L’étiquette de « président des ‘’riches’’ » colle à la peau d’Emmanuel Macron comme un sparadrap depuis le début de son quinquennat. En cause, notamment, ses choix de politique fiscale. La raison de cette itération tient cependant plus au raisonnement suivi, constamment déficient car exclusivement concentré sur les aspects redistributifs de la fiscalité, qu’à la politique même du président de la République. Quand les prélèvements obligatoires et la redistribution représentent la moitié du revenu national (et considérablement plus, à l’échelle de certains individus, si l’on tient compte de la très forte progressivité du système socio-fiscal), il est délicat de traiter isolément de mesures fiscales, et pour ainsi dire fallacieux de les qualifier de « cadeaux ». À mi-mandat, et après l’adoption de trois (2018, 2019 et 2020) des cinq budgets du quinquennat traduisant l’ensemble des engagements de campagne du candidat, quelle analyse alternative peut-on faire de la politique fiscale du président Macron ?
Impôt sur le revenu
Posture gaullienne, la main sur le cœur, Emmanuel Macron avait clamé il y a quelques semaines : « Gilets jaunes, je vous ai compris !». Mais ses actes et la déclaration de politique générale de son Premier ministre montrent l’inverse. Il y a deux aspects fondamentaux qui sont ignorés par le pouvoir et qui apparaissaient clairement dans les premières revendications des gilets jaunes : la fiscalité et la dépense publique. Elles ont été confirmées par les résultats du Grand Débat. Plus d’un tiers des participants estime que l’impôt sur le revenu devrait être payé par tous, 28,2% qu’il faut simplifier et réformer la fiscalité ; en qui concerne les dépenses publiques, 75% souhaitent les voir réduites, notamment pour baisser le déficit public. On en est loin.
L’impôt sur le revenu pour tous ? Oui, avec une base large et un taux modeste !
Jean-Philippe Delsol est interviewé dans Le Figaro Magazine (15 mars) à propos d’une éventuelle réforme fiscale et l’introduction d’un impôt pour tous ! Lire.
La France est championne d’Europe en matière de taux supérieur d’imposition du revenu, de cotisations sociales, de droits de succession, d’impôt sur les sociétés…. Arrêtons le massacre !
Un autre effet « gilet jaune » est la précipitation de certains partis politiques à vouloir des réformes mal venues. C’est le cas du MODEM qui a profité de l’agitation des ronds-points pour demander dans un amendement que moins de Français encore payent l’impôt sur les revenus et que les plus riches en payent toujours plus.
Le gouvernement a annoncé une baisse des impôts de 25 milliards d’euros en 2019. Mais, pour les fiscalistes du cabinet Delsol Avocats, les choses sont plus compliquées : d’après leurs calculs, les efforts demandés aux ménages et aux entreprises pourraient s’alourdir de 11,9 milliards d’euros l’an prochain.
Avec cette grande réforme fiscale, on se demande si Bercy n’a pas perdu les pédales. Il suffisait en effet à cette administration de traverser l’atlantique pour découvrir la folie de cette réforme. Elle n’aurait pas été la conclusion d’une étude raisonnée et raisonnable d’une équipe de Bercy mais bien le coup de folie idéologique du grand apôtre de l’égalité : Thomas Piketty.
L’article de Jean-Philippe Delsol sur le PLF 2019 est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du 3 octobre. Lire.
Jean-Philippe Delsol est interviewé (17 septembre) par le site d’informations Atlantico à propos de la fraude fiscale en France. Lire.
Et maintenant la redevance « universelle » au lieu de réformer la télévision publique !
La ministre de la Culture Françoise Nyssen pourrait vouloir élargir la redevance audiovisuelle à tous les foyers.Mais la priorité est de réformer le fonctionnement, très coûteux, de France Télévisions, plutôt…