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Affaire Marine Le Pen : Etat de droit, populisme et juges qui manquent de jugement

L'analyse de l'IREF

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Marine Le Pen©TF1Info_sur_Youtube
La cheffe de file du Rassemblement National ne pourra sans doute pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Le tribunal judiciaire de Paris est entré en voie de condamnation à l’encontre du Rassemblement National et de ses membres le 31 mars pour l’infraction grave de détournement de fonds publics. Il a presque suivi la sévérité des réquisitions du ministère public pour condamner le RN à 2 millions € d’amende, dont 1 avec sursis, et confiscation d’1 million déjà saisi. Mais c’est surtout le cas de Marine Le Pen qui était scruté. Les peines sont lourdes à son égard : 4 ans de prison dont 2 fermes, 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 100.000 € d’amende.

L’affaire et le droit

Rappelons qu’il était reproché au Front National, devenu RN, et aux prévenus d’avoir fait rémunérer des assistants parlementaires travaillant en fait pour le parti sur des fonds européens durant la longue période 2004-2016 avec un préjudice s’élevant à plusieurs millions d’euros.

Ce qui, depuis des mois, fait polémique c’est la disposition pénale modifiée par la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie publique, dite loi Sapin II, qui rend obligatoire la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, sauf à ce que les juges décident d’écarter la règle par une décision spécialement motivée.

Des réactions déplacées à l’étranger

Le tribunal n’avait pas terminé de livrer sa décision que la Russie, toujours bien informée, se permettait de mettre son grain de sel en dénonçant une « violation des normes démocratiques ». Hommage du vice à la vertu sans doute. Autre réaction peu reluisante, la publication par Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, sur X d’un « Je suis Marine ! ». Quant au vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, il a parlé, toujours sur X, d’un « mauvais film ». Les accointances russes du RN sont connues depuis longtemps. En revanche, voir des hommes politiques étrangers qui appartiennent à l’Union européenne, fussent-ils alliés du RN, commenter une décision de justice rendue dans un pays allié défie l’entendement.

De vives réactions en France

Les réactions en France n’ont pas été moins vives. Certains, au mépris de la présomption d’innocence, se sont bruyamment félicités de la décision, notamment chez les Insoumis, tandis que d’autres, à droite et à l’extrême droite, se sont insurgés contre un jugement considéré comme rien de moins que scandaleux.

Evidemment, les personnalités du RN se sont déchaînées. Jordan Bardella sur X n’a pas hésité à écrire : « C’est la démocratie française qui est exécutée ». Marion Maréchal a estimé que les juges se pensaient « au-dessus du peuple souverain ». Eric Ciotti a demandé : « La France est encore une démocratie ? », tout en évoquant avec outrance une « cabale judiciaire indigne ».

De même, le maire de Béziers, Robert Ménard, a parlé « des juges se substituant au suffrage universel ». Eric Zemmour, sur X, a prétendu dans le même sens : « Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple ». Faisant un clin d’œil à sa volonté de mettre en place une VIe République, le populiste d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon n’a pas réagi autrement : « La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple ».

Tête basse, mains sales ? Ou l’arroseur arrosé

Le FN à partir des années 1980, puis le RN ont construit une partie de leur image sur le « tous pourris » en-dehors de lui et sur le célèbre slogan « tête haute, mains propres ». Marine Le Pen n’a pas été la dernière à jouer ce registre. Malheureusement pour elle, certaines de ses déclarations font aujourd’hui mauvais effet. D’abord un passage sur France 2 en 2004 où elle affirme, offensive, que « les Français en ont marre qu’il y ait des affaires et de voir des élus qui détournent l’argent ».

Mais surtout ses allégations sur Public Sénat le 5 avril 2013 qui semblent anticiper sa propre condamnation : « Quand allons-nous tirer les leçons et effectivement mettre en place l’interdiction, euh… l’inéligibilité à vie pour tous ceux qui ont été condamnés pour des faits commis grâce ou à l’occasion de leurs mandats ? ». Et d’appeler à cette règle pour l’ensemble des crimes et délits : « Pourquoi pas pour détournement de fonds publics ? Pourquoi pas pour emplois fictifs ? ». Avant d’ajouter : « Et moi, ma veste est immaculée. J’ai une éthique. J’ai une morale. Lorsque je réclame l’éthique et la morale, je me l’applique à moi-même ».

Quelques réflexions terminales d’avocat et de juriste

Mettons de côté les réactions outrancières de droite et de gauche, et livrons quelques réflexions avec si possible un peu de hauteur de vue.

  • Au regard des articles consacrés par la presse sur l’affaire, le fait que les juges aient prononcé des condamnations n’apparaît pas comme une surprise ; pour ne prendre qu’un seul exemple, un article bien informé du Figaro (31 mars 2025) paru quelques heures avant le jugement rappelait les nombreux éléments à charge qui existaient à l’encontre du RN et de certains prévenus.
  • Marine Le Pen est toujours présumée innocente et elle le sera jusqu’à une éventuelle condamnation définitive, puisqu’elle va interjeter appel de la décision.
  • La question de l’enrichissement personnel n’était pas posée ; à vrai dire cet argument, fréquemment soulevé par les avocats pénalistes, omet soigneusement la réalité d’un enrichissement indirect de tel ou tel élu qui a pu bénéficier des fraudes commises par son parti.
  • Si le tribunal a prononcé l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité, il n’a pas inventé la règle par définition ; il n’a fait que suivre la loi Sapin II, contre laquelle Marine Le Pen n’a d’ailleurs pas voté ; si le principe du caractère obligatoire de l’inéligibilité avec exécution provisoire, sauf décision contraire et motivée des juges, est absurde, il ne fallait pas que les parlementaires, élus du « peuple » doit-on le rappeler puisqu’on nous rebat les oreilles avec la « démocratie », décident de le consacrer dans la loi ; et si la disposition est en définitive mauvaise, il est loisible aux parlementaires de l’abroger.
  • Aucun élu du peuple n’est au-dessus des lois ; un parlementaire est un citoyen comme les autres, il n’a pas moins de droits mais il n’en a pas plus.
  • Le populisme de droite comme de gauche est un poison pour le pays, le paradigme américain et les attaques de Donald Trump contre le judiciaire et ses auxiliaires le démontrent aisément.
  • Exciper de la « démocratie » contre les juges, se référer au « peuple » souverain qui pourrait tout justifier constitue une atteinte inacceptable à l’État de droit ; et, n’en déplaise à certains, il y a des valeurs plus hautes que la démocratie, c’est pour cela qu’on appelle les régimes civilisés des démocraties libérales, sauf à tomber dans la démocratie bolivarienne chère au meneur des Insoumis.
  • Si Marine Le Pen n’obtient pas une décision favorable de la part de la cour d’appel de Paris dans les délais avant la prochaine élection présidentielle ou si la cour confirme son inéligibilité avec exécution provisoire avant cette élection, elle ne pourra certes pas se présenter, après, rappelons-le, ses trois échecs précédents souhaités par le « peuple », mais une autre personne représentera sûrement le RN, a priori Jordan Bardella ; et si ce dernier est finalement élu, rien ne l’empêchera de désigner Marine Le Pen comme Première ministre…

Jean-Philippe Feldman

Affaire Le Pen : quand les juges manquent de jugement

Marine Le Pen a été, ce 31 mars, reconnue, par le tribunal de Paris, coupable d’avoir mis en place, entre 2004 et 2016, un « système de détournement » de l’argent versé par l’Union européenne pour l’embauche de collaborateurs parlementaires, afin de financer les activités politiques du parti. Elle a été condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, aménageable avec un bracelet électronique, à 100 000 euros d’amende, et à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire.

La décision du tribunal apparaît très lourde, sans avoir contextualisé les faits dans leur époque. Mais le prononcé d’une exécution provisoire est indécent sinon stupide. Et sa motivation n’est pas sérieuse : «Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance».

En principe, une condamnation pénale ne produit effet qu’une fois devenue irrévocable (« définitive »), c’est-à-dire lorsqu’il n’est plus possible d’exercer à son encontre une voie de recours (C. proc. pén., art. 708). Le tribunal peut ordonner l’« exécution provisoire » des sanctions, notamment, le cas échéant, la peine d’inéligibilité. Une telle exécution provisoire peut être légitime lorsque ‘il y a un risque que le prévenu commette de nouveaux crimes, ou s’enfuie à l’étranger… ça n’était pas le cas en l’espèce. Or une telle décision peut nuire gravement aux élus concernés alors même qu’ils sont toujours présumés innocents tant qu’ils peuvent faire appel et qu’une décision de dernier recours n’a pas prononcée.

Par sa récente décision du 28 mars 2025, le Conseil constitutionnel a jugé qu’avant de prononcer l’exécution provisoire d’une mesure d’inéligibilité, il revient au juge, « dans sa décision, d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur ». Cette décision était une perche tendue au tribunal de Paris pour éviter de prononcer l’exécution provisoire à l’encontre de Marine Le Pen.

Le tribunal de Paris n’en a pas tenu compte, sans doute par idéologie. Pourtant s’il a peut-être entravé la candidature de Marine Le Pen, il a très probablement donné des armes au RN et lui a peut-être offert les clés de la prochaine élection présidentielle en en faisant une victime de la justice politique.

Jean-Philippe Delsol

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29 commentaires

Val Guillaume 31 mars 2025 - 11:52 pm

Fillon, Sarko, MLP évincés. Et Ferrand qui trône au conseil constitutionnel. “Selon que vous serez rouge ou bleu, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir…”. On sait comment ça finit.

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Gipsy 1 avril 2025 - 12:39 am

Ces histoires d’assistants parlementaires sont parfaitement ridicules… dans une équipe parlementaires comme dans n’importe quelle structure de type TPE ou micro-entreprise, les assistants sont “bons à tout faire”… Personne n’est d’ailleurs capable de déterminer précisément le travail “d’assistant parlementaire”. En outre, le contribuable n’est nullement floué dans la mesure où ces sommes sont DE TOUTES FACONS versées au parlementaire. Où est donc le préjudice ? Il faudrait que le plaignant (en l’occurrence le parlement européen) soit capable de démontrer que les parlementaires RN auraient moins bien travaillé en raison de leur mauvaise allocation des ressources. On attend avec curiosité.

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Tonton le Ribaud 1 avril 2025 - 1:09 am

Il y a une confrontation de deux conceptions économiques : mutualité des services contre valeur-travail. Marine Le Pen a construit sa défense sur la conception libérale de la mutualité des services. Alors que le plaignant (parlement européen) a constitué son accusation sur la conception marxiste de valeur-travail. Cette idée de “catégoriser le travail” d’assistant parlementaire relève d’une conception économique issue de la valeur-travail. Alors que ce qui compte c’est la mutualité des services. Le parlementaire reçoit une somme allouée à ses assistants, à lui d’en user comme il l’entend pour obtenir le service voulu. Ce qui compte c’est le résultat et non le moyen. … Quand un assistant parlementaire lit un livre d’histoire du droit, qu’il en tire des lumières, et qu’elles se répercutent dans la qualité de son travail : ce livre est-il un bien personnel ou professionnel ? Doit-il le payer avec son argent personnel ou professionnel ? Ce genre de calculs reposent sur la valeur-travail, avec l’idée qu’un bras ou un cerveau est une chose inerte mise à disposition pendant tel horaire. C’est du marxisme. … J’observe que les élus (qui touchent une indemnité) sont autorisés à faire de la politique, s’occuper de leur parti et continuer d’exercer leur profession. Pourtant, selon la valeur-travail, ils devraient se consacrer à plein-temps à leur mandat.

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Mijuna 1 avril 2025 - 7:51 am

Il y a eu Fillon, maintenant MLP : il ne fait pas bon être dans l’opposition aux idées politiques des Juges et tant pis pour les millions d’électeurs de MLP.
Les Juges sont donc là pour corriger les mauvais électeurs

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devez 1 avril 2025 - 7:54 am

OK pour votre article, mais rappelons que l’affaire est plus ambiguë au niveau de l’utilisation de cet argent, les députés européens étant aussi membres de leur parti.
A ce moment là, Bayrou aurait dû être condamné, Mélenchon en procès, etc etc.
Comme pour la majorité des concitoyens, que l’on aime ou pas MLP, il s’agit bien d’un procès politique, comme pour Fillon, Sarkozy et Zemmour. Elle est beaucoup moins dangereuse que certaines autres personnalités politiques, mais elle est héritière d’un passé…

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Laurent46 1 avril 2025 - 7:56 am

Et puis alors est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau ? cela fait des années que cela dure, des années que l’on nous prends pour des imbéciles et souvent avec la bonne bénédiction des médias. Et cela fait des années que tout ces manipulation font le bonheur de tous ces élites de l’ENA et des autres écoles administratives et du monde des a&ssistés et des rentiers de la République au détriment de la France et dans une indifférence totale.

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Roven 1 avril 2025 - 8:00 am

Le fait que Mme Le Pen soit encore présumée innocente tant que l’appel n’est pas intervenu devrait être incompatible avec son inéligibilité immédiate. Le fait que la présidente du tribunal ait déclaré expressément qu’elle prenait cette mesure pour l’empêcher de se présenter à la présidence constitue plus qu’une décision politique, une censure inadmissible envers la candidate qui réunit la plus large majorité des français.
Depuis le déni du référendum de 2005, la censure de C8 et maintenant cette privation de vote des français, on voit bien que la technostructure en échec sur tout utilise brutalement des voies présentées comme juridiques pour bafouer le peuple.
Et voici comment le pays des Droits de l’Homme devient la risée du monde.
Cela ne peut que mal finir, on ne gouverne pas éternellement contre son peuple…

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Virgile 1 avril 2025 - 2:12 pm

La France n’a jamais été le pays des droits de l’homme, copiés d’ailleurs sur les britaniques et les états américains. Elle n’a fait que les mettre sur papier pour aussitôt les bafouer avec les crimes de la terreur.

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BELTRAMIN 1 avril 2025 - 8:28 am

Pour moi, les juges ne suivent la loi que quand ça les arrange. Le reste du temps ils suivent leur loi!

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Poivre 1 avril 2025 - 8:31 am

“Elle a été condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, aménageable avec un bracelet électronique”
Avec un bracelet électronique ! La justice craint que Mme Le Pen s’enfuie chez M Poutine , ou chez M Trump ? Grotesque .

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Papili Aussi 1 avril 2025 - 8:41 am

Étrange parallèle entre deux condamnations qui arrivent à point nommé.
Fillon et Le Pen étaient des dangers pour le pouvoir en place, éligibles à la Présidence, contre les caciques de l’administration qui préfèrent l’immobilisme.
Mais au fait, on ne parle plus des affaires européennes de Bayrou ?!? Ah oui c’est vrai, lui n’a aucune chance à la présidentielle.

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gillet 1 avril 2025 - 8:44 am

Ma pauvre Marine, qui n’a pas pu faire autrement que de censurer M.Barnier et du même coup s’est sabordée sur l’autel de sa bêtise.

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Gariazzo 1 avril 2025 - 8:45 am

Bravo pour la démonstration implacable de Mr Feldman…
Jean Philippe Delsol regrettant que le tribunal n’ait pas «  contextualisé les faits dans leur époque » ( ça veut dire quoi ? ) tente d’édulcorer cette démonstration, sans doute pour plaire aux lecteurs de l’IREF.
Il oublie de rappeler que la défense du Rassemblement National a été particulièrement nulle, en niant les faits.
Du coup, le tribunal s’est engouffré dans la brèche de la récidive possible.

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Jojo 1 avril 2025 - 8:49 am

Tout cela sombre dans l’incompréhension d’une mauvaise comédie dramatique. Pourquoi les juges, supposés à gauche et vent debout contre le RN ont-ils rendu un jugement partial et manifestement politique qui ne peut que favoriser l’ascension du RN victime de la justice ? Sont-ils plus machiavéliques qu’on ne l’imagine, ou juste bornés dans leur ancrage gauchiste ?

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Antoine 1 avril 2025 - 9:02 am

L’unique question est de savoir pourquoi une exécution provisoire a été prononcée, et c’est bien évidemment pour l’empêcher de se présenter. Il faut être sacrément naïf ou partisan pour ne pas le voir.
Aucune menace de récidive, ni de trouble à l’ordre public et on voit mal Marine Le Pen s’enfuir à l’étranger :). Ridicule.
Les décisions doivent être proportionnées comme le rappelle le conseil constitutionnel, ici ce n’est clairement pas le cas.

Monsieur Feldman, vous rappelez à juste titre qu’elle reste présumée innocente avant condamnation définitive, sauf que l’exécution provisoire la condamne bien à priori, en première instance.

Dans la même veine, si LFI et M. Melanchon sont condamnés (nombreuses plaintes en cours, mais étrangement ça traîne), je serais choqué de la même manière qu’il soit empêché de se présenter.
Mais bon, je ne suis pas trop inquiet pour eux, ça n’arrivera pas…

Il est clair que le pouvoir qui a été donné aux juges est trop important.
Ils n’ont par ailleurs jamais aucun compte à rendre à la société, même quand ils se trompent lourdement ou qu’ils enfreignent ouvertement les règles (mur des cons etc.).
Et après on s’étonne que les Français n’ont pas confiance dans la justice….

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duriez 1 avril 2025 - 9:04 am

La Grèce a connu la ruine financière et le régime des colonels. La France est dans une situation financière pour le moins inédite avec une dégradation en accélération, est-elle à l’abri d’un gouvernement des juges ? Les condamnations récentes dont certains aspects sont pour le moins surprenants d’un ancien président et d’une candidate aux futures élections présidentielles sont de nature à le laisser craindre. Il serait peut-être bon de rappeler aux juges qu’ils rendent la justice au nom du peuple français, ce qui ne se conçoit qu’à l’abri de toute idéologie.

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BOUTE 1 avril 2025 - 9:34 am

La loi Sapin 2 de 2016 pour des faits remontant à 2004 ? Je ne savais pas encore qu’en France la Loi pénale était rétroactive. Pour autant, je partage votre analyse sur un probable effet boomerang de cette décision.

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Thierry 1 avril 2025 - 9:37 am

Bravo , bel article rationnel qui résume bien la situation .
MarineLP a mis “les doigts dans le pot de confiture ” en bande organisée puisque 13 députés FN , ansi que le comptable et trésorier du Parti sont condamnés . Elle a joué , elle a perdu .
Pour un parti politique qui met en avant les VALEURS républicaines , l’éthique , l’exemplarité …..c’est la douche froide .
Son systéme de défense ” nous sommes innocents ” devient ridicule et méme pathétique . Elle s’obstine a nier les faits alors qu’une “reconnaissance d’une mauvaise gestion , d’un dérapage ..” aurait peut-étre pu autoriser une certaine clémence ou aménagement des peines par les juges et un soutien d’une partie de ses électeurs .
Ca me rappelle son obstination lors d’une élection présidentielle : l’Euro et le Franc Francais en méme temps . Chacun a pu juger de ses compétences économiques .
C’est une superbe opportunité pour ce parti de changer les tétes de liste / J Bardella malgré/grace a sa jeunesse fera un trés bon présidentiable pour 2027 en attirant de nouveaux électeurs. Il est temps de tourner la page de 40 ans de gestion “familiale ” du FN/RN , avec toutes ces casseroles et dont l’ADN principal est le Populisme .

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Oncpicsou 1 avril 2025 - 10:05 am

On peut tergiverser, mais, le seul problème est celui de linegibilité. Le jugement étant rendu “au nom du peuple français ” la notion d’inegibilité ne doit pas exister pénalement. Le peuple français devant rester le seul juge en la matière et non des individus non elus à sa place!
En résumé, une peine d’inegibilité est un non sens qui frise (doux euphémisme) le totalitarisme.

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PATOURAUX 1 avril 2025 - 10:09 am

Bonjour,
Il est reproché au FN et donc à Marine Le Pen d’avoir utilisé les rémunérations européennes de ses conseillers pour financer ceux-ci pour les activités nationales du FN. Or nous pouvons constater qu’un tel reproche est minime par rapport aux escroqueries magistrales auxquelles s’est livrée la présidente de la commission Européenne.
Il est patent que cette dernière nargue le parlement européen et donc l’Europe ,et n’est pas inquiétée par la justice européenne .
L’excès de pouvoir et les pratiques discriminatoires de la présidente de la commission européenne à l’égard d’un lobby Belge a enfin conduit ce dernier à entamer une procédure contre madame Von der Leyen.
Comme cette dernière entretient d’excellentes relations avec le chef de l’état, malgré un passé professionnel non exempt de reproches, nul doute que des décisions politiques effaceront les agissements délictueux de la présidente.
De qui se moque-t-on?

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Yves Heulenote- Poh 1 avril 2025 - 10:15 am

Chers Messieurs
Je ne peux m’empêcher de considérer que les propos de l’un sont excessifs tandis que ceux de l’autre sont mesurés sans avoir à les nommer . Il y a dans cette condamnation certes la mise à jour d’une pratique discutable mais pas assurément frauduleuse et je pense que nous aurions pu remettre l’église au centre du village sans pour autant atteindre de tels sommets . Mais ce qui me choque profondément , outre que Mme Le Pen soit considérée coupable alors que le jugement définitif n’est pas rendu, c’est qu’on évoque que ce cas alors que parions le tant d’autres parti politiques ont eu la même attitude. N’en était-il déjà pas de même dans l’affaire du salaire de Pénélope Fillion. Quant à la condamnation outrancière de N. Sarkozy sans preuve mais avec seulement une intime conviction , on peut s’interroger légitimement sur la qualité de la magistrature ( et tant pis pour ceux qui sains en sont).

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Dulieu 1 avril 2025 - 10:46 am

J’ai entendu les arguments d’un ancien juge qui me fait donner raison à la justice. M. Le Pen est responsable de détournements de sommes importantes de fonds publics pour alimenter les rentrées du RN. La peine de prison avec aménagements se justifie donc malgré sa lourdeur. Il est aussi du devoir de la justice de veiller à ce que les éventuels candidats à un poste d’élu ,surtout s’il est de très haut niveau, ne soient pas coupables de détournements qui démontreraient leur disqualification : ils n’ont donc fait que leur devoir dans l’intérêt de l’Etat. Si M. Le Pen est bien coupable de ces détournements, elle s’est disqualifiée comme candidate. C’est très bien ainsi.

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Stioui 1 avril 2025 - 10:47 am

Personne, absolument personne, n’est dupe. Il s’agit bien d’un règlement de compte politique et toutes les arguties et constructions shadokiennes (!) n’y changeront rien. Les magistrats, l’article le dit bien, n’ont pas pris en considération l’avis du Conseil constitutionnel ! Curieux état de droit ! Qu’en pense le nouveau président (nullissime au demeurant !)?

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Macandide 1 avril 2025 - 11:31 am

Meri pour cet article et tentative de synthèse intermédiaire, si j’ose dire.
Je vois un élément manquant, qui me vient à l’idée lorsque vous prenez la peine de rappeler, fort justement, l’égalité de traitement de tous :
Je comprends donc que cette condamnation sanctionne la PREMIERE infraction (car l’infraction est caractérisée, n’est-ce pas ?) de ce genre en France ! C’est BIEN, moi j’dis, de créer de la jurisprudence en la matière, pour que les autres élus ne soient pas tentés par l’idée de faire de telles CHOSES z’horribles et répréhensibles si on n’y met bon ordre. Et que ce soit à Bruxelles ou en France, hein (vous ne voyez pas, mais vous imaginez, mon petit coup de mention martial, pour ponctuer ma phrase…). Par exemple, à l’Assemblée Nationale de la V° République, Bernard Hollande attaché parlementaire de Ségolène Royale et Ségolène Royale attachée parlementaire de Bernard Hollande à l’époque où ils étaient députés, ça n’a rien à voir ! Ca doit être des menteries…
Ce qui expliquerait que personne n’ai trouvé à redire…! Et sinon, maintenant, c’est prescrit, comme le local des Mutuelles du Mans pour le président du Conseil Constitutionnel !
Avec le jugement Le Pen, ça y est, je comprends mieux, ouf !!

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Lombled 1 avril 2025 - 11:41 am

Je me pose la question de savoir si des faits qui sont antérieurs à la loi Sapin sont passibles d’être juger avec la loi Sapin, cette loi avez t-elle un effet rétroactif ? Ensuite les faits sont du FN ou du RN ? Je pense qu’il y a là de quoi se poser des questions. Ensuite les assistants sont ils des salariés du Conseil Européen ou du député ? Les fonds sont versés au député et non au salarié, donc cela veut dire que le député et le patron et fait faire le travail comme il l’entend. Qu’est ce qui a été jugé dans cette affaire, si j’ai bien compris il y a eu détournement de fonds, ou est le détournement de fonds ? Il n’y a pas de liens directs entre l’Assistant et le Conseil Européen donc il n’y a pas de détournement de fonds. Cette affaire n’est pas claire!

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Feldman Jean-Philippe 1 avril 2025 - 4:54 pm

Seul le jugement complet permettrait de répondre précisément aux interrogations de droit et de fait.
Me Jean-Philippe Feldman

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patriquinho 1 avril 2025 - 12:37 pm

Mitterrand disait: ” les juges ont tué la monarchie ils tueront aussi la république…” et il connaissait bien la justice pour avoir réussi á y échapper toute sa vie…ça promet.

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dudufe 1 avril 2025 - 1:35 pm

Lorsque l’on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage….

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Virgile 1 avril 2025 - 2:04 pm

C’est bien de la non justice politique par un corps de magistrats aux convictions de gauche très orientées, comme on peut le constater à chaque affaire qui voit les gens de droite lourdement condamnés tandis que ceux de gauche ont droit à une bienveillance singulière. En particulier les écologistes qui commettent des actes de sabotages. On peut donc dire en pastichant La Fontaine: suivant que vous êtes de droite ou de gauche vous serez coupable ou innocent!

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