Quels émouvants souvenirs !
Octobre 1948 : vers 6h30 mon frère et moi prenons silencieusement les petites cages dans lesquelles se trouvent quelques « tourdres » (mot provençal dérivé du latin turdus : grive) et pinsons. Nous les disposons sur un « porte-gabi » (porte-cages sommaire muni de bretelles pour le mettre sur le dos).
Nous recouvrons cet étrange sac à dos d’un tissu pour ne pas affoler nos « appelants » pendant le transport à bicyclette jusqu’au poste que nous avions préparé la veille. Ce poste est situé sur une terre agricole nue avec un arbre isolé dans lequel nous installons des « verguettes », des bâtonnets « envisqués » de glu, glissés sur des rameaux instables. Nous cachons les cages au pied de l’arbre et nous nous dissimulons à proximité, immobiles, émus et attentifs.
Le jour se lève et dans le ciel passent quelques oiseaux. Enfin nos appelants réagissent et une grive ou un pinson plonge vers notre arbre, se pose sur les « verguettes » et tombe au sol englué.
Il faut faire vite : notre veste permet de le recouvrir, on s’en empare et nous le débarrassons délicatement de la glue avec de la cendre. Nous le mettons dans une petite cage recouverte d’un tissu afin de calmer son affolement.
Que faire de nos quelques prises ?
A Carpentras, chaque vendredi se tenait un marché où s’échangeaient nos petits oiseaux dont le prix, pour une seule grive, pouvait atteindre 1 000 anciens francs, somme considérable pour des paysans modestes ou des lycéens en mal d’argent de poche.
Que connaissent les bobos/écolos de nos émotions d’un beau matin d’automne en Provence ?
Simples comptables de millions d’oiseaux, ils sont insensibles à la poésie et à la tradition.
Certes, ils sauvent quelques volatiles qui mourront de vieillesse ou croqués par un renard… mais ne renoncent pas à placer sur le barbecue du dimanche des côtelettes d’innocents agneaux égorgés au nom d’un abattage rituel et cruel ou à permettre au loup de déchiqueter les brebis.
Que font-ils de la tristesse du berger ? Rien… sinon l’indemniser avec l’argent du contribuable.
Adieu la liberté et bon vent à la démagogie, la sensiblerie mal placée et la bêtise !
En 1970, Christopher Stone, professeur de droit à l’Université de Californie publiait un article s’interrogeant sur la possibilité des arbres d’ester en justice « Should trees have standing ». Il laissait entendre qu’il convenait d’étendre cette possibilité aux cours d’eau, aux déserts, aux montagnes et, bien entendu, aux animaux dont les quelques grives que nous avions capturées.
Certainement afin de hâter la réforme de la justice et désencombrer les tribunaux, des juristes français reprennent sans rire cette idée saugrenue
On n’arrête pas le progrès !
6 commentaires
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Vos arguments en faveur de la chasse se résument à :
1) « Que connaissent les bobos/écolos de nos émotions d’un beau matin d’automne en Provence ? »
2) Vous tournez en ridicule (à juste titre) ce professeur américain qui se demande si les arbres peuvent ester ne, justice.
3) Les animaux élevés en batterie et abattus de manière « discutable ».
Le 3eme argument est le seul qui soit un peu sérieux.
Argument 1 : ce n’est pas parce que tuer un oiseau au petit matin vous procure des « émotions » que cela justifie le geste : l’émotion suscitée n’est en rien une justification (une petite liste d’actes de cruauté qui procure une forte émotion à leurs spectateurs et sont pourtant interdits : jeux de cirque, exécution publiques, …..).
Argument 2 : l’avis de ce professeur n’engage que lui et ce n’est pas parce-que sa proposition peut sembler idiote que cela autorise à tuer des animaux (qui sont des être « sensibles » et intelligents contrairement aux arbres).
Argument 3 : La chasse est critiquable, mais l’élevage industriel en batterie est bien pire (le prix Nobel de littérature Isaac B. Singer a déclaré que les élevages industriels étaient des « camps de concentration pour animaux »).
Donc parce qu’il y a des crimes « plus grands » il faudrait tolérer des crimes plus « petits » ! Il y a des gens assassinés, c’est bien plus grave que de se faire détrousser ou cambrioler, faut il pour autant tolérer ces délits ?
Dans un monde idéal : l’élevage industriel ET la chasse seraient interdit.
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Combien suis-je ému par cette meurtrière poésie !
Languedocien, dans mon mas de la rive droite du Rhône, je constate que la poésie de la destruction de la nature a favorisé la disparition de ces tourdres, petits cousins des grives. Où sont-ils aujourd’hui ces oiseaux si délicieux à croquer? Dans les années cinquante, par les froides matinées d’octobre et de novembre sur les micocouliers, dans les buissons de lauriers, par vols de dizaines ils s’abattaient pour en dévorer les fruits. Actuellement cela fait une trentaine d’années que je n’en plus ni vu ni entendu un seul. Pareil pour leurs frères, les merles. Pareil pour les rossignols, les rouge-gorges, les huppes, les pies… !
Je préfère la poésie du chant de ces oiseaux à celle de leur agonie.
Et puis que diable nous ne sommes plus au Paléolithique !
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Il n’y a plus d’oiseaux en France. Certainement pas à cause de quelques nostalgiques de la chasse à la glu. Peut être plus probablement à cause de la suppression des haies bocagères et de l’utilisation de désherbants chimiques. Mais très certainement à cause de la prolifération des chats anciennement domestiques dont se débarrassent les urbains qui s’en lassent aussi vite qu’ils les ont mis chez eux. Ces chats font des ravages parmi les oiseaux pour se nourrir.
Quelle tristesse de voir ces jeunes et moins jeunes incapables de conserver un compagnon ou une compagne, qui compensent leur besoin de compagnie avec un chat ou un chien finalement aussi encombrant qu’un homme ou une femme !
Il est temps de classer les chats comme nuisibles.
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Je vais finir par passer mon permis de chasser…
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Tout ça fait partie d’un grand ensemble ne pouvant se maintenir dans l’échec, l’effondrement, la décadence et la médiocrité qu’avec l’aide du goulag.
Ces gens sont intellectuellement et politiquement détraqués, et n’ont fait qu’engendrer des catastrophes humanitaires de grande ampleur. Au nom de leur soi-disant bien.
Une femme il y a peu, écologiste, me disait : « L’espèce humaine est la pire des races. »
C’est terrible d’entendre des choses pareilles. Et nous savons où ça mène.
A mes amis chasseurs qui défilent pour l’honneur contre la bêtise
Merci pour votre réponse Nicolas Carras. Je ne suis pas chasseur (sauf chasseur d’hommes si le besoin devait s’en faire sentir) ni pêcheur (sauf devant l’Eternel en qui je ne crois pas). mais je sais que chasseurs, pêcheurs et agriculteurs sont animés (à 95 %, c’est dire si il y a peu de déchets) d’une même passion : l’amour de la nature. Les écolos, les socialistes et autres bobos sont malvenus à venir donner des leçons. Je vais finir par devenir chasseur. Et comme disait, à la cantonade à la fin de ses discours cet ancien maire d’une petite commune de 300 habitants : Mort aux cons !!!