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Alain Juppé et la Ville de Bordeaux dépensent en toute impunité !

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« Le meilleur d’entre nous », comme l’avait nommé l’ancien président, Jacques Chirac, ne semble pas être un bon gestionnaire. Loin de là. Selon le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle Aquitaine, la ville de Bordeaux, dont le maire est Alain Juppé, se trouverait dans une situation comptable délicate avec une dette de 377 millions d’euros. Elle a plus que doublé entre 2010 et 2015 et représente plus de 1 500 euros/habitant. Auditorium, pont levant Chaban Delmas, Grand Stade, cité municipale, Cité du Vin…, autant de « grands projets » qui ont coûté et qui coûtent très cher. Certains ont même été sous-estimés. Ainsi la Cité du Vin : 83 millions d’euros de coûts au lieu de 50 millions initialement prévus ; le réseau de transports publics, qui affiche déjà 140 millions d’euros de pertes ; la statue de Chaban-Delmas, 500 000 euros, la candidature avortée pour que Bordeaux devienne la « capitale européenne de la culture », environ 60 millions d’euros dépensés… Les gabegies locales sont nombreuses et les économies ne font pas partie des préoccupations de la Ville.

Mais ce qui interpelle aussi ce sont les dépenses de personnel qui représentent plus de la moitié des charges courantes. La ville emploie, fin 2015, 4 469 agents, une hausse de 5 % par rapport à 2010. L’augmentation de l’effectif municipal enregistrée sur la période est plus rapide que celle de la population (+2,6 %) de la ville. Le ratio est de 1 agent pour 55 habitants. La cour aurait pu faire aussi une comparaison avec une ville de l’étranger. Nottingham, par exemple, emploie pratiquement le même nombre d’agents territoriaux mais la ville compte environ 100 000 habitants de plus (Office for National Statistics) ; et ses agents ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire. Rappelons que, sous David Cameron, entre 2010 et 2013, ce sont 500 000 emplois locaux qui ont été supprimés.

Les agents de Bordeaux bénéficient de nombreux privilèges, dont un temps de travail inférieur même à celui qui est pratiqué dans la fonction publique territoriale. La durée de travail annuelle est fixée à 1 607 heures (1 688 heures dans le privé) et le nombre de jours de congés à 35 (25 jours dans le privé), soit deux semaines de plus que ne le prévoit l’article 1er du décret n° 85-1250 du 26 novembre 1985 relatif aux congés annuels des fonctionnaires territoriaux.

En contrepartie de ces congés supplémentaires, un agent à temps complet doit à son employeur 7 heures 22 par jour et 36 heures 50 par semaine. Sauf que cette contrepartie n’est pas appliquée par 41 % de l’effectif ! Et les fonctionnaires de la Ville de Bordeaux bénéficient en sus d’autorisations d’absence « spéciales » : le mariage d’un enfant (cinq jours), celui d’un ascendant, d’un frère ou d’une sœur de l’agent ou de l’enfant de son conjoint (trois jours), ou l’activité de formateur interne (dix jours). Les vacances et les absences sont « récompensées » par des indemnités salariales en hausse constante : + 11 % entre 2010 et 2015, sans tenir compte des primes.

Malgré ces « autorisations spéciales », une étrange épidémie rend les agents régulièrement malades. Leur absentéisme s’est détérioré de façon continue entre 2010 et 2015, avec une augmentation de 6,9 jours du nombre total de jours d’absence par agent. La part des maladies ordinaires dans le total annuel des jours d’absence a crû de 9 points (61 % en 2010 contre 70 % en 2015). Les absences pour longue maladie/longue durée (+40 %) et pour maladie professionnelle (+207 %) accusent aussi une forte hausse. En 2015, ces deux derniers motifs expliquaient 24 % des jours non travaillés, soit deux points de plus qu’en 2010. Le niveau atteint pour les maladies ordinaires excédait de 5,4 jours (+35 %) la moyenne nationale calculée pour les communes et établissements communaux de plus de 100 000 habitants !

Le rapport de la chambre régionale des comptes fait état d’une mauvaise gestion et de nombreux gaspillages et privilèges accordés aux fonctionnaires de la mairie. Il ressemble parfaitement à ceux de la Cour des comptes mettant en cause l’Etat. Comme prévu, le maire, Alain Juppé, a l’a contesté, affirmant qu’il « ne partage ni les analyses de la chambre ni ses conclusions ». Malgré la gravité des remarques, cela risque – comme pour les rapports sur les dépenses de l’Etat – de rester sans suite… Au grand dam des contribuables bordelais.

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4 commentaires

Laurent46 6 février 2018 - 9:40

Encore un Enarque !
Partout ou ils passent c'est la désolation, il est temps d'organiser une battue administrative et de leur envoyer les chasseurs pour que le pays redevienne vivable.

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Lacocean 6 février 2018 - 11:02

Amalgames possibles
les dépenses de Bordeaux telles qu'elles apparaissent au Compte Administratif de la Ville de Bordeaux sont indéniables et notamment l'"état de la dette"en fait une liste exhaustive.
Cependant il y a lieu de préciser quelles sont les dépenses municipales de Bordeaux et celles qui relèvent notamment de la ci-devant Communauté urbaine de Bordeaux(CUB) devenue mainetnant Métropole
Il n'en demeure pas moins qu'au point de vue fiscalité les habitants sont assommés par la TH et la TF , sans compter les taxes annexes, celle de stationnement dans des quartiers périphériques au centre qui se monte à 170€ par an!

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GKM 6 février 2018 - 3:25

Chirac N° 2
Il n'y a pas de surprise, Juppé est de gauche comme son Maître Chirac.
Ne faisons rien qui puisse contrarier les électeurs, peut importe l'avenir.
C'est avec des dirigeants comme ça que la France recule.

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Gef 6 février 2018 - 9:04

Moi je !
L'ego de ce personnage a toujours été surdimensioné. Espérons que les Bordelais cesseront bientôt de lui tresser des lauriers en élisant un bon gestionnaire.

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