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La santé, la culture, la Grèce et le peuple, victimes de l’Etat providence

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Le séminaire organisé par l’IREF à Vienne le 8 mars dernier en collaboration avec le Centre d’Economie autrichienne a donné la possibilité à plusieurs universitaires de présenter leurs recherches autour de sujets variés.

La journée a commencé avec la présentation de l’étude de Roland Fritz, de l’université de Siegen, consacrée à l’impact de l’Etat providence sur la culture. Il s’agit du fameux Etat culturel si cher aux interventionnistes de gauche et de droite. C’est une véritable maladie – dénoncée brillamment par Marc Fumaroli dans son livre – qui a comme conséquences gaspillages, corruption et copinage. L’Etat providence est indissociable de la mainmise des hauts fonctionnaires sur la culture.
Le professeur Alexander Fink de l’université de Leipzig, responsable de l’IREF Allemagne, a fait une très intéressante présentation sur la façon dont sont perçus l’économie et les marchés par les profanes et sur l’impact de la manière d’appréhender les systèmes économiques. Il a souligné que les mots sont des armes, en montrant comment certains économistes remplacent subrepticement le mot compétition par le mot coopération afin de déformer la pensée et escamoter les enjeux et valeurs de la concurrence.

Italie : la concurrence hospitalière marche !

Rosella Levaggi, de l’université de Brescia, a présenté deux sujets de recherche. Le premier était consacré au rôle des institutions dans le management des ordures ; le deuxième, aux conséquences du fédéralisme fiscal et de la mobilité des patients dans la compétition hospitalière ; elle a utilisé les données de la Lombardie, qui permet en Italie une véritable concurrence entre les hôpitaux publics et privés. La concurrence semble être bénéfique pour la qualité des soins prodigués aux patients de la région. Les hôpitaux privés et publics accueillant une forte proportion de patients extrarégionaux (faisant donc jouer la concurrence avec leur hôpital local) présentent une mortalité plus faible et sont associés à des coûts de remboursement inférieurs. Les résultats suggèrent que la concurrence sur le marché des soins hospitaliers fonctionne.
Jaroslaw Kantorowicz, de l’université de Leiden, s’est penché sur les liens entre les institutions politiques et la fiscalité … en examinant particulièrement – dans le cas polonais – la manière dont les politiques, au niveau local, gèrent les dépenses, selon qu’ils ont été élus à la proportionnelle ou à la majorité. Le tout aussi en fonction du nombre d’habitants. Il semblerait que les élus au scrutin proportionnel sont plus proches des électeurs et font plus attention aux dépenses ainsi qu’à à la hausse des impôts locaux.

Les institutions politiques ont tué la Grèce

La présentation d’Aristide Hatzis, de l’Université d’Athènes, a été consacrée à la Grèce, ce pays considéré comme l’un des plus riches d’Europe dans les années 1970 et qui n’a cessé de s’enfoncer dans la crise économique surtout depuis l’avènement des socialistes au pouvoir à partir des années 1980. Le professeur Hatzis rappelle que l’effondrement de la Grèce lors de la crise de 2008-2009 est dû à ses propres institutions complètement délabrées et aux privilèges que se sont attribués les politiques, les syndicats et plusieurs catégories professionnelles. Il est utile de rappeler qu’on estime à 339 Mds d’euros la somme totale reçue par la Grèce depuis 1981 et son adhésion à l’Union européenne. Rien que depuis 2012, elle a reçu plus de 130 Mds d’euros d’aides dans le cadre du Plan européen de sauvetage des pays en crise. En plus des aides, elle a bénéficié d’autres avantages. Sa dette publique a été restructurée au moins deux fois, la valeur des créances a baissé jusqu’à 70 % et le taux d’intérêt concernant la dette a été fixé à seulement 1.5 %. Un échec total pour un pays et un peuple qui sont à l’origine d’une civilisation sans égale.

Le Léviathan nous menace

La journée s’est terminée avec une table ronde sur « L’(in)sécurité sociale en période de mutations ». Christa Schweng, de la Chambre de Commerce autrichienne, a rappelé les quelques caractéristiques de l’Etat providence autrichien et les besoins de réforme tandis que Jean-Philippe Delsol a mis en garde contre les dérives du nouveau Léviathan. C’est la liberté qui est à l’origine du progrès et de l’innovation et non pas l’Etat providence. Enfin, le professeur Enrico Colombatto est revenu sur les résultats des élections italiennes et les suites encore inconnues tout en insistant sur le fait que sans de vraies réformes, sans baisse des dépenses publiques, aucun pays ne peut véritablement s’en sortir. La France pas plus qu’un autre.

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