Une trentaine de listes se sont présentées pour les élections européennes. Toutes se sont donné au cours de la campagne la mission d’en finir avec cette « mondialisation débridée qui répand la misère », ou du moins de la contenir. La « pensée unique illibérale » française dont parlait Jean-François Revel prend décidément tout son sens. Puisque tout le monde s’est disputé le titre de protectionniste en chef et que le parti arrivé en tête des élections est la formation la plus hostile au commerce international, il revient aux partisans de la rigueur intellectuelle de rétablir quelques données factuelles. Quel est le bilan de la mondialisation honnie de tous les partis politiques français ?
L’expansion du commerce mondial
Il est vrai que les dernières décennies se sont caractérisées par une expansion du commerce international. Jamais les exportations n’ont été aussi fortes au cours de l’histoire de l’humanité, ainsi que l’attestent les figures 1 et 2
Des indicateurs humanitaires encourageants
Loin de s’accompagner d’une croissance de la misère, la mondialisation a contraire permis une évolution positive spectaculaire de la condition humaine. La FIGURE 3 atteste le recul de la pauvreté à l’échelle mondiale.
De plus en plus d’êtres humains mangent à leur faim. La sous-alimentation ne cesse en effet de décliner depuis quelques décennies (FIGURE 4)
Au fur et à mesure que l’humanité s’enrichit, la mortalité infantile baisse (FIGURE 5) et l’espérance de vie augmente (FIGURE 6).
L’illettrisme devient quant à lui l’exception à l’échelle mondiale (FIGURE 7).
La mondialisation améliore aussi les conditions sociales des populations et des enfants. Les gains de productivité induits par le commerce international réduit le temps de travail des ménages (tableau 1) dans les pays développés et le besoin de recourir au travail des enfants à l’échelle mondiale (FIGURE 8)
Nous pourrions multiplier les indicateurs humanitaires pour attester l’amélioration de la condition humaine. La réalité est que la mondialisation fut une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Hélas les Français sont bien souvent incapables d’imputer les problèmes hexagonaux aux bons facteurs. Qu’il s’agisse de chômage, de pauvreté, de croissance lente, les facteurs à l’origine de nos difficultés sont principalement à rechercher dans nos politiques publiques nationales.
3 commentaires
L'écologie idem
Les mêmes remarques pourraient globalement être faites contre les délires écologistes. Jamais on n'a moins risqué d'intoxication alimentaire, et jamais l'air de Paris n'a été aussi pur.
Éloge sans nuance?
Selon le principe que l'IREF connait certainement très bien (les arbres ne grimpent pas au ciel), peut-on tout de même faire l'hypothèse que les bénéfices de la mondialisation – réels jusqu'à présent – ne seront pas infinis et que nous entrons dans une nouvelle phase dans laquelle il faut gérer un nombre de plus en plus importants d'effets négatifs de cette même mondialisation? Rien n'est parfait sur cette terre, chaque chose a son versant positif et son versant négatif. J'apprécie les analyses de l'IREF mais sur ce sujet, il me semble que vous êtes plus dans l'incantation béate que dans une analyse rigoureuse.
En effet, les moyennes statistiques montrent une amélioration globale, mais la réalité c'est que l'amélioration de certains pays a pu se faire en partie au détriment d'autres.