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Que feront Trump et les républicains de leur large victoire ?

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Gage Skidmore from Surprise, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0 , via Wikimedia Commons

Finalement, il n’y a eu ni complot, ni suspense. Contrairement à ce que prévoyaient les sondages, l’élection n’a pas été serrée. C’est une très large victoire de Trump et des républicains, qui devraient être majoritaires au Congrès. Trump fait même mieux qu’en 2016 et remporterait aussi le vote populaire. Il gagne dans des fiefs pourtant démocrates depuis des dizaines d’années. Il a convaincu beaucoup d’hommes jeunes, les 18-29 ans ayant voté pour lui à 54%, contre 43% pour Kamala Harris : 11 points de différence ! Les classes populaires l’ont majoritairement suivi. Les Noirs ont été presque deux fois plus nombreux à voter pour lui (8% en 2020, 15% aujourd’hui) et il a rallié 41% des Hispaniques, 6 points de plus qu’en 2020.

S’il fallait une preuve de la vitalité de la démocratie américaine, elle est flagrante. Tout comme l’humiliation infligée à la gauche « progressiste » caviar, à de très nombreux journalistes et autres « experts » qui, idéologie ou ignorance, ont presque porté aux nues la candidate démocrate et  totalement sous-estimé Trump et les Rrépublicains. Comme nous l’avons écrit il y a peu, Kamala Harris a été très mauvaise, sans idées et incapable de proposer un changement crédible. Elle a rejoué la campagne de Hillary Clinton en 2016 en se focalisant sur la personne de Trump qu’elle a accusé de toutes les turpitudes, allant même jusqu’à soutenir qu’il était un nouvel Adolf Hitler. Sauf qu’il a déjà été président pendant quatre ans et que les Américains ne s’en sont pas si mal portés que ça. La diabolisation a renforcé le candidat Trump. 

Les journalistes et les analystes n’ont pas vu (ou n’ont pas voulu voir) le mécontentement des Américains après quatre années de Biden. L’inflation et la baisse des revenus, bien réelles, les politiques climatiques, « progressistes » et identitaires, le chaos à la frontière, l’immigration illégale, le recul de l’Amérique sur le plan international, ont été autant de raisons pour que les électeurs choisissent de revenir à quelqu’un qui avait fait ses preuves. En tout cas, des preuves qu’ils avaient appréciées. 

Nous verrons très probablement assez vite ce que Trump va faire de cette grande victoire. S’il retombe dans ses travers, perd  son temps à répondre aux insultes par des insultes et à attaquer tous les jours ses adversaires en les traitant de tous les noms, alors il gaspillera son capital politique. Tout dépendra aussi de ceux qui travailleront avec lui. Sera-t-il le président des baisses d’impôts, des suppressions de réglementations, celui qui a mis en place, en 2017, le « Tax Cuts and Jobs Act » ou celui du protectionnisme et des droits de douane à 60 % ? Sur le plan international, sera-t-il le président qui a prononcé un remarquable discours  atlantiste à Varsovie en juillet 2017,  quand il a invité les gouvernements européens à résister aux forces qui menacent les valeurs des démocraties occidentales ? Ou sera-t-il celui qui serre la main du tyran clown Kim Jong-un et qui croit que les dictatures peuvent être amadouées ? 

Le succès de Donald Trump suscite des inquiétudes liées à la personnalité aussi vulgaire qu’imprévisible, aussi caricaturale que déconcertante, voire tricheuse, du personnage. Le populisme dégénère trop souvent en un complotisme dangereux pour l’état de droit. La gauche a beau jeu de rappeler son attitude pour le moins ambiguë lors de la prise du Capitole du 6 janvier 2021. Les libéraux (au sens européen du terme) ont toujours, pour leur part, été réservés sur le protectionnisme galopant de son mandat 2017/2021 sans que la poursuite par Biden de cette politique n’en amoindrisse la bêtise. Ils ne voudraient pas que l’Ukraine soit sacrifiée sur l’autel de l’isolationnisme américain, ne serait-ce que parce cela renforcerait le camp dit, improprement, du Sud Global. 

Mais le succès de Donald Trump est par ailleurs rassurant. Il montre aussi que l’Amérique reste une vraie démocratie, une démocratie que, contrairement à la doxa, les « riches » ne dominent pas. Car cette victoire est celle des petits contre les nouveaux riches. Harris s’est vantée de la somme inouïe de 81 millions de dollars (75 millions d’euros) que sa campagne a recueillie dans les 24 heures de sons entrée en lice. Elle a ensuite amassé un magot bien plus important que celui de son rival, mais l’argent, qui montrait qui étaient ses soutiens, n’a pas suffi et c’est aussi un signe de la vitalité et de la santé de l’Amérique.

La victoire de Donald Trump démontre avant tout que le cœur de l’Amérique rejette le socialisme comme l’ensemble de ses avatars, de même qu’elle rejette l’interventionnisme du gouvernement fédéral, ce que nous appellerions la centralisation. En ce sens, et même si les systèmes sont différents, ne serait-ce que du fait du fédéralisme, elle nous livre les clefs des réformes profondes qui doivent enfin être mises en place dans notre pays, à commencer par la libéralisation, la baisse des impôts, la décentralisation et la subsidiarité.

De manière plus large, l’Europe souffre, à sa manière, des mêmes maux et a les mêmes aspirations que l’Amérique. Les poussées de la droite en témoignent. Puissent nos hommes politiques s’inspirer des côtés positifs de Donald Trump (favorable pour l’essentiel au laissez-faire et rétif envers l’interventionnisme) et délaisser ses aspects négatifs (ses outrances et son net protectionnisme) !

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