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Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché

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L’épidémie de coronavirus a mis en exergue les imperfections de notre système de santé. Alors que la plupart de nos concitoyens se félicitaient d’avoir le meilleur système au monde, celui-ci a révélé d’importantes carences au cours des derniers mois. Afin d’éviter la saturation des hôpitaux, certains patients furent envoyés dans les hôpitaux des pays voisins ; d’autres furent accueillis au sein d’hôpitaux créés en urgence, et un confinement fut imposé à la population afin de ralentir l’évolution de l’épidémie.

A bien des égards, la France ne fait pas figure d’exception, et il serait aussi simpliste que masochiste d’accabler notre système pour avoir été pris par surprise par une épidémie que personne ou presque n’avait prévu. En effet, rares furent les pays qui parvinrent à éviter un confinement, au moins partiel, tout en assurant la sécurité sanitaire des citoyens. Et même dans ces pays, les conséquences sanitaires et économiques demeurent dramatiques.

Aussi, l’objet du présent propos n’est pas de décrier le système français pour le plaisir, mais de tenter une analyse, à chaud, des difficultés spécifiques à la France afin d’en tirer des propositions constructives pour l’avenir. L’intérêt d’une telle entreprise tient avant tout à la situation quelque peu paradoxale de notre pays. La France fait partie des pays qui dépensent le plus dans la santé et s’est pourtant trouvée parmi les pays développés les plus en difficultés. Plus paradoxal encore, alors que nous, Français, pensions avoir le meilleur système du monde, aucun pays, aucun dirigeant de la planète n’a cité notre modèle en exemple ni félicité notre capacité de réaction face à l’épidémie. Non, la vedette lui fut volée par des pays qui, vus de France, n’ont jamais brillé par leur système de santé, qu’il s’agisse de la Corée du Sud, de l’Allemagne, des Pays-Bas ou encore de Singapour. Voilà qui force à s’interroger sur notre modèle.

Comment expliquer en effet que ces pays, qui dépensent moins ou autant pour leur système de santé, se soient mieux adaptés ; pire encore, comme expliquer qu’ils étaient tout simplement mieux préparés à affronter un événement inattendu et d’une telle ampleur ?

La réponse, habituellement proposée en France, du manque de moyens ne tient pas puisque d’autres pays surent faire mieux avec moins de dépenses. Alors que manque-t-il au système français ? Que dit cette crise de la gestion de la santé à la française ? Tentons d’y voir plus clair.

Le paradoxe français : dépenses élevées, pénurie d’investissement, de biens et de services

Selon les statistiques de l’OCDE, la France alloue 11,2% de son PIB à la santé ; un effort équivalent à celui de l’Allemagne, à peu près identique à celui de pays tels que et uniquement inférieur à celui de la Suisse ou des Etats-Unis. Cette dépense est d’ailleurs relativement stable depuis 2009, avec une croissance moyenne de 1,4% par an, traduisant un effort constant au cours de la dernière décennie.

Pourtant, professionnels de santé et personnels hospitaliers déplorent un manque de moyens qui les avait conduits à manifester plusieurs fois contre les différentes mesures annoncées par le gouvernement actuel, notamment le 20 novembre 2018 et le 29 octobre 2019. Et les chiffres leur donnaient raison. Alors que dans les pays de l’OCDE, le salaire des infirmiers représente 114% du salaire moyen, il ne s’élève qu’à 95% du salaire moyen en France. Autrement dit, la France fait partie des rares pays développés dans lesquels les infirmiers sont moins bien payés que la moyenne des salariés ; alors même que les dépenses de santé sont parmi les plus élevées au monde.

Et la situation des infrastructures hospitalières n’est pas meilleure. Depuis 2006, les investissements des hôpitaux publics ont diminué de près de 45% et ceux des cliniques privées de 57%. Dans le même temps, leur situation financière s’est dégradée ; le résultat net des hôpitaux publics comme privés ayant toujours été négatif au cours de la dernière décennie.

Ainsi, les hôpitaux français manquent de moyens alors même que les dépenses augmentent au rythme de la croissance économique et demeurent plus élevées que dans la majorité des pays développés. Et cela ne traduit même pas un arbitrage en faveur de la recherche et développement ou d’un excédent de matériels. En effet, la faiblesse des revenus des personnels soignants ou la baisse des investissements dans les hôpitaux auraient pu s’expliquer par une préférence pour davantage d’investissement dans la recherche fondamentale et l’innovation médicale ou encore par la volonté d’allouer prioritairement les budgets à la production et au stockage de matériels médicaux stratégiques. Dans ce cas, le système français ne saurait être considéré comme défaillant. Malheureusement, il n’en est rien.

Les dépenses publiques en recherche et développement ont stagné au cours de la dernière décennie et la France compte moins d’entreprises innovantes dans la santé que ses voisins. A titre d’exemple, en 2017, il y avait en France 16 entreprises de biotech et 60 entreprises de medtech pour 100 mille habitants, alors qu’il y en avait respectivement 45 et 120 en Allemagne, 176 et 396 en Belgique et 179 et 60 en Suisse. Autrement dit, le budget des hôpitaux n’a pas été comprimé au bénéfice de l’innovation médicale.

Figure 1. Dépenses de santé, en pourcentage du PIB (2018)
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La même conclusion s’impose à l’égard des stocks de matériel. Si l’épidémie a révélé une chose, c’est bien le manque criant de masques, de gels hydroalcooliques et de lits de réanimation disponibles en cas de crise. Loin d’avoir dédié davantage de budgets à la création de stocks stratégiques, les gouvernements passés et présents les auraient plutôt réduits.

Face à ce constat amer, deux questions s’imposent : d’abord, comme l’on dit familièrement, « où va l’argent » ? Puisque ni les infrastructures ni les personnels soignants ne bénéficient de cet excédent de dépenses publiques – par rapport aux autres pays développés – à quoi est-il alloué ? Ensuite, la France dépensant autant sinon davantage que les autres pays développés, comment expliquer qu’elle n’ait pas mieux réagi au cours de l’épidémie ? Nécessairement, ce n’est pas la faiblesse du budget qui est en cause, mais plutôt son allocation et la façon dont il est géré.

Le cœur de la défaillance française : une gestion comptable et centralisée, méconnaissant les besoins des professionnels et des patients

Au fond, ces questions révèlent un problème bien connu. La France souffre d’une gestion centralisée et d’une administration trop lourde qui réduisent l’efficacité des dépenses publiques. La France dépense beaucoup, mais mal ; et cela pour deux raisons majeures. Le financement est défini à l’échelon national alors que les besoins ne peuvent être connus qu’à l’échelle locale. La mise en œuvre d’une telle stratégie impose de multiplier les strates de décisions et les administrations, créant des rigidités qui privent les acteurs de terrain de toute autonomie. Il s’agit là d’une malédiction française, à laquelle le système de santé ne saurait déroger.

Au contraire, la gestion des hôpitaux en serait même une parfaite illustration. Au cours des vingt dernières années, l’autonomie de l’hôpital n’a cessé d’être étouffée par le carcan législatif et administratif. Dès 1996, l’introduction du PLFSS – projet de loi de financement de la Sécurité Sociale – consacrait la gestion des hôpitaux à l’échelle nationale, en imposant les objectifs des hôpitaux et en définissant leurs stratégies. Puis, en 2004, la volonté de renforcer les interactions entre les différents professionnels de santé, et notamment entre médecine de ville et hôpital, accouchait de la création des ARS – agences régionales de santé –, les agences régionales de santé, qui allaient piloter les hôpitaux et coordonner leurs activités.

Concrètement ces deux réformes se sont traduites par une nationalisation des décisions hospitalières, empêchant les directeurs d’hôpitaux de choisir leur stratégie de développement et de fournitures des soins, réduisant leurs capacités d’innovation et, in fine, les privant de toutes marges de manœuvre dans le pilotage de leur activité.

Ajoutons l’introduction de la T2A – tarification à l’activité – et tout s’éclaire. Cette réforme, de 2007, définit le budget alloué à un hôpital en fonction du nombre d’actes qu’il a tarifés au cours d’une année, à un prix imposé à l’échelle nationale. Dès lors, afin de conserver son budget, financé majoritairement par l’Assurance Maladie, l’hôpital a intérêt à multiplier les actes, et non à soigner réellement les patients. La quantité prime alors sur la qualité, production et prescription de masse l’emportent sur l’innovation et la personnalisation des soins.

Sous l’effet de ces réformes, l’indépendance des hôpitaux disparaît ; d’une part, leurs recettes dépendent du volume d’activité et non de la qualité des soins ; d’autre part, ils n’ont le choix ni de l’activité à développer, ni du salaire du personnel, ni des tarifs à appliquer, et même le choix des fournisseurs de matériels est effectué au niveau national.

Pour les économistes, les conséquences de ces réglementations sont évidentes. Les fournisseurs de soins, contraints de respecter les ordres qui viennent de plus haut, ne peuvent utiliser leur connaissance du terrain pour satisfaire au mieux leurs patients. Dès lors, d’entrepreneurs de soins au service de leurs clients, ils se transforment en gérant d’un service administré ; leur mission n’est plus d’assurer la meilleure qualité des soins, mais de veiller à ce que l’hôpital se conforme aux exigences réglementaires et législatives. Ainsi, le patient n’est plus le centre de l’attention, et puisque le satisfaire n’est plus l’objectif principal, le personnel soignant en charge des soins perd de sa valeur. Rien d’étonnant alors à ce que les infirmiers, pourtant interlocuteurs privilégiés des patients, soient si faiblement rémunérés. Leur activité est dévalorisée, au profit d’une survalorisation des procédés administratifs. Voilà pourquoi le personnel administratif représente 35% du personnel hospitalier en France, contre 24% en Allemagne. Plus la réglementation est complexe, plus les administrations se multiplient, et plus leurs coûts augmentent, réduisant d’autant les dépenses productives. En ce sens, les infirmiers français ont raison de se plaindre, mais au lieu de se concentrer sur l’augmentation des budgets, ils devraient s’intéresser à leur allocation.

Les hôpitaux, et plus généralement l’ensemble du système de santé, souffre donc d’un excès de planification, qui prive les acteurs de toute motivation entrepreneuriale. Pire, cette planification tend à sanctionner les véritables entrepreneurs comme en témoignent les décisions absurdes prises par certaines ARS durant l’épidémie. Au motif de coordonner l’activité des différents établissements hospitaliers, l’ARS PACA a par exemple réquisitionné les masques commandés, et payés, par des cliniques privées de la région pour les redistribuer à des hôpitaux publics. Cette stratégie s’insérait dans un plan plus vaste qui consistait à orienter les patients atteints de Covid-19 vers l’hôpital public en priorité. Ainsi, les hôpitaux publics furent rapidement saturés, et le personnel se trouva en manque de masques et de moyens. Face à cela, l’ARS imposa des réquisitions de matériels afin de répondre aux demandes pressantes des personnels hospitaliers. Conséquence : les cliniques disposant de lits libres en grande quantité se trouvaient dans l’impossibilité d’accueillir des patients par manque de matériels et de stocks dont elles avaient pourtant pris soin de se pourvoir. Voilà comment le pilotage centralisé a créé simultanément une pénurie dans les hôpitaux publics et un gaspillage de ressources dans les cliniques.

Tout le problème est là. Les détracteurs de l’économie de marché ont beau répéter à l’envi que la logique capitaliste est responsable des défaillances, la vérité est tout autre. C’est bien le poids de l’administration et l’impossibilité pour les hôpitaux de fonctionner comme de véritables entreprises – c’est-à-dire des organisations visant à satisfaire au mieux les patients et non à maîtriser leurs enveloppes – qui explique l’échec du système. D’ailleurs, comment pourrait-on expliquer autrement que les grandes entreprises privées ont su, si rapidement, pallier les pénuries publiques ? Là où l’Etat mit plus d’un mois à récupérer des masques, les grandes surfaces n’ont eu besoin que d’une semaine. Et qui, si ce ne sont des entreprises privées, ont fait preuve d’une flexibilité suffisante pour transformer leurs chaînes de production afin de fournir à l’État des masques – alors qu’elles produisaient des vêtements –, des gels hydroalcooliques – alors qu’elles produisaient des spiritueux –, ou encore des respirateurs – conçus à partir de masques de plongés ?

Il faut le dire, encore et encore, ceux qui ont sauvé le système de santé, assuré son fonctionnement, se nomment LVMH, Pernod-Ricard ou Décathlon, sans mentionner les dizaines de petites entreprises et d’anonymes qui ont su réagir lorsque la machine publique était à l’arrêt, coincée dans son trop-plein d’administration.

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6 commentaires

Edouard 4 août 2021 - 4:16

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
Merci pour cet article d’une grande clarté.
Combien de mort au nom d’une politique hospitalière centralisatrice et sur-administrée alors que le réseau des cliniques privées, mis à l’écart dès le début dans un esprit de revanche, aurait pu sauver des milliers de malades ? Quel politique analysera de la sorte et en tirera des conclusions ? Vous aurez également noté que ce sont les marchés qui ont financé en quelques heures les besoins de R&D pour le développement des vaccins type Moderna, là où les puissances publiques sont est restées inertes dans tous les pays.

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Guy-André Pelouze 4 août 2021 - 6:56

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
En effet ce que la giga-bureaucratie Sécu/ARS//SPF/ Ministère et les centaines d’agences en télétravail depuis deux ans n’ont pas pu faire ou ont loupé des entreprises et des professionnels l’ont fait. Mais incomplètement car la chape du monopole est trop lourde à soulever. Si bien que nos « innovations » sont à la marge des soins par exemple DoctoLib…

Ce qui me parait le plus important dans l’économie du système de soins c’est d’organiser le libre choix des Français.

Une économie de marché c’est la liberté de choix et la libre entreprise. Les consommateurs sont libres de leur choix sur toutes les caractéristiques des biens et services. Les entrepreneurs privés et publics sont libres d’obtenir et d’utiliser des ressources et de les utiliser pour produire des biens et des services. Ils sont libres de vendre ces biens et services sur les marchés de leur choix… Une économie de marché est motivée par l’intérêt personnel à obtenir un service qui nous convient au meilleur prix. Ces millions de choix sont immensément plus pertinents que celui d’un bureaucrate payé par l’état.
Et le choix essentiel qui gouverne beaucoup d’autres c’est celui de l’assureur et du contrat qui va avec. Sans cette liberté de choisir l’assureur maladie il n’y a que monopole, bureaucratie et pénurie.

Quelques remarques sur ce sujet:
1/ Les hôpitaux n’ont pas perdu leur autonomie car c’est leur statut qui empêche la gestion de cette entreprise publique: les hôpitaux sont des administrations publiques. Les employés les syndicats et la hiérarchie sont des archétypes de ce que l’administration ne peut pas faire dans une entreprise de haute technologie. Sans le statut d’entreprise détenue par des acteurs publics rien ne changera et les directeurs iront faire un petit tour et puis continueront leur rotation comme des préfets qu’ils sont en fait.
2/ La T2A est une facturation analytique bien supérieure au budget global qui était une allocation opaque et politique. Cette allocation revenait à une rente pour les hôpitaux à faible activité et à un frein puissant pour les autres. Il est normal dans une économie de marché de facturer un service en fonction de son coût et de sa valeur d’échange. Ce qui en fait est nécessaire avec cette facturation c’est la contractualisation des hôpitaux avec les assureurs maladie. Cette contractualisation sera assortie de critères de qualité et d’évaluation que la sécu ne veut pas mettre en place alors qu’elle dispose de toutes les data. Chaque partie pourra mettre fin au contrat si elle le souhaite. Aucun assureur responsable et en concurrence ne laissera persister la dépense inutile qui caractérise le secteur du soin en France. c’est autant de pouvoir d’achat gaspillé.
3/ Enfin soyons assez clair sur la différence entre ce qui relève de la santé publique, ce que j’appelle la santé des populations et ce qui relève des soins. Le système de soins n’a nul besoin des préfets des ARS car il fonctionnait mieux avant leur création par A. Juppé. En revanche nous avons liquidé la santé publique et ses organisations de proximité dans la même funeste réforme. Et c’est bien d’une organisation sanitaire que nous manquons cruellement. La solution? Pour les urgences sanitaires, ce que nous vivons actuellement le déclenchement de structures éphémères au sein de la Région comme les équipes sanitaires mobiles au contact des populations et organisées pour toutes les tâches à proximité (distribution de comprimés d’iode en cas de catastrophe nucléaire, isolement, quarantaine, vaccination, et bien d’autres) est nécessaire. Au niveau central au lieu de l’agence de flyers en .pdf de SPF qui a la prétention de régenter les professionnels à coup de courriels étiquetés Urgent chaque semaine, nous avons besoin d’un Centre National de Commandement de la Santé Publique avec en son centre un data center dimensionné pour l’urgence en question. Et si l’administration ne sait pas faire nous avons de brillantes entreprises qui savent. D’ailleurs même des individus sans aucun moyen public ont réussi à faire mieux que SPF… Dans ce contexte une contractualisation avec des Universités est une solution opérationnelle comme c’est le cas en UK (horresco referens), en Allemagne ou aux USA.

Nous trouverons des solutions dès lors que l’articulation entre l’économie de marché et un état régalien va fonctionner. Cette pandémie a démontré que nous sommes toujours, malgré l’ultralibéralisme macronien (sourire) dans l’opposition entre une sphère publique giga-bureaucratisée et irréformable de par le monopole et une sphère privée qui est marginalisée au nom des bonnes intentions et de l’irrémédiable péché de profit.
Les Français paient le prix humain et économique de cet antagonisme idéologique.

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Gilles 4 août 2021 - 7:49

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
Bonjour,
C’est justement officieusement le « Marché » à travers les lobbies qui gangrènent le système de santé, qui fait pression sur les salaires et la baisse du niveau de qualification du personnel soignant et autres et à une autre échelle sur toutes les décisions prises par « l’état français » et les institutions européenne, etc …Il ne leurs manque plus qu’un blanc-seing !

Gilles

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Guyot-Sionnest 4 août 2021 - 9:47

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
Xavier Fontanet http://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_Fontanet ex pdg d’Essilor actif dans plus de 180 pays , a écrit « Pourquoi pas nous? » http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2014/9/23/Xavier-Fontanet—Pourquoi-pas-nous– https://www.lesbelleslettres.com/livre/2147-pourquoi-pas-nous

pour le sujet système de santé, il évoque la solution radicale des travaillistes de couper leur sécu en 3, sans la privatiser, et de laisser les néo-zélandais choisir leur cocktail entre coûts et services..

Selon Fontanet, tout le monde est content et cela coute moins cher qu’avant et bien sur qu’en France. Il pourrait actualiser ce chapitre avec l’IREF?

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PICOT 4 août 2021 - 2:05

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
Excellente analyse Mr Bentata. Le problème de fond est, oui, idéologique : tout doit être contrôlé par l’Etat dans l’esprit de nos « têtes pensantes et dirigeantes », et ce depuis longtemps. C’est pourquoi nous avons des diarrhées de réglementations et protocoles pondus par nos députés et nos énarques qui, pour la plupart, ne connaissent strictement rien aux problèmes de santé. Plus il y aura de nouvelles règles et plus il faudra d’administratifs pour les contrôler, aux détriments des professionnels qui eux sont sur le terrain. Tout cela coute très cher et empêche des actions efficaces. Un souci à l’hôpital? Hop, on engage un technocrate pour étudier la question, payé grassement, au lieu d’embaucher du personnel médical. Les problèmes de terrain se règlent sur le terrain, pas dans un bureau devant un ordinateur. Les personnels de santé dans les hôpitaux doivent se soumettre, et bien entendu les libéraux et structures privées, ces honteux profiteurs nous dit on, doivent disparaître, c’est en route, tant pis s’ils sont plus efficaces et moins chers. La médecine d’Etat est « en marche », c’est le cas de le dire. Voyons par exemple, en ce moment, la sécurité sociale qui se permet de délivrer des arrêts de travail aux personnes atteintes par le Covid en se passant tout simplement des médecins. Elle demande en outre au patients de bien vouloir lui signaler leurs cas contacts. Une délation insignifiante pleine de bonnes intentions. Une nouvelle société de rêve contrôlée entièrement par Big Brother nous attend. Peu importe puisque c’est pour notre bien.

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Jean-Claude Angoulvant 9 août 2021 - 4:21

Si la santé est précieuse, confions sa gestion au marché
Sauf à être bien tenu en main par un pouvoir politique indépendant des structures et corporations d’exécution qui formes l’appareil opérationnel de l’Etat (ce qui n’est pas le cas en France), la logique propre des Etats est de s’étendre toujours plus au moyen de structures pyramidales. Le dernier livre du prix Nobel de littérature Mario Varga Llosa (« L’appel de la tribu » Ed. Gallimard), documente remarquablement et avec clarté la question, en décrivant son itinéraire intellectuel de « repentance » depuis ses passions initiales de compagnon de Fidel Castro et de quelques autres collectivistes et « constructiviste » fameux. A recommander sans réserves.
Ajoutons aux précédents commentaires un élément majeur: la tarification à l’acte (la fameuse T2A) privilégie la rémunération des actes techniques, sans valorisation de la prestation intellectuelle des médecins. Ce qui alimente les stratégies d’acteurs qui jouent contre l’efficacité globale du système.

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