Jeudi dernier, Claude Malhuret, sénateur de l’Allier et président du groupe des indépendants à la Chambre Haute, a présenté à la presse les conclusions du rapport de la commission d’enquête dont il était le rapporteur et qu’il a lui-même initiée sur la nocivité de Tiktok pour les esprits, notamment ceux des plus jeunes, en France et en Europe.
Le Sénat dénonce la collusion entre BytheDance (qui gère également Douyin, réseau social parent mais exclusivement localisé en Chine), dont dépend Tiktok, et le gouvernement chinois avec son fonctionnement opaque. La société, bien que domiciliée aux îles Caïmans pour des raisons fiscales évidentes, est possédée par des fonds chinois soumis aux lois de leur pays et notamment celles visant à assurer « le contrôle de l’Etat sur les sociétés et (à) les obliger à coopérer avec les services de renseignement chinois ».
Le modèle économique du groupe a également interloqué les membres de la commission d’enquête : malgré un milliard d’utilisateurs, dont 22 millions en France, l’entreprise semble faire peu de profits, ses recettes publicitaires demeurant extrêmes réduites.
Le réseau social chinois a, de même, été brocardé pour le manque de transparence de son algorithme de recommandation, source d’addictions et de désinformation. L’ONG Global Witness avait mené une étude sur la question en diffusant volontairement de fausses informations sur différents réseaux sociaux, constatant que 90 % de ces informations étaient approuvées sur Tiktok, contre 20 % pour Facebook par exemple.
La commission réclame donc la suspension de Tiktok le 1er janvier de l’année prochaine dans le cas où ses principales recommandations ne seraient pas suivies d’effet, à savoir une amélioration de la modération en langue française, un contrôle effectif de l’âge légal des utilisateurs, la publication de la liste des actionnaires ou encore le retrait des fausses informations.
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