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Comment Google et Amazon rendent service aux Français

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Pour beaucoup de commentateurs, de journalistes et de responsables politiques, Google et Amazon sont des dangers pour l’économie française, et non des opportunités. Leur puissance et leur position dominante sont décriées. Bruno Le Maire n’a jamais cessé de dire que son principal objectif a toujours été une taxe mondiale appliquée aux GAFA. Valérie Pécresse propose d’ailleurs le démantèlement d’Amazon et Google, les comparant aux gigantesques trusts américains du XXe siècle. En réalité, ce qui est reproché à ces deux GAFAM, c’est leur réussite ; et ils ont réussi parce que les consommateurs les ont utilisés en masse. Pourquoi ? Parce qu’ils rendent des services inégalables à tout le monde, aux particuliers comme aux entreprises. S’attaquer aux GAFAM pénaliserait toute l’économie.

La souveraineté numérique et la taxation/réglementation des GAFAM : gaspillage d’argent public et destruction de richesses

Pour contrer la « mainmise » et le monopole « déloyal » de ces entreprises (alors qu’il n’y ni monopole ni déloyauté, nous en parlerons plus tard), nos dirigeants voudraient créer les mêmes services, mais au travers d’entreprises françaises et/ou européennes, ultra-subventionnées et/ou contrôlées par l’Etat. C’est ce qu’ils appellent la souveraineté numérique. Pourtant, les diverses tentatives pour l’établir se sont toutes soldées par des échecs cuisants et un gaspillage phénoménal d’argent public. La star de ces déconfitures est le moteur de recherche Qwant, qui a reçu des dizaines de millions € d’investissement quasi public et qui enchaîne les déficits chroniques (- 8.5 millions € en 2017, -3.7 millions € en 2016, – 4 millions € en 2015…). Son ambition initiale : être un moteur de recherche totalement indépendant, avoir capté 8% du marché européen en 2019. Ses performances : il a attiré 0,55% utilisateurs de moteurs de recherche en 2018, il est dépendant de Microsoft à 64 % pour les recherches web et à 100 % pour les images. Les millions issus des poches des contribuables ne suffisent pas pour réaliser les rêves fous…

Le reproche de « position monopolistique » est complètement infondé. Tout internaute peut choisir un autre navigateur. Les médias et autres institutions aussi. Yahoo, Bing sont gratuits et le dernier propose même différents avantages aux internautes. Si Google a gagné la course, c’est parce qu’il est meilleur et que son offre n’a cessé de s’étoffer et de s’améliorer, en quantité comme en qualité. Ce sont les internautes qui lui ont conféré une forme de « monopole », pour toutes ces raisons. Ceux qui n’en sont pas contents ne l’utilisent plus, tout simplement. Ils sont libres. Pas du tout enfermés dans un monopole. Dans un numéro récent, le magazine Le Point (par ailleurs de très bonne qualité et plutôt libéral dans ses écrits) a consacré son dossier central et sa couverture au sujet ainsi posé : « Comment Google, Amazon et les autres achètent la France ». Mais l’hebdomadaire a tout à fait le droit de ne plus accepter que ses articles apparaissent sur Google ; ou de refuser que les livres de ses journalistes soient vendus sur Amazon ! Bien sûr, ils ne l’on pas fait. Google ou Amazon n’ont pas, non plus, boycotté leurs publications alors qu’ils se font étriller dans le magazine…

Nos décideurs se sont donc mis en tête d’affaiblir les GAFAM par les moyens habituels, taxes et réglementations. Or, les directives européennes comme le DSA (Digital Service Act) et le DMA (Digital Market Act) seraient pénalisantes non seulement pour les GAFAM, mais pour toute l’économie européenne. Une étude de l’ECIPE (Centre européen d’économie politique internationale) démontre que les réglementations sur les plateformes numériques émanant du Digital Services Act provoqueraient une perte, pour le PIB de l’Union européenne, comprise entre 85 et 101 milliards d’euros ! Elles entraîneraient également une suppression de 2 millions d’emplois au sein de l’UE ! Ainsi, en voulant contraindre les GAFAM, c’est l’économie toute entière que nos gouvernants sont sur le point de pénaliser. Car, encore une fois, les services que rendent ces sociétés, notamment Google et Amazon, sont innombrables, devenus souvent indispensables, et parfois insoupçonnés.

On reproche à Google par exemple de ne rien produire, de vivre aux dépens de la presse dont il reprend les articles sans que personne ne les paye, ni le moteur ni les lecteurs. En réalité, les plateformes assurent une fonction essentielle de classement et de présentation des contenus. Elles assurent aux médias davantage de visibilité auprès des internautes. On trouve tout ou presque sur internet et c’est l’internaute qui, librement, choisit ce qu’il souhaite consulter. Les sources d’information sont nombreuses, elles n’émanent pas que des médias traditionnels, dont les Français se méfient d’ailleurs de plus en plus. En 2020, selon Statista qui reprend une étude Reuters Institute, c’est en France que l’on trouve un des niveaux de défiance parmi les plus élevés.

Le lobbying des GAFAM, une peur fantasmée

Le lobbying des GAFAM est souvent critiqué. Or, tous les secteurs économiques, toutes les grandes entreprises, les ONG les plus importantes et les associations nationales, font du lobbying. C’est une activité courante en démocratie, qui est d’ailleurs saine, contrairement aux idées préconçues typiquement françaises. Les responsables politiques ne sont pas omniscients. Il est donc normal que des entreprises, des représentants de certains secteurs économiques et associatifs viennent exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés. Ce n’est pas pour autant que les politiciens les écoutent ou suivent leurs recommandations à la lettre. Les lobbyistes ne font pas qu’influencer, ils apportent aussi une technicité, un savoir-faire que les décideurs politiques n’ont pas sur des sujets complexes. D’autant plus que le lobbying, en France, n’est pas l’autoroute du n’importe quoi mais une activité très encadrée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Qui plus est, les budgets des GAFAM dédiés au lobbying sont loin d’être démesurés : 1 million d’euros pour Google comme pour Microsoft, 900 000 € pour Amazon, 700 000 € pour Facebook et 300 000 € pour Apple. A titre de comparaison, le budget lobbying de Greenpeace est de 800 000 €. Rien de bien impressionnant donc.

L’IREF a consacré une Note et des articles plus précisément ciblés sur les aspects négatifs de la taxation des géants du numérique et les échecs de nos plateformes nationales. En aboutissant toujours à la même conclusion : la meilleure tactique, pour tout le monde, est encore de laisser les consommateurs choisir. Faisons-leur confiance.

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4 commentaires

Laurent 30 novembre 2021 - 5:54

Comment Google et Amazon rendent service aux Français
Laissez moi rire, quand Amazon veut construire un dépôt dan une région c’est la foire aux aides d’argent public de tout le mille feuille public local a qui en donnera le plus (terrain, locaux, etc) et à qui ne leur feront pas payer les taxes professionnelles durant au moins 5 ans si ce n’est pas renouvelable. Mais le petit entrepreneur qui veut s’installer lui il doit payer avant de commencer.
Bon d’autres professions indispensables comme le corps médical ne fait pas mieux de nos jours tout comme la poste et bien d’autres services publics qui laissent leurs infrastructures entre les mains des collectivités locales qui ne payent de fait aucune charge sur leurs locaux laissant cela aux frais des contribuables. La mafia d’Etat a encore des ressources pour faire payer la population. Il (aux pouilleux) leur reste beaucoup d’épargne et ils donnent beaucoup aux associations le baromètre est encore au beau fixe, la Mafia d’Etat peut encore tirer sur la corde.

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François MARTIN 30 novembre 2021 - 7:38

Comment Google et Amazon rendent service aux Français
Le lobbying est une activité courante en démocratie, qui est d’ailleurs saine, contrairement aux idées préconçues typiquement françaises, dites-vous.

Cette affirmation n’est valable que si le lobbying n’a pas pour objet une subvention ou un privilège. C’est à dire jamais !

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Emmanuel Bompy 30 novembre 2021 - 2:52

Comment Google et Amazon rendent service aux Français
le problème de fond me semble plus être la récupération et l’utilisation des données personnelles

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Zardos 1 décembre 2021 - 11:16

Comment Google et Amazon rendent service aux Français
Pour répondre point par point à ces différentes accusations :
En ce qui concerne Qwant et ses déficits depuis 2015, elles sont nombreuses les entreprises de l’internet qui ont enchainé les déficits pendant des années, une notoire est AMAZON qui est resté déficitaire pendant 15 ans et qui a pu se renouer avec les bénéfices d’abord grâce à AWS et non son activité RETAIL. Donc une aide avec de l’argent public au début n’est pas choquante si on veut donner une chance à une alternative d’autant plus que l’argent public coule aussi à flot pour AMAZON par exemple quand il s’agit d’installer un nouvel entrepôt comme le faisait justement remarquer Laurent.
Oui on peut choisir un autre navigateur que Chrome et un autre moteur de recherche que google. Personnellement j’utilise Firefox avec Qwant depuis longtemps et j’en suis très satisfait. Mais ça reste une guerre de tout les jours pour permettre à cette offre alternative d’exister façe à ces mastodontes. Car c’est là le risque, la disparition d’alternative et donc des libertés qui vont avec.
Ce qui nous amène à google qui oui produit un service parce que un moteur de recherche efficace est devenu un outil indispensable, mais de là à dire que c’est l’internaute qui choisit librement…Il faut une parfaite méconnaissance des algorithmes qui classent et qui présentent les données aux internaute pour écrire encore que l’internaute est libre. Je vous recommande de travailler un peu plus vos sujets.
Je ne sais pas d’ou sortent les milliards qui seraient perdus mais il me semblent que le point est plus d’éviter l’évasion fiscale en jouant avec les possibilités offertes par les différents paradis fiscaux en europe. Bien sur ce point ne concerne pas que les GAFAM mais tout un tas de grosses sociétés qui ont les moyens d’appliquer ce genre de stratégie, le dernier exemple en date qui me vient à l’esprit est le déménagement du siège social de SHELL à Londres. Heureusement il me semble qu’une prise de conscience collective a eu lieu avec la mise en place de l’impot minimum à 15%.

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