EN PLEIN DELIRE !
le 8 février 2015, 17:54 par Lexxis
Parmi nos énarques favoris comme chez nos parlementaires-godillots, aucun ne s'est aperçu de ce paradoxe et de cette ineptie qui consistent à imposer aux patrons - la cotisation est patronale - le financement pour partie et contre-nature des syndicats ouvriers. En effet, ceux-ci sont normalement chargés - lorsqu'ils ne l'oublient pas - de défendre les intérêts des salariés et donc de soutenir des positions le plus souvent diamétralement contraires aux intérêts patronaux.Pourquoi donc ne pas créer en contrepartie une cotisation ouvrière symétrique destinée à financer le Medef et la CGPME pour rétablir un minimum d'équilibre ?
Ah, oui, j'oubliais ! Certes on peut imposer aux patrons n'importe quelle aberration, mais cela aurait été très difficile d'expliquer à des salariés qui ont perdu toute confiance dans la plupart des syndicats, pourquoi il leur faudrait malgré tout payer payer une contribution sociale, alors qu'ils avaient choisi librement et légitimement de n'adhérer et donc de ne verser aucune cotisation à aucun syndicat
Pourtant pour être juste, cette contribution aurait dû être partagée entre employeurs pour les syndicats patronaux et salariés pour les syndicats qui les concernent. Le principe déjà très écorné du paritarisme en prend un sacré coup, mais apparemment qu'importe, seul compte , à rebours de tous les mensonges gouvernementaux, le moyen de charger un peu plus et en douce la barque des entreprises. On admirera également au passage la simplification résultante sur les bulletins de paye et sur les charges administratives des entreprises. En plus comme les principaux syndicats de salariés du secteur privé sont sous le contrôle direct ou indirect de fonctionnaires ou agents publics, cela aboutit aussi à faire financer une fois de plus le secteur public par le secteur privé. L'ensemble de ces contradictions et de ces anomalies est tel que l'on n'est pas absolument sûr qu'il n'y ait pas matière à saisir le Conseil constitutionnel !
On rappellera par ailleurs que grâce au Point, on peut quand même consulter le rapport PERRUCHOT , qui avait été directement envoyé au pilon par des Parlementaires qui ne se sont pas grandis dans cette histoire, parce que tout simplement ce rapport avait fait un inventaire honnête de toutes les dérives - dont certaines pas très reluisantes - de ces organismes rigoureusement incapables de se financer à partir des seules cotisations de leurs adhérents.
Dans un grand élan d'opacité, nos Parlementaires ont décidé que toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire et qu'il était préférable que le rapport Perruchot ne tombe pas entre les mains du Peuple que l'on préfère visiblement représenter qu'informer.
N'oublions pas non plus que récemment et tout à fait publiquement plusieurs organisations syndicales et non des moindres ont été pénalement condamnées pour des faits peu compatibles avec leur honneur et que plusieurs gros comités d'entreprise gérés par des syndicats de salariés intéressent actuellement de très près la justice.
En réalité, cette cotisation, met les syndicats sous perfusion patronale, mais rassurez-vous, cela n'attente pas à leur dignité : complètement en perte de vitesse depuis des décennies, la couleur patronale de ces fonds ne les gêne aucunement !