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Ce n’est pas seulement « 60 millions de consommateurs » qu’il faut vendre, c’est aussi l’INC

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Le Gouvernement a annoncé vouloir vendre le magazine « 60 millions de consommateurs », édité depuis 1970 par l’Institut national de la consommation (INC). Il faut dire que le titre a perdu presque la moitié de ses abonnés en cinq ans (140 000 en 2019 ; 76 000 en 2024). En déficit chronique depuis sept ans, le magazine plombe les comptes de l’INC, établissement public national à caractère industriel et commercial (EPIC), créé en 1966.

Les syndicats dénoncent une situation due, selon eux, à des investissements insuffisants de la part de l’État. Il est vrai que la subvention étatique a baissé au cours des dernières années : alors qu’elle était de 6,3 millions d’euros (M€) en 2012, elle n’était plus que de 2,7 M€ en 2020 selon un rapport parlementaire de 2022.

A vrai dire, dans un rapport de 2016 sur l’INC, la Cour des comptes dénonçait déjà « une activité presse à l’avenir incertain » et proposait, parmi d’autres solutions, « la vente du titre ». Dans sa conclusion, la Cour des comptes insistait sur l’inaction des pouvoirs publics : « La DGCCRF s’est pour le moment refusée à envisager explicitement toute évolution statutaire de l’INC et de “60 Millions”, se bornant dans ses notes adressées aux ministres en charge de la consommation à les alerter sur les difficultés financières de l’Institut et à valider les mesures ponctuelles décidées par la directrice générale et le conseil d’administration afin de juguler les pertes (hausse de la tarification, mesures d’économies). Quant aux ministres, ils ont profondément différé dans leurs options : plutôt enclin à la cession (2009-2010), “neutre” (2010-2012), partisan du statu quo (2012-2014). La conséquence de ce « “non-choix” est l’attrition du nombre des ventes et des moyens financiers de “60 Millions”, interdisant à terme toute relance de l’activité par les seuls moyens du magazine. Une clarification s’imposera donc nécessairement de la part de la DGCCRF et du cabinet du ministre, surtout si la tendance baissière des ventes devait se confirmer dans les prochaines années ». Depuis 2016, il ne s’est pas passé grand-chose, à part la baisse des subventions !

L’association UFC-Que choisir a annoncé être intéressée par une reprise de « 60 millions de consommateurs » et son directeur général, Jérôme Franck, a déclaré qu’il avait « fait à plusieurs reprises des propositions pour être l’opérateur économique d’une nouvelle structure ad hoc ». L’UFC-Que choisir pourrait, en effet, s’allier à d’autres associations pour réaliser cette opération.

Le Gouvernement devrait en profiter pour céder, sinon liquider, l’INC. Toujours dans son rapport de 2016, la Cour des comptes pointait notamment « un pilotage peu stratégique de missions hétérogènes » et des « résultats fragiles ».

Au fait, à quoi sert l’INC ? Ses principales missions sont d’une part, de réaliser des études, enquêtes et essais sur des produits et des services et d’autre part, de diffuser de l’information. Ces deux missions sont également réalisées, en tout ou partie, par l’UFC-Que choisir et la quinzaine d’associations de consommateurs agréées.

Supprimer l’INC permettrait d’économiser non seulement la subvention annuelle, mais aussi la subvention exceptionnelle de 3,2 M€ accordée par le précédent gouvernement « pour rééquilibrer son fonctionnement et permettre des investissements destinés à moderniser l’établissement public ».

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