Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Le BREXIT, le populisme, le libéralisme et l’immigration

Le BREXIT, le populisme, le libéralisme et l’immigration

par
138 vues

En 1999, le magazine The Economist publiait une enquête réalisée auprès de 164 économistes britanniques qui montrait que deux tiers de ces économistes considéraient que la Grande-Bretagne allait aussi adopter l’euro. Fin juin 2016 : non seulement l’euro n’est pas la monnaie des Britanniques mais leur pays a même choisi de quitter l’Union européenne. Les économistes se sont trompés dans leur grande majorité mais qui aurait pu anticiper de tels changements ? D’ailleurs, au moment où l’on apprenait les résultats du référendum, étaient rendues publiques aussi les statistiques du chômage montrant que le taux d’emploi du Royaume-Uni atteignait 77.8 %, le taux le plus élevé depuis 40 ans ! Et le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 20 ans : 4.9 %, deux fois moins élevé qu’en France. Même le taux de criminalité a drastiquement baissé : les violences sur personnes sont deux fois moins élevées qu’au début des années 1990.

La bureaucratie nourrit le populisme

Alors, comment expliquer cette décision de quitter l’Union européenne alors que tout va bien pour eux ? Au-delà des explications les plus farfelues, il faut remarquer l’ignorance d’une partie des médias et de la classe politique qui ne peut pas réaliser qu’un peuple puisse se prononcer contre un système et aussi avoir peur. Les Britanniques ont rejeté le côté bureaucratique de l’Europe, cette administration qui impose la taille des cerises et des tomates et qui a transformé les agriculteurs en fonctionnaires ou en assistés. Malgré les aides européennes, il existe le même phénomène de rejet, et pour les mêmes raisons, dans des pays comme la Roumanie où les paysans disparaissent, ainsi que la qualité des vrais produits. Bien entendu, la côté positif est la baisse de la pauvreté dans un pays agricole. C’est un des paradoxes de l’Europe : d’un côté, une politique de libéralisation, de libre-circulation et de libre-échange et, de l’autre, une politique de réglementation excessive, d’imposition de nomes délirantes et de bureaucratisation grâce aux aides distribuées. Il est d’ailleurs très intéressant de noter que le vote le plus fort en faveur du Brexit a été dans les régions britanniques qui reçoivent aussi le plus d’aides de l’Europe !

On ne peut que saluer la politique de libéralisation et d’ouverture à la concurrence sans laquelle la France serait encore plus étatisée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Nous en profitons tous que ça soit dans le domaine des transports, de la téléphonie ou bien du commerce. Et, il ne faut pas l’oublier, ce sont les Britanniques et aussi les Allemands qui ont le plus milité pour cette Europe libérale.

Le Brexit est pour plus de libéralisme

Contrairement à ce que vient de déclarer notre ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, à savoir que « Les Britanniques ont voté contre une Europe ultra libérale qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer », leur vote a été contre la face bureaucratique de l’Europe et non pas libérale. M. Macron devrait savoir que Nigel Farage, le leader de l’UKIP, et celui qui a été le fer de lance de la campagne en faveur du Brexit, est un libéral. Sur le site web de l’UKIP, on peut lire : « nous croyons au libre-échange, aux baisses d’impôts, à la liberté individuelle et à la responsabilité ». La fiscalité représente, par exemple, l’un des aspects le plus libéral de l’UKIP. Concernant l’IS (l’impôt sur les sociétés), Farage souhaite une baisse drastique de celui-ci : au-dessous des 20 %. Il encourage aussi la mise en œuvre de la « flat tax », c’est à dire le taux unique d’impôt pour tout le monde. L’UKIP veut aussi réduire l’impôt des plus aisés et il abolirait l’impôt sur les successions. Quant à la fonction publique, l’UKIP voudrait diminuer la taille de l’Etat et le budget des départements gouvernementaux. Farage voudrait en effet débarrasser le gouvernement de la bureaucratie et des organisations gouvernementales superflues et aller encore plus loin que ne l’a fait David Cameron. Il est évident que Nigel Farage n’est pas Marine Le Pen (avec laquelle il n’a pas voulu s’allier au Parlement européen), ni Jean-Luc Mélenchon. Farage tient un discours populiste, pas contre le libre-échange mais contre la bureaucratie bruxelloise. Il a misé sur la peur de l’immigration non-contrôlée et les risques terroristes – c’est aussi le discours d’autres leaders politiques populistes dans d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Autriche ou bien les Etats-Unis où il n’y pas de problèmes économiques – pour mobiliser les masses. De ce point de vue, le Brexit est aussi une victoire indirecte des terroristes islamistes.

Farage : pour une immigration par points et décidée par les entreprises

Néanmoins, Farage est tout à fait conscient qu’on ne peut pas élever des barbelés aux frontières et est d’ailleurs contre. Il fait des propositions concrètes concernant l’immigration en s’inspirant du modèle australien. Les visas d’immigration y sont accordés en fonction des points cumulés par l’immigré au titre de chaque profession qu’il a exercée représentant chacune un nombre déterminé de points. C’est donc en fonction des besoins économiques du pays, que les visas sont accordés et les entreprises ont la possibilité de solliciter des immigrés pour leurs besoins en main d’œuvre.

Contrairement à ce qu’on entend, il est probable que le Brexit ne débouche pas sur la catastrophe économique annoncée et qu’on trouve des solutions, de nouveaux partenariats et autres traités. Mais ce serait une terrible faute de ne pas comprendre le message principal de ce vote.

Nicolas Lecaussin

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

3 commentaires

Drakkar 28 juin 2016 - 6:26

Le peuple à peur ? Peu de quoi ?
Facile de rejeter la bas peuple dans l'argumentaire du populisme. Il se trouve que le bons sens basique est dans le peuple et pas chez les crânes d’œuf europhiles.
La preuve ?
Pendant qu'on nous agite la peur des catastrophes induites par le "brexit", les collabos continuent leur travail de sape :

Pendant l’Euro, l’islamisation continue.

Gérard Collomb, sénateur maire de la ville de Lyon, a annonçé l’octroi d’une subvention de 2 millions d’euros finançée par l’Etat et la ville pour le financement d’un Institut de la Civilisation Musulmane au sein de la Grande mosquée de Lyon.

Civilisation musulmane, quelle vaste blague !

http://rhonealpesinfo.fr/lyon-subvention-de-2-millions-deuros-linstitut-de-civilisation-musulmane/

Copier l'Australie ? Mais çà n'est pas suffisant. Arrivé à un certain point de gangrène, il n'y a que l'amputation.

Répondre
Gerard 29 juin 2016 - 1:51

Article consternant de naiveté
Présenter Nigel Farage comme un libéral qui voudrait en remontrer á Georges Osborne ou David Cameron est une farce. Les Brexiters ont gagné en faisant appel au racisme et á la peur de l'étranger , notamment des Allemands présentés reguliérement dans le Sun comme des Nazis , des italiens mafieux , des irlandais terroristes, des polonais trop travailleurs, des Turcs violeurs, des Francais corrompus et sexuellement déréglés …..
Moins symphatique ?
Pour info , je suis un entrepreneur qui vit depuis 1998 en GB

Répondre
Gerard 29 juin 2016 - 1:56

Un article consternant de naiveté
Presenter Nigel Farage comme un libéral qui voudrait en remontrer á Georges Osborne et David Cameron est une farce.
Les Brexiters ont gagné en faisant appel au racisme et ála haine de l'étranger , des allemands "nazis" comme l'écrit réguliérement le Sun , des italiens mafieux , des Turcs violeurs….
Moins sympa ?
Pour info je suis un entrepreneur qui travaille á Lindres depuis 1998.

Répondre