, en rendant inégaux ceux qui pensaient pouvoir être tous semblables au Très Haut. La construction de cette tour jusqu’au ciel est le signe de l’orgueil des hommes et surtout des plus forts qui voulaient, dit la Bible, se faire un nom et dominer en imposant une langue unique.

Mais le message divin est que les hommes sont faits pour la diversité qui s’enrichit de leurs échanges. Ainsi, l’inégalité n’empêche pas l’harmonie. Mieux même, elle la permet tant il faut de pluralité et de bigarrure pour la créer au lieu que l’uniformité de l’égalité ouvre à des déserts de conformité sans relief ni couleur. Lorsqu’elle respecte un état de droit, la liberté des hommes est créatrice de richesse pour tous au travers de l’échange qui suppose l’égalité des valeurs offertes réciproquement et qui en même temps contribue à l’inégalité des situations selon l’usage que fait chacun des idées, des produits ou de l’argent reçus. L’échange permet ainsi le progrès pour autant qu’il soit libre et que la propriété soit garantie, car il faut pouvoir posséder ce qu’on offre pour que la transaction se fasse. Quand ces conditions sont réunies, le monde prospère comme il l’a fait depuis que le commerce s’est ouvert et a permis de doter chaque peuple du progrès des autres et que tous puissent faire négoce de leurs richesses. Ce mouvement a eu ses hauts et ses bas bien sûr, ses déconvenues et ses trahisons. L’inégalité s’est accrue en certaines périodes au profit des plus hardis, en avant du progrès qu’ils suscitaient, mais la pauvreté s’est résorbée dans le long terme à proportion de cette liberté du commerce et de l’industrie et du respect des règles élémentaires d’honnêteté que la morale commune commande et que le droit doit imposer. C’est l’effort considérable du monde depuis la dernière guerre mondiale et la chute du Mur pour supprimer des barrières tarifaires et l’abaissement non moins important des frais de communication et de transport qui ont permis de réduire partout la pauvreté. L’égalité et l’inégalité peuvent toutes deux être bonnes ou perverses. Dans leur démesure, elles sont sans doute l’une et l’autre à bannir. Mais il existe une égalité par le haut qui transcende l’inégalité. Sans rejet des inégalités naturelles et des différences de savoir et d’avoir de chacun, sans les rancœurs qui invitent à l’égalitarisme niveleur, les hommes peuvent partager également leur finitude et leur aspiration à l’infini, leur imperfection congénitale et leurs inquiétudes doublées d’une possible espérance. Pour accéder à la conscience commune de cette humanité sensible, insatisfaite et tendue vers son achèvement inaccessible comme pour pouvoir commercer le plus positivement avec ses semblables, chacun mérite l’égal respect de ses droits, égaux à ceux des autres, dans l’exercice de ses libertés. …

Il fallut que tous aient le même droit de s’exprimer, de se défendre, d’être jugé indépendamment de son état, de gagner sa vie dans n’importe quel métier et d’en changer librement, d’acheter et de vendre, d’épouser, de s’instruire… pour que la société s’éveille au nouveau monde avec tous ses défauts et ses immenses qualités pour ceux qui peuvent être soignés, chauffés, nourris autrement mieux qu’ils l’auraient été autrefois.

Bien sûr il faut aussi être attentif à ceux qui n’ont pas leur autonomie, enfants ou adultes handicapés notamment, auxquels la collectivité doit faciliter l’expression de leurs droits. Mais lorsque l’égalité des chances veut profiter à d’autres que ceux dont l’incapacité est avérée, elle dégénère presque nécessairement en une égalité des conditions dont l’histoire démontre qu’elle en appelle toujours à la contrainte pour tenter de s’imposer sans jamais au demeurant y parvenir. C’est dans l’excès d’égalité ou d’inégalité que le bât blesse. C’est dans le respect humain, dans l’éducation à la rigueur et au dépassement, dans une certaine humilité et une volonté certaine, lorsque les institutions publiques sont limitées et fortes, soumises elles-mêmes au droit qu’elles imposent aux autres, que les conditions sont réunies pour que la communauté des hommes convienne de suffisamment d’égalité pour se comprendre et accepte assez d’inégalité pour que la complémentarité de leurs différences crée de l’harmonie et de la richesse plutôt que de l’acrimonie et de la discorde. La réalité est plus complexe qu’il ne paraît. Les hommes sont tous égaux dans leur dignité et tous différents dans leurs aptitudes. Ils sont tous façonnés de la même humanité et pourtant chacun est unique et autre. C’est, d’une certaine manière, le mystère de l’humanité que cette unicité de chacun qui permet de renouveler la terre par l’action humaine toujours surprenante ainsi que le constate Hannah Arendt : « Le nouveau apparaît donc toujours comme un miracle. Le fait que l’homme est capable d’action signifie que de sa part on peut s’attendre à l’inattendu, qu’il est en mesure d’accomplir ce qui est infiniment improbable. Et cela à son tour n’est possible que parce que chaque homme est unique, de sorte qu’à la naissance quelque chose d’uniquement neuf arrive au monde. » Nous sommes tous également inégaux. Non seulement nous sommes différents, mais cette distinction est dans notre nature, dans le projet de chacun à sa naissance comme créature unique, si bien que toute volonté d’égaliser ne peut, au-delà d’un certain niveau d’équilibre fragile, se faire que par la violence, fût-elle légale, et conduit presque nécessairement au despotisme étatique. À l’inverse, les passions débridées peuvent favoriser d’autres injustices à l’égard des plus faibles. Ceux-ci craignent, ou sont incapables, d’assumer leur responsabilité d’homme et préfèrent se ranger sous une houlette tutélaire dont la protection a souvent tôt fait de dégénérer en absolutisme.

Leur soumission à la volonté d’autrui nourrit leur ressentiment qu’ils surmontent en puisant au rêve d’une égalité magique susceptible par ailleurs de détruire les forces du progrès portées par les individus capables d’assumer leur originalité et leur différence. Il existe en toute humanité cette tension permanente entre l’affirmation de l’individualité singulière de chacun et la préférence donnée à la sécurité promise plutôt qu’à la liberté, au risque de perdre l’une et l’autre. Chacun dispose d’un droit égal à sa liberté, mais cette liberté est créatrice d’inégalité dans l’exercice que chacun en fait. L’égalité peut être consacrée au rang de vertu quand elle n’est qu’un état et un attribut de la justice. Sa tragédie est que très nombreux sont ceux qui la sanctifient à tort, quand personne ne l’a jamais réalisée. Tous en rêvent et tous les efforts pour la faire advenir tournent au cauchemar dans les mines de sel de Sibérie, les prisons cubaines ou les camps chinois. La tragédie de l’égalité est aussi que l’inégalité est naturelle et nécessaire à l’épanouissement de chacun autant qu’au développement de la société, et qu’elle est néanmoins souvent incomprise et parfois intolérable. Égalité et inégalités naviguent souvent dans les eaux troubles des paradoxes. C’est le dévoiement de l’égalité qui oblige à faire l’éloge de l’inégalité avec la mesure qui y sied. »

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4 commentaires

zelectron 8 novembre 2019 - 3:59 pm

l'inégalité est la vérité !
l'égalité est un leurre utilisé surabondamment par les politiques pour faire croire qu'elle existe.

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Anne Mertens 13 décembre 2022 - 9:50 am

Enfin quelqu’un qui le déclare : l’inégalité est la réalité vraie et incontournable. Elle nourrit notre créativité, partant, notre développement, celui qui épanouit la diversité de nos dons pour en faire la richesse de nos civilisations. Elle nous maintient vivants en favorisant les relations sans compétition, celles qui font battre nos cœurs sans violence et forment le socle de nos émerveillements.

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BOUTEMY 8 novembre 2019 - 6:10 pm

vive l'inégalité
Proudon aurait dit"à chacun selon ses besoins à chacun selon ses œuvres"ce qui signifie que chacun doit disposer des mêmes possibilités de dépars pour pouvoir satisfaire ses besoins élémentaires, mais que l'usage qu'il peut en faire peut varier d'un individu à l'autre,et chacun doit être récompensé en fonction de la qualité de ses œuvres ce qui sous entend des différences donc des inégalités.

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NewTonE 8 novembre 2019 - 7:14 pm

Quelle plume ! Mais accessible à quel % des français ?
Un beau sujet pour une épreuve de philosophie à proposer à des hommes ( incluant les femmes évidemment) qui savent lire la langue française, ont un minimum de connaissances en histoire ( y compris des religions et autres "doctrines") et ont fait des efforts (études, travail, création, etc …) pour améliorer leurs conditions de vie sans exiger des autres qu'ils s'en chargent pour eux. Quel est aujourd'hui le % de Français réunissant ces critères ? Sans prétendre le connaître, je suis persuadé qu'il a diminué depuis 1789. Je crains que la communication rapide, voire instantanée ne soit que de la propagande abrutissante.

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