Les subventions continuent de pleuvoir sur les films gauchistes au nom de « l’exception culturelle » française.
Chaque semaine, nous attendons avec avidité la liste des films biberonnés à l’argent dit public, autrement dit de nos impôts. Il y en a eu quatre soutenus par le Centre national du cinéma rien que pour la semaine du 26 février. Mention spéciale à « Bonjour l’asile ».
« Bonjour l’asile » est une comédie réalisée par l’actrice et réalisatrice Judith Davis. Cette dernière est la cofondatrice du « collectif » d’acteurs jouant et écrivant ensemble « L’avantage du doute », dont le site nous apprend qu’il est déjà soutenu par le ministère de la Culture, et la réalisatrice du film « Tout ce qu’il me reste de la révolution » dans lequel elle incarnait « une jeune femme en colère, en lutte contre le vieux monde capitaliste et patriarcal ».
Le synopsis de « Bonjour l’asile » est à l’avenant : une « travailleuse sociale » parisienne rend visite à une amie campagnarde « décroissantiste », « submergée par la charge mentale quotidienne », son mufle de mari ne percevant pas cette souffrance. Les ignobles voisins de ce couple, appartenant aux catégories aisées (ceci expliquant cela), veulent, en promoteurs véreux (un pléonasme), acheter un château occupé en « tiers-lieu associatif » par des pensionnaires afin de réaliser une juteuse affaire et le transformer en hôtel de luxe.
A lire la presse de gauche, cela doit être un chef d’œuvre (un de plus !) : « un joyeux bordel » (Le Monde, 26 février 2025), « une comédie optimiste et joyeuse sur le vivre-ensemble » (Les Inrockuptibles, 25 février 2025), une « comédie engagée » (Télérama, 25 février 2025). Elle « interroge les rapports hommes-femmes, la masculinité, l’engagement, la place envahissante prise dans nos vies par le numérique et les relations virtuelles » (L’Humanité, 25 février 2025).
Judith Davis a livré des déclarations éclairantes à L’Humanité, dont voici un florilège :
- « Je fais ressortir l’absurdité de nos modes de vie dictés par la société marchande et capitaliste » ;
- « C’est peut-être ringard de parler de lutte des classes. Moi, j’essaie de déringardiser cette expression qui décrit des pans entiers du réel (et pourquoi pas la totalité ?) » ;
- « La présence policière, c’est cette volonté de contrôle, d’anéantissement par la menace, l’usage de la force, la destruction. (…) Je voulais montrer que la puissance politique et policière est à la botte des intérêts économiques ».
Résumons cet entretien d’un haut niveau : le capitalisme est une horreur ; la lutte des classes est toujours à l’ordre du jour (même si elle a mené à quelques petits ratés au XXe siècle, mais la prochaine fois ce sera encore mieux) ; la police tue.
Dans un entretien sur France Culture (26 février 2025), Judith Davis a confirmé sa fine connaissance du libéralisme : « Je m’échine à montrer que cette idéologie libérale qui veut que tout soit rentable amène à la destruction et à la violence ».
En revanche, notre révolutionnaire en pantoufles ne semble avoir guère de scrupules à bénéficier de l’argent capitaliste qu’elle vomit. A quand la fin de « l’exception culturelle » française ?