Emmanuel Macron présentera le 13 septembre prochain son Plan pauvreté pour la France où, selon les données officielles (ministère de la Santé), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté, soit 14,2% de la population. En France dont les dépenses sociales dépassent celles des autres pays, 4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). 20% des allocataires du RSA le sont depuis 10 ans et 49% depuis au moins 4 ans. De nombreuses études ont déjà montré que l’assistanat rend les gens dépendant des allocations. Dans ces conditions, un nouveau Plan pauvreté sans une véritable réforme ne changera strictement rien. Il faudrait tout revoir et l’IREF a plusieurs propositions :
1. Il faut une allocation unique versée en fonction du revenu et à titre de complément de celui-ci, qui remplacerait toutes les autres. Dans tous les cas, elle ne permettrait pas à un foyer de gagner plus qu’il ne gagnerait en étant salarié, mais au contraire elle inciterait à travailler ceux qui le peuvent. A titre d’exemple, elle pourrait être plafonnée à 60% du montant du SMIC mensuel net (1 188€). Cette allocation unique serait accordée sous un contrôle strict et éventuellement en échange d’un travail comme le système du workfare aux Etats-Unis. Il va de soi que les personnes malades et/ou handicapées n’entreraient pas dans cette catégorie.
2. Il faut libéraliser le marché du travail. Pour pouvoir inciter plus facilement les bénéficiaires de l’allocation sociale unique à reprendre un travail, l’accès au marché du travail devrait être plus libre. Or, aujourd’hui, le Code du travail, le SMIC et autres réglementations, sous prétexte de défendre les salariés, empêchent les employeurs d’embaucher et de licencier plus facilement. D’ailleurs, le rapport de l’OCDE sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres montre que la France, avec 7.1 % des travailleurs pauvres, est au même niveau que la…Hongrie. Ce pourcentage est même deux fois plus élevé qu’en Allemagne (3.5 %), pays donné comme « mauvais exemple » concernant la réforme du marché du travail. De plus, une très récente étude sur l’absentéisme dans le privé montre que les Français sont champions avec un taux pratiquement trois fois plus élevé qu’au Royaume-Uni. Au-delà des abus, il y a le mal-être des employés dans un système qui est censé les protéger mais qui en réalité les enferme. La flexibilisation du marché du travail contribuerait indubitablement à une meilleure insertion sur ce marché des bénéficiaires des allocations sociales.
3. Il faut encourager la création des fondations pour s’occuper des pauvres. Malgré un tissu associatif assez important, la France n’a pas assez de vraies fondations capables, grâce aux bénévoles, de prendre en charge efficacement la réinsertion des plus pauvres. La « lutte contre la pauvreté » est étatisée et les associations dépendent de l’argent public. Il faut faciliter les dons et la création de fondations libres. Ce sont la bienveillance et le dévouement qui donnent les meilleurs résultats contre la pauvreté et la déchéance.
4. Enfin, pour qu’il y ait moins de pauvres, il faut plus de riches ! La France devrait mettre à la poubelle les approches marxistes anti-riches et créer les conditions pour que les gens puissent réussir et s’enrichir plus facilement : revoir la fiscalité, libérer la création d’entreprises et d’emplois, faire de la réussite un but comme c’est le cas dans d’autres pays. Plus il y aura de riches et moins il y aura de pauvres.
Tant qu’on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l’assistanat et de l’Etat providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises.
7 commentaires
Plus de riches…
Je cite volontiers cette phrase prononcée par le gouverneur Mitt Romney lors de sa campagne électorale aux USA. Il a dit quelque chose comme 'la solution n'est pas de prendre à Pierre pour donner à Paul (étatisme ou collectivisme), mais de donner les moyens à Paul de devenir aussi riche que Pierre (libéralisme)'.
Avec le collectivisme, on fabrique deux pauvres. Avec le libéralisme, on fabrique deux riches. Tout est dit! Dans notre beau pays, ce sont les mentalités qu'il faut changer, et ce n'est pas gagné.
En parfait accord. J'ajouterai qu'avec le collectivisme, on fabrique non pas deux pauvres mais des pauvres !
Comme vous dîtes, la route sera longue pour changer les mentalités..!?
Le meilleur plan contre la pauvreté…
… C'est la baisse des dépenses publiques. L'Etat qui recycle les richesses sous prétexte de redistribution (c'était donc mal distribué?) et d'ingénierie sociale et réglementaire est le principal prédateur de la société française!
En parfait accord avec vous M. Dominogris. Quand va t'on enfin comprendre qu'il n'y aurait plus de pauvres si la France appliquait la fiscalité d'un Paradis fiscal avec une baisse massive des prélèvements obligatoires, charges, taxes, impôts ?
Nous sommes à près de 58% du PIB alors qu'il faudrait descendre à 30 % maximum. sans une telle mesure, c'est la faillite assurée avec l'épargne des français qui sera ponctionnée sur vos comptes..! pour boucher les trous…!
L'incommensurable incompétence de nos gouvernants et de M. Macron explique tous les maux de la France.
Français, mais Bon Dieu, ouvrez les yeux !?
Changer les mentalités ?
N'y comptez pas
Dans les medias (en particulier France info)
A l'université ,â l'ENA
C'est Piketty qui donne le ton
PAS L IREF
Il faut supprimer les conditions d'attribution de allocation sociale pour supprimer toute l'administration liée aux attributions
Une seule allocation qui permette de se loger et de vivre presque correctement serait une avancée majeure. Mais il faut en même temps supprimer tout le fatras administratif (totalement incompréhensible par toute personne hors "sérail") et les fonctionnaires attachés à cette attribution.
le rééquilibrage financier, allocation plus salaires, se faisant par les impôts en fin d'année.
BRAVO !
En ce qui me concerne, un "fait divers" m'a ouvert des yeux : un homme (pas un français, mais quelqu'un qui se trouvait légalement en France) a demandé à recevoir une aide. Mais voila, il avait fait des "petits boulots" et les avait déclaré ! Donc, on Monsieur important lui a consommé son temps pour lui dire qu'il n'aurait rien. Avec le salaire du Monsieur important, on aurait pu en indemniser trois comme lui, minimum. Avec la retraite du Monsieur important, qu'il faudra bien lui payer un jour, trois de plus. Si on ajoute à cela les frais de stockage du Monsieur important (bureau, place de parking, ordinateur, fauteuil ergonomique, etc.), en virant le Monsieur important, c'est 10 personnes qu'on pourrait tirer de la misère, sachant qu'il n'aura pas de mal à trouver du boulot (ou créer une boîte et embaucher).
Alors, le Monsieur pas important a acheté un jerrycan, l'a rempli d'essence, s'est installé sur sur la pelouse fonctionnariale, s'est arrosé d'essence et a mis le feu… L'administration sait parfois être réactive : sans même lancer un appel d'offre européen, ils ont payé un "réducteur de tête" pour qu'il fasse croire à tout le troupeau de fonctionnaires qu'il n'y étaient pour rien. C'est vrai quoi, il aurait pu faire ça ailleurs…
Voila pour l'intérêt social : quand c'est inconditionnel, la peur d'être jugé sur le respect des conditions d'attribution disparaît. Par contre (et je sais que je vais choquer ici, "inconditionnel" ne veut pas dire "pour tout le monde" et c'est pour cela que je suis opposé à la flat tax.
Mais il y a aussi une gigantesque raison économique… Vous connaissez un certain Harry Potter ? Pour écrire le bouquin, son auteur a commencé par … se mettre au chômage, pour avoir du temps. Si elle avait été harcelée par une armée de fonctionnaire tatillons lui demandant de justifier chaque minute de son temps, l'économie comme le fisc anglais seraient moins riches d'une somme pas vraiment négligeable. Tout le monde n'écrit pas Harry Potter, mais des centaines de créateurs potentiels d'entreprise ont besoin de consacrer du temps, parfois plusieurs années "à temps très plein" à préparer leur projet, avant de se lancer. Au lieu de cela, les bailleurs de fonds habituels ("vulture capitalists") leur imposent de créer une entreprise où ils dilapident leurs fonds propres alors qu'ils n'ont encore rien à vendre. Et si ça marche, ils se font "ramasser à la petite cuiller" par des "gros" qui les stériliseront… De ce point de vue, je compare ce genre d'aide inconditionnelle à une frayère : un endroit où les petits poissons peuvent se développer à l'abri des mâchoires des gros.