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Le grand débat me rappelle la Roumanie en 1990

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Toute ressemblance avec la France d’aujourd’hui n’est pas à exclure. Naturellement, Emmanuel Macron est un président élu démocratiquement. Bien sûr, la France ne sort pas d’une ère totalitaire. Mais elle est en vrac. Tout le monde râle, chacun semble déboussolé, y compris – et surtout – le pouvoir en place, pourtant légitime. Quel cirque !

À la fin des années 1980, je vivais en Roumanie. Le communisme s’écroulait partout en Europe de l’Est. Ces pays et ces peuples se débarrassaient, enfin, de l’emprise totalitaire. Les hommes entrevoyaient la lumière après une trop longue période d’obscurité.

Aveuglés au début, ils tentaient, tant bien que mal, de s’habituer à cette chose qu’ils ne connaissaient pas: la liberté. Mais il n’y avait pas de repères et très peu de leaders qui ne se fussent discrédités sous la dictature. Le défoulement verbal auquel on assista alors était compréhensible et sympathique, mais il en résultait une cacophonie générale: tout le monde y allait de son avis, chacun parlait comme un homme d’État ou un économiste, nul n’ignorait ce qu’il fallait faire. Les plus culottés se conduisaient tels des nouveaux chefs. On créait des comités improvisés un peu partout, on organisait des réunions et… des débats. Sur tout. Sur tous les sujets. Les doléances des citoyens étaient transmises à la capitale, au nouveau pouvoir, temporaire, qui ne pouvait que distribuer de l’argent, forcément.

En outre, il y avait d’un côté les anciens bourreaux – réels ou supposés – qui avaient été au pouvoir sous le communisme et, de l’autre, les victimes, avérées ou autoproclamées, d’autant qu’être reconnu comme une victime du régime défunt donnait droit à indemnisation et à des avantages sociaux particuliers. Chacun était donc poussé à se présenter comme une victime, à juste titre ou de façon parfaitement fallacieuse. À tel point qu’on ne savait plus qui étaient les bons et les méchants.

En Roumanie, il y eut aussi des destructions et des violences, les mineurs, par exemple, voulaient «casser de l’élite et apprendre la vraie vie aux intellectuels». La transition vers la démocratie et la désintoxication totalitaire ont duré des années. Les séquelles ont été profondes et tenaces.

«Machin administratif»
Toute ressemblance avec la France d’aujourd’hui n’est pas à exclure. Naturellement, Emmanuel Macron est un président élu démocratiquement. Bien sûr, la France ne sort pas d’une ère totalitaire. Mais elle est en vrac. Tout le monde râle, chacun semble déboussolé, y compris – et surtout – le pouvoir en place, pourtant légitime. Que l’État se taise, le peuple veut parler, écoutons-le! Il suffit de se déclarer «gilet jaune» pour être présumé victime et avoir le droit de s’en prendre aux élites, les coupables. Nous voilà tous spécialistes de tout. Lire la suite.

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1 commenter

Dominogris 18 janvier 2019 - 2:57

Elu démocratiquement…
En effet si l'on entend par là que le scrutin en lui-même était régulier.
Mais la démocratie suppose bien autre chose: l'égalité de traitement entre les candidats (quid de la fin de l'égalité de temps de parole, oeuvre de M. Hollande? sans compter l'exceptionnelle célérité de la justice envers M. Fillon…), la neutralité ou plutôt le pluralisme des médias, le libre débat sur tous les sujets d'importance…
Et c'est sans évoquer le lensonge du candidat miraculeux ni droite ni gauche, sorti de nulle part comme le montre M. Branco dans "Macron et son crépuscule"
http://branco.blog.lemonde.fr/
En ce sens, l'élection de 2017 n'a pas été une élection démocratique comme les autres.
Ce qui se joue en ce moment est, en un certain sens, le match retour…

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