Le résultat du premier tour des législatives de dimanche est très clair : avec 21 % des voix et une projection à 70-100 députés à l’issue du second, dimanche prochain, le camp gouvernemental a subi une déroute comptant peu de précédents sous la Cinquième République. Le Nouveau Front Populaire, alliance hétéroclite des écologistes, communistes, sociaux-démocrates et de LFI, dont le leader, Jean Luc Mélenchon, s’est affiché dimanche soir, symbole pas anodin, à côté d’une supportrice du Hamas, sur une plate-forme qui mènerait le pays tout droit au Venezuela, conserve un socle d’environ 30 % des voix obtenu par ses quatre composantes. Le RN semble en passe d’obtenir, sauf coup de théâtre dû à des désistements et reports de voix impeccables entre les autres partis (mais tout indique que les ténors Renaissance n’appelleront finalement guère à voter LFI face aux RN, sauf déclaration incongrue de Macron) une large majorité, quoique pas forcément absolue, avec 250 à 270 sièges, sur 577.
Ce qui ne l’empêcherait pas de gouverner, contrairement à ce qu’affirment nombre de commentateurs, puisque ses projets de lois (pour être repousser un texte a besoin d’une majorité CONTRE lui) pourraient être adoptés en s’appuyant sur l’abstention, par exemple, des 40-50 députés LR Canal Historique, ou de quiconque qui ne voudrait pas mêler sa voix de député à celle d’un LFI. Dernier point de nature à rassurer ; un gouvernement RN devrait, de ce fait, être tempéré par ces mêmes LR, qui s’opposeraient à tout texte « dépassant les bornes », sans oublier les contre-pouvoirs classiques qui se montreraient, parfois par inclinaison idéologique, très vigilants (à l’inverse de leur assoupissement face au confinement Covid, pass vaccinal et QR Code) : Conseil Constitutionnel, Conseil d’Etat, médias, syndicats, société civile l’Elysée, et, à l’international, le poids de nos alliés de l’OTAN, ou de l’Union, ainsi que les marchés financiers chargés du roll over de la dette publique,
Les pays européens ont manifesté lundi des réactions très différentes aux résultats du premier tour des élections législatives, du « grand danger », selon le premier ministre de centre gauche polonais, Donald Tusk, au constat réjoui de la premier ministre nationaliste d’Italie, Giorgia Meloni, selon lequel la « diabolisation » de l’extrême droite ne fonctionne plus. Berlin a fait part de son inquiétude à voir l’extrême droite arriver au pouvoir pour la première fois chez son principal partenaire économique et politique, membre fondateur de l’Union européenne de surcroît, mais sans douter de l’avenir ; Annalena Baerbock, la ministre des affaires étrangères a estimé que « personne ne peut rester indifférent » à la percée du RN tout en soulignant que Paris et Berlin continueraient à travailler ensemble quoi qu’il arrive.
4 commentaires
berlin continue de travailler ensemble ? sérieux ?😂
Chomage, immigration, Ecole, retraite, protection sociale ? Pour tout dire LA FRANCE OUI OU NON ? c4est ce que demande le PEUPLE.
Ce qui serait amusant, ironie de l’histoire, se serait que Macron utilise l’article 16 pour s’octroyer les pleins pouvoirs. En quelque sort, une forme de pétainisme pour ceux qui traitent de pétainistes les électeurs du RN!
« pour être repousser »
pour être repoussé
Merci