Faut-il avoir peur de la Chine ? Elle a le deuxième PIB mondial et elle est sans doute le pays le plus peuplé de la planète. A ce titre elle représente une capacité économique, militaire, technologique… formidable. Au surplus, gouvernée d’une main de fer, elle marche comme un seul homme et elle peut ainsi surmultiplier sa puissance. Pourtant, il faut relativiser. La Chine est aussi faible de ses forces.
En PIB par habitant elle est loin derrière les pays développés. Son PIB par habitant en 2021 (en $ courants et en parité de pouvoir d’achat) est de 19.338 $ contre 77.324 pour la Suisse, 69.287 pour les USA, 64.651 pour le Danemark, 50728 pour la France…. Elle a encore un long chemin à faire pour rattraper l’Occident. Elle a pourtant été vite pour sortir de la grande pauvreté en profitant de la libéralisation de Deng Xiao Ping dans les années 1980. Mais le nouvel « empereur » Xi Jin Ping replie la Chine derrière un nouveau rideau de fer. L’histoire de la Chine est régulièrement victime de tels engourdissements qui la paralysent.
Telle fut l’histoire des Ming. Depuis des siècles déjà la Chine cherchait à dominer les voies navigables, mais Yongle, le troisième empereur Ming au début du XVème siècle, voulut faire mieux encore et constitua une flotte impressionnante dont il confia le commandement à Zheng He. Celui-ci entreprit sept grands voyages (1405-1433) pour développer des routes commerciales, mais aussi pour démontrer la puissance et la richesse de la Chine. Il y réussit parfaitement en Inde, dans le golfe persique, au Kenya et jusqu’au cap de  Bonne-Espérance en 1420. Puis les voyages de Zheng He prirent fin brusquement en 1433 sur ordre de l’empereur Xuande. La flotte fut démantelée. La Chine avait pris peur, autant de la force de cette marine que de l’étranger au contact duquel elle risquait de se dénaturer.
C’est la même crainte qui saisit Xi Jin Ping. Il instaure un régime plus totalitaire que jamais il n’y en eut dans le monde avec son système de surveillance sociale et de notation de tous les individus en fonction de leur servilité au régime. Le parti communiste règne en maître dans toutes les entreprises et menace ceux qui prennent des libertés avec lui. Ainsi se sont fait tancer jusqu’aux plus grandes : Alibaba, Tencent et d’autres. Dans un récent article de l’Express, Robin Rivaton observe que, excepté TikTok, « l’influence culturelle de la Chine à l’échelle mondiale est quasiment nulle ». Les Chinois sont intelligents, mais ils n’ont pas pris la peine d’inventer un alphabet !
5 commentaires
Bonjour, rédactrice pour le journal NTD TV*, je suis éblouie par votre analyse en quelques phrases si brillante et complète de ce que, nous dénonçons du communisme à la chinoise comme un spectre qui infiltre le monde et les esprits. Seul bémol, dans votre récit, vous utilisé le mot « secte » pour qualifier le Falun Gong, alors qu’il contient l’essence même de la culture de la Chine avant le communisme. Sa résistance de 23 ans de tortures et de crimes pour les organes des pratiquants vendus dans les hôpitaux devrait avoir un sens pour profond , que ce mot qui banalise une résistance quasi de martyrs chrétiens de notre époque.
Je vais acheter votre livre. Je suis lyonnaise aussi.
En février, à Lyon il y aura le spectacle de Shen Yun, où l’essence de la culture chinoise, effacée de la Chine communiste est montrée au monde entier.
J’espère que vous viendrez le voir, la beauté au delà des mots, brise l’argile rigide des géants qui oppriment obstinément l’essence de sa culture, de ses racines.
Aucun pays n’est devenu grand, en se reniant.
D’ailleurs l’exemple n’est-il pas tous les jours sous nos yeux ?
Hélène Panzera
* Émission Nouvel Horizon
Dommage que cet intéressant article souffre d’un certain strabisme — on pourrait rédiger un livre en trois tomes sur les nombreux fantasmes, changeants et même contradictoires, que nous avons projetés sur la Chine depuis près de cinq siècles. Il y aurait trop à dire, notamment au sujet du fameux « système de crédit social » testé actuellement et qui jusqu’à présent n’a touché que des auteurs de délits économiques, y compris parmi des responsables du gouvernements. La Chine « n’a pas inventé d’alphabet » (et le « pinyin » ?), mais nous autres nous fions trop souvent encore à des sources non chinoises, de seconde main, pour parler de la Chine…
J’ajoute : la Chine est une dictature, dit-on (et de fait, c’est le cas). Mais dans ce cas, en quoi a-t-elle besoin d’un système « notant la servilité » des citoyens ? Pardon: ce n’est pas très cohérent…
Ce qui devait arriver, arrive, et il n’était pas besoin d’être un « augure » pour le prévoir…
La « surchauffe » chinoise qui n’est que la conséquence d’une politique qui se veut « dévorante », sans laisser de place ni de temps pour observer « les autres » ont mis la Chine hors sol, aujourd’hui dans ce monde en pleine évolution contractée et souvent contradictoire entre géopolitique et culture…
Ainsi, de fait, aujourd’hui :
La Chine se met dans une ‘’posture’’ de vouloir dominer le monde …. Oui mais comment :
1. Économiquement ?
2. Industriellement ?
3. Politiquement ?
4. Militairement ?
5. Sécuritaire ment ?
6. Culturellement ?
7. Géopolitiquement ?
8. …..etc…..etc…
Tant de secteurs où « le secteur ‘’social’’ est éludé et la reconnaissance induite des habitants dans leurs diversités’’ parait être dépourvu de sens politique interne, ce qui a moyen terme peut créer L’IMPLOSION qui parait poindre sans être une véritable alerte.
C’est sur ce point précis, que mon raisonnement prospectif s’appuie pour « affaiblir » durablement la Chine en la replaçant dans le concert des Nations avec une certaine remise en question, de fond, nécessaire.
• Mais :
N’oublions pas, par expériences, que les Chinois sont des Asiatiques, qui ne pensent pas comme nous et qui ne se situent que rarement dans le temps immédiat, contrairement à l’occident…D’où des incompréhensions et des télescopages aux conséquences multiples et mal gérées dans les faits actuels…
Les Chinois ont la susceptibilité « à fleur de peau » et les Occidentaux n’ont pas intégré, à priori, cette faiblesse apparente qui devient une force bien gérée pour la Chine qui en joue pleinement avec toute la subtilité qu’elle maitrise…
Alors, de mon point de vue, la Chine est une plaque tectonique qui se meut à son rythme d’aujourd’hui, avec ses forces et ses faiblesses qui risque de s’affronter à d’autres plaques tectoniques, qui veulent occuper la même place, mais avec une ‘’Histoire’’ et des atouts différents…
• Mais les mouvements sont en marche rien ne pourrait les arrêter… Oui mais : une seule situation pourrait figer cette évolution lente mais inexorable, à priori :
C’est une IMPLOSION sociale et culturelle, qui rabattrait les cartes et les redistribueraient politiquement de manière totalement différente… Plus re-distributive et démocratique…………………………… Telle serait la chance pour le monde….
• Quant à l’Europe, elle parait totalement inaudible avec ses petits bras musclés agités par un trop plein de fonctionnaires ‘’titrés’’ et absente sur l’échiquier politique mondial n’étant, dans les faits et circonstances actuelles, qu’un marché pour écouler des produits industriels et grand public… !
Excellent, comme d’hab’ dirait mon petit fils. Pour mon compte personnel, je n’ai pas peur de la Chine, ni de personne, mais je suis inquiet, très inquiet de ceux qui nous gouvernent. Le pire est que les Chinois le savent et ne vont pas manquer d’en profiter. On en reparle dans quelques mois ? Je pense en effet qu’il ne faudra pas plus de quelques mois.