Avant la manifestation du 8 décembre dernier, la préfecture de Paris a fait remettre l’avis suivant aux commerçants susceptibles d’être la cible de manifestants violents:
RISQUES D’INCIDENTS:
« Les commerçants du secteur sont invités :
– dès la réception du présent, à protéger leurs commerces contre d’éventuelles dégradations en apposant des panneaux de protection sur les vitres et en retirant les étalages, terrasses, contre-terrasses, véhicules ainsi que tous objets vulnérables.
– Le jour de la manifestation (Le 08.12.2018): surveiller les accès afin d’être en mesure de les condamner pour éviter toute intrusion ».
Cet avis exprimait déjà l’impuissance des forces de police à maintenir l’ordre. Mais curieusement, il était complété par un paragraphe dûment souligné en forme de décharge de responsabilité, voire de menace à peine voilée :
« Cette feuille d’avis devra être systématiquement signée et tamponnée par les commerces avisés. En cas de refus, l’identité du gérant sera appositionnée [ sic ! ] sur le présent document avec la mention: « refuse de signer » ».
On peut comprendre et souhaiter que la police informe les commerçants des risques dont ils pourraient faire l’objet. Mais il est étonnant qu’elle leur enjoigne de protéger eux-mêmes les biens qu’elle a pour mission de défendre.
C’est un inquiétant aveu de renoncement anticipé.
Et il est encore plus surprenant que la préfecture, représentant l’Etat, laisse entendre que les commerçants qui refuseraient d’accepter de signer cet avis en forme de démission seraient stigmatisés et sans doute rendus responsables de leurs propres malheurs !
Il ne s’agit en aucun cas d’accuser les policiers qui sur le terrain ont montré un courage et une maîtrise d’eux-mêmes remarquables dans ces situations de guérilla urbaine extrêmement difficiles à gérer. Mais cette incurie affichée, c’est le cas de le dire, de l’Etat, souligne combien il est urgent de mieux utiliser l’argent public. Combien il est urgent de rééquilibrer la balance au profit des fonctions régaliennes, telles la sécurité intérieure et extérieure, et la justice, même s’il faut pour cela tailler dans les dépenses sociales trop souvent incertaines et inutiles dont il faut rappeler qu’elles représentent les deux tiers de nos prélèvements obligatoires, soit 50% de plus que la moyenne de l’OCDE.
Les commerçants sont les premières victimes des gilets jaunes, de leurs excès, de leurs dérives. Certes, ce sont des casseurs qui ont profité des manifestations pour détruire et voler. Mais certains gilets jaunes ne se sont pas privés de leur donner un coup de main. D’autres se sont esquivés quand ils saccageaient les devantures et caillassaient les policiers. Et le maintien des manifestations parisiennes en pleine connaissance des risques de dérapage relève d’une attitude pour le moins irresponsable. La note à payer par les commerçants, pour les détériorations et pertes de chiffres d’affaires, sera probablement d’environ 2 milliards d’euros. Celle des transporteurs pourraient être de même importance. Et ça n’est qu’une estimation a minima. Les gilets jaunes disent défendre le petit commerce, mais leur mouvement l’affaiblit, parfois dramatiquement !
L’équipe de l’IREF
5 commentaires
J'ai toutes les raisons d'être contre le mouvement des Gilets Jaunes …
– HEC Jouy et MBA d'une excellente business school américaine
– carrière dans la banque internationale
– 2 enfants diplômé de l'ESSEC
– retraite confortable
– fils de patron de PME qui a trimé pour donner à ses enfants l'éducation supérieure que ses parents n'avaient pas pu lui offrir
etc …
et pourtant je soutiens ACTIVEMENT (et quand je le peux FINANCIEREMENT) les Gilets Jaunes car je suis un patriote "invétéré" et ne peux plus supporter l'état de déliquescence avancée dans lequel TOUS les présidents ont plongé la France depuis 1974;
– lâcheté devant l'immigration
– lâcheté devant les syndicats qui défendent les régimes spéciaux
– lâcheté devant les syndicats d'enseignants et les profs d'université bobos-gauchos
– connivence – à droite comme à gauche – avec les médias aux mains de milliardaires ultra-libéraux et avec les salopards ultra-libéraux de la mafia bruxelloise
– connivence avec les élus de merde des banlieues pourries par l'islam qui croient acheter la paix sociale en se liguant avec les muzz…
Le moment est venu de choisir son camp et alors que tout m'encourage à choisir "le camp de l'étranger", j'ai choisi le camp de la France et des Français les plus modestes MAIS AUSSI LES PLUS COURAGEUX.
Bravo!
Pendant que les Français moyens et/ou les 'gens de rien' se révoltent le gouvernement, en catimini, signe le pacte mondial sur la migration de l'ONU: une bombe à retardement!
GILETS JAUNES ET PETITS COMMERCANTS
Bonjour,
Lecteur assidu depuis de nombreuses années de vos articles, je souhaiterais faire une mise au point sur le dossier Gilets Jaune.
Je ne suis pas d'accord avec vous sur le fait que le mouvement affaiblit les petits commerçants.
En effet, un des mots d'ordres depuis le début du mouvement est de favoriser le commerce local au détriment des grandes enseignes qui ne motivent jamais leurs employés par des primes alors que ces grosses sociétés engrangent des bénéfices records d'années en années.
Alors oui, certes, les commerçants Parisiens sont forcément concernés par les manifestations et perdent du chiffre d'affaire… mais le bonne question à se poser ne serait ce pas plutôt que les Français écrasés par les impôts ont tout simplement moins d'argent à dépenser …
Je ne devrais pas être d'accord avec le mouvement des gilets jaunes de par ma profession de gérant de société, 3 employés et donc 3 familles à faire vivre…et cependant je suis sur les ronds points dès que je peux y aller car nous en avons assez de nous faire écraser d'impôts et de prélèvements obligatoires qui ne riment à rien et surtout d'une opacité reconnue qui ne servent, une fois de plus, qu'à engraisser certaines caisses de l'état …
Le dossier est vaste et nous pourrions en parler pendant des semaines.
Je soutien à 200% le mouvement des gilets jaunes.
La casse des magasins orchestrée par le gouvernement essaie de discréditer le mouvement mais le peuple Français se réveille doucement de dizaines d'années d'endormissement voulue par les médias.
Heureusement qu'il existe encore des médias qui ne sont pas à la botte des élites de ce monde…
Meilleurs voeux à toutes et tous
Je comprends parfaitement que nombre de nos lecteurs soutiennent le mouvement des gilets jaunes. Dans son principe, la revendication initiale de vivre de son travail plutôt que d'allocations sociales est parfaitement justifiée et nous la soutenons. Nous nous battons pour que chacun puisse exercer dignement toutes ses responsabilités plutôt que d'être assisté par un Etat technocratique et ignorant des réalités et des besoins de chacun. Nous craignons toutefois que le mouvement soit instrumentalisé désormais par des agitateurs plus professionnels. Nous ne pouvons pas non plus admettre que ce mouvement s'exprime durablement en remettant en cause la propriété et la liberté des uns ou des autres, car c'est la porte ouverte à toutes les dérives et à toutes les atteintes aux droits essentiels de chacun. La fin ne justifie pas les moyens. Les détériorations violentes et régulières de devantures, de barrières d'autoroute ou de voitures n'est pas un mode d'expression acceptable sauf dans les cas extrêmes de lutte contre la tyrannie. Or autant nous sommes plus que réservés, depuis l'entrée en campagne de M Macron pour la présidentielle, sur sa politique et son personnage, et souvent sévèrement critiques, autant nous considérons que la France reste encore malgré tout un pays d'état de droit, même imparfait, et qu'il faut conserver celui-ci en cherchant à l'améliorer. Au demeurant il est intéressant de pouvoir ainsi confronter nos points de vue et nous apprécions que vous preniez la peine de nous écrire pour nous faire part de vos opinions et commentaires.
'Nous craignons toutefois que le mouvement soit instrumentalisé désormais par des agitateurs plus professionnels.'
Pour vous répondre une intéressante émission sur TVL:
https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-avec-laetitia-dewalle-toute-la-verite-sur-les-gilets-jaunes