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La leçon britannique à l’usage de nos politiques

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En septembre 2013, la chancelière Angela Merkel était réélue triomphalement pour un troisième mandat de suite. Les sondages et les commentateurs politiques (français surtout) avaient prédit un score très serré et l’obligation de composer un gouvernement de coalition. En cause, affirmaient-ils, l’austérité des réformes, les nombreux emplois précaires malgré la baisse du chômage et une certaine lassitude de l’électorat. Deux ans après, on nous a ressorti la même histoire lors des élections britanniques : les dures réformes lancées par David Cameron en 2010 n’ont pas été vraiment adoptées par les Britanniques et la baisse du chômage serait due surtout à une forte augmentation des contrats « zéro-heure » avec de terribles conséquences sur la précarité de l’emploi.

D’ailleurs, son principal adversaire, le leader travailliste Ed Miliband, a fait campagne en faveur d’un retour de l’Etat providence et pour une hausse du salaire minimum. Rappelons que depuis le début de son mandat en 2010, David Cameron a supprimé environ 600 000 postes de fonctionnaires (dont 100 000 au niveau local), a baissé les impôts (la tranche supérieure de 50 à 45 % et l’IS de 26 à 20 % alors qu’il est à 36 % en France) et a lancé de fortes baisses de dépenses publiques. L’IREF vient de montrer dans une Etude récente que les économies faites dans les ministères britanniques sont jusqu’à 6 fois supérieures par rapport à ce que propose le gouvernement français.

Quels sont les résultats de cette politique d’austérité : entre 2010 et 2014, l’économie britannique a créé environ 2 millions d’emplois nets (1 000 emplois par jour) et les contrats zéro-heure représentent moins de 3 % du total. Le chômage est deux fois moins élevé qu’en France et David Cameron est réélu haut la main en obtenant même la majorité absolue. Le score obtenu par Cameron, c’est du jamais vu depuis Thatcher. D’ailleurs, ceux qui prévoyaient des élections serrées auraient pu se rappeler que lorsqu’on faite des réformes importantes, on a de très fortes chances d’être réélu, même plusieurs fois de suite.

Dans les années 1980, Margaret Thatcher et Ronald Reagan ont profondément transformé leurs pays en demandant aux électeurs beaucoup de sacrifices. La première a été réélue trois fois de suite, le deuxième a conservé son mandat en 1984 en remportant 49 Etats américains sur 50 ! Plus tard, Tony Blair, candidat de la « gauche » britannique a même approfondi les réformes thatchériennes : il fut, lui aussi, réélu trois fois de suite. Aux Pays-Bas, Ruud Lubbers, Premier ministre chrétien-démocrate, a mis en place de terribles coupes budgétaires, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la protection sociale, ce qui a permis une spectaculaire réduction des déficits publics. Il a aussi privatisé les télécommunications, les postes, les chemins de fer tout en baissant les impôts. Il est resté au pouvoir de 1982 à 1994. Jean Chrétien, le Premier ministre canadien qui a réduit les budgets des ministères de 18 à 30 % et a licencié des milliers de fonctionnaires, a gagné trois élections législatives de suite entre 1993 et 2000. Pareil en Suède, pays étatisé au bord de la faillite au début des années 1980 et soumis à une cure d’austérité sans précédent et à des privatisations massives (transports, postes, télécommunications, hôpitaux…) par un Premier ministre socialiste, Ingvar Carlsson, au pouvoir entre 1986 et 1996.

L’élection de Cameron se rajoute donc à cette liste et prouve, une fois de plus, que c’est bien la réforme qui est la véritable clef pour remporter l’adhésion du peuple et non pas la communication ou l’utilisation des sondages.

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2 commentaires

Astérix 12 mai 2015 - 9:57

L'incapacité Française !
D'un côté un peuple libéral qui s'en sortira, les Anglais; de l'autre un peuple collectiviste, socialo -bolchévique qui n'a plus aucun avenir, les Français.

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lecoeur 15 juillet 2016 - 5:40

M CAMERON
Bonjour
M CAMERON ? Réélu plusieurs fois de suite vous dites ? Ah oui c'est celui qui n'a pas été fichu de gagner le référendum qu'il a lui même voulu. Et il a été battu par qui ? Par les pauvres générés par sa propre politique qui a conduit à concentrer les richesses produites dans le pays dans les mains de certains au détriment de ceux qui travaillent le plus dur ou voir ne travaillent plus.
On voit bien là que les réélections ne dépendent pas des réformes plus ou moins importantes faites par des des communistes des socialos ou des libéraux ou des conservateurs. La vraie vie elle est ailleurs.
Mais quand les gros ne laissent pas assez de miettes tomber de la table alors les petits tirent la nappe !
Méfions nous, car quand les petits n'ont rien à mettre dans les casserolles ils prennent la tête des gros histoire d'en faire un ragout( France 1789 1792, Amérique latine ) voir même ils prennent le pouvoir quiite à y mettre des populistes autoritaires qui ne comprennent et ne connaissent rien à l'économie.
Méfions nous : donnons toujours de bonnes miettes aux petits c'est la meilleure façon d'être tranquilles pour faire de bonnes affaires et faire marcher l'économie

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