Si Bertrand de Jouvenel est souvent classé dans la catégorie des penseurs libéraux, il n’en a pas été toujours ainsi, car ses idées n’ont eu de cesse d’évoluer. Mais il s’agit bien cette fois du personnage libéral que l’on retrouve dans L’Ethique de la redistribution, édité aux Belles Lettres. Cet ouvrage inédit regroupe deux conférences données par l’auteur à l’Université de Cambridge en 1949, qui est désormais reconnu par ses pairs sur la scène des idées politiques grâce au succès que lui avait conféré son précédent ouvrage : Du Pouvoir, publié quelques années plus tôt.
Etats
Les livres sur l’Etat français s’assemblent mais ne se ressemblent pas. A chaque publication, on découvre une nouvelle face de cet Etat, qui est non seulement omnipotent et impuissant mais également tricheur… A force de tout se permettre, il dépasse les bornes ! Une enquête pendant trois années menée par deux journalistes leur a permis de nous révéler en outre le côté de cet Etat voyou. En utilisant son prétexte d’Etat protecteur, celui-ci se détourne régulièrement de ses missions. Et au lieu de se réformer, il ne fait qu’étendre encore plus ses tentacules.
La Cour des comptes est une juridiction indépendante française chargée de s’assurer du bon emploi de l’argent public et d’en informer les citoyens.
Elle a pour fonction de contrôler la régularité des comptes publics, de l’Etat, des établissements publics nationaux, des entreprises publiques, de la sécurité sociale, ainsi que des organismes privés bénéficiant d’une aide de l’Etat. Elle élabore de ce fait des rapports thématiques et annuels, rendus public notamment via son site internet.
A quoi ressemblera l’Etat au Troisième Millénaire ? C’est la question à laquelle répond Hans-Adam II, le Prince régnant du Liechtenstein, dans un ouvrage qui vient d’être publié en France chez Apopsix Editions. Fort de son expérience de plus de 20 ans à la tête d’une monarchie constitutionnelle et après avoir fait de nombreuses réformes dans son pays, l’auteur démontre que l’on se dirige vers un recul de plus en plus fort de l’Etat qui, à terme, se transformera en une société de services bénévoles qui travaillerait pour les populations sur la base de la démocratie directe et indirecte et le droit à l’autodétermination au niveau local.
Peu importe la manière dont nous interprétons les données économiques de la France, les chiffres ne sont pas bons. Les rapports se multiplient, les cris d’alarme résonnent de toutes parts : Cour des comptes, Commission européenne, partenaires commerciaux. Tous s’accordent sur le fait que la France doit réagir…, et vite ! Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, promet l’austérité, avec un plan d’économies de 50 milliards d’euros (Md€). On rabote sur les coûts et les services publics sans se donner la peine de repenser le rôle de l’État…
Cette confusion entre réformes structurelles et austérité évite de prendre des décisions jugées – plus impopulaires. Ainsi, ce système à bout de souffle tiendra bien encore quelques années… jusqu’à la prochaine élection, où les futurs membres du nouveau gouvernement auront la lourde tâche de tout changer, mais préfèreront sans doute blâmer leurs prédécesseurs. Tant que nos dirigeants ne se feront pas à l’idée que c’est l’entreprise qui crée la croissance et les richesses, ainsi que les emplois, on risque de constater les mêmes erreurs ; tandis que l’environnement ne sera favorable ni au développement des idées ni à l’épanouissement des talents. Cette méconnaissance des mécanismes économiques et du rôle central de l’entreprise se retrouve dans les plus hautes sphères politiques, le gouvernement de Manuel Valls ne faisant pas exception…
– Sur les 97 membres[[Nous renvoyons le lecteur à la note méthodologique pour mieux comprendre les différences entre le nombre de ministres en poste en France et au Royaume-Uni.]] du gouvernement Cameron, 74 ont fait un passage en entreprise.
– En France, sur les 31 membres du gouvernement en plus du Président de la République, seuls 7 (3 ministres et 4 secrétaires d’État)[[ Il s’agit de Kader Arif, Bernard Cazeneuve, Geneviève Fioraso, Benoît Hamon, Axelle Lemaire, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem.]] ont fait un détour par l’entreprise.
– En moyenne, quand les Britanniques passaient 10 ans en entreprises, les Français se contentaient d’une petite année, c’est à dire une durée presque équivalente à un stage !
« Circulez, il n’y a rien à voir. » C’est par cette phrase que l’on pourrait formuler « l’excuse » de la mauvaise participation aux élections européennes sous la plume de nombreux analystes et commentateurs en Europe. « C’est la même chose que les élections au Congrès américain en milieu de mandat, alors pourquoi s’en préoccuper !? » Une analyse plus approfondie des données nationales, conduite par l’IREF, révèle cependant que le taux d’abstentionnisme aux élections européennes atteint en réalité un niveau inquiétant dans de nombreux pays, ce qui ajoute aux inquiétudes concernant le déficit démocratique européen. Pire ! il semblerait que leur participation aux élections européenne, tout au long de leur vie, décourage les gens de voter aux élections nationales.
En matière budgétaire, les hommes politiques français ont pour habitude de tout faire à l’inverse de leurs homologues européens. Déjà en 1981, le gouvernement Mauroy pratiquait la relance, alors que la rigueur, afin d’endiguer l’inflation galopante, était de mise partout ailleurs. Aujourd’hui, après deux ans de tentatives peu convaincantes, qui devaient redresser l’économie, le Président Hollande a décidé de s’armer d’un « gouvernement de combat ». La volonté de réduire les dépenses publiques est dite et répétée, et c’est le Premier ministre, Manuel Valls, qui s’en chargera. Il vient d’annoncer qu’elles diminueraient d’environ 50 milliards d’euros (Md€) d’ici à 2017. Cette fois, les collectivités locales devront prendre part à « l’effort national », pour un montant de l’ordre de 10 Md€. Si les détails de ces coupes budgétaires ne sont pas encore connus, c’est la première fois que le gouvernement s’attaque de front aux finances locales. Il était temps !
En France, l’antilibéralisme ne connaît pas les frontières politiques. Il est partout. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par Nicolas Sarkozy et François Hollande, tous les leaders politiques français ont critiqué (ou critiquent) le libre-échange, la mondialisation et le marché en affirmant qu’ils sont à l’origine de la crise économique. Ils continuent à proposer plus de réglementations et l’intervention de l’Etat. Cette obsession antilibérale est aussi celle d’une partie des médias qui ont repris les clichés économiques des politiques tandis que les Français tombent dans le piège de l’économiquement correct. Pour autant, l’antilibéralisme n’est pas un phénomène conjoncturel. C’est une attitude constante en France.
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Dans son ouvrage, « Le capital au XXIème siècle », aussi imposant que sa précédente somme sur « Les hauts revenus en France au XXème siècle », Thomas Piketty amasse de très nombreuses données sur l’évolution des patrimoines dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis. Ces informations permettent de mieux connaître le rapport de nos sociétés au capital et la distance entre les plus riches et les plus pauvres. Sauf que l’auteur en fait un usage trompeur, dénaturé à la manière du matérialisme scientifique du XIXème siècle.
A la façon des auteurs marxistes, il élève son discours à la prétention d’une démonstration scientifique. Il ne veut pas seulement convaincre, il veut asséner une vérité, la sienne, dont les formules mathématiques qu’il présente seraient la raison. Certes, il indique « qu’il faut se méfier de tout déterminisme économique en cette matière » (page 47), mais il utilise l’économétrie pour annoncer la répartition des richesses attendue au XXIème siècle comme s’il n’avait guère de risques, voire aucun, de se tromper. Et ce tableau considère que l’écart entre riches et pauvres tendra à s’élargir inéluctablement, quand bien même il reconnaît que ce fut l’inverse au XXème siècle. Il poursuit les courbes comme Malthus au XVIIIème siècle ou le Club de Rome dans les années 1970 le faisaient pour prédire que le monde entier allait mourir de faim ! Il conteste la courbe en cloche des inégalités de Kutznets pour tracer d’autres lignes qui méconnaissent l’humain. Il note que « Marx a totalement négligé la possibilité d’un progrès technique et d’une croissance continue de la productivité » (page 28) dans sa théorie d’une accumulation infinie du capital jusqu’à provoquer la mort du capitalisme, mais il reproduit autrement une théorie de la croissance sans fin des patrimoines.
En synthèse :
– Thomas Piketty propose des courbes statistiques comme Malthus au XVIIIe siècle ou le Club de Rome dans les années 1970
– La théorie de Piketty sur une croissance sans fin des patrimoines ne résiste pas à l’analyse des faits
– Il y a d’abord une confusion entre capital (productif, financier, immobilier) et patrimoine cessible
– Thomas Piketty soutient que, pendant les 20 siècles passés, le taux de rendement du patrimoine se serait situé à 4 points au-dessus de la croissance
– Or, il faut déjà savoir comment il a pu obtenir des données sur 2 000 ans ?? C’est absolument impossible
– Par ailleurs, contrairement à ce qu’il soutient, en moyenne, le rendement nominal du patrimoine net des ménages ne peut pas être supérieur au taux de croissance économique
– Si les calculs de Piketty étaient justes, les 1 % des plus riches devraient posséder toutes les richesses disponibles d’ici 2016 !
– Les calculs de Piketty sont faux car il méconnait la réalité : l’économie n’est pas figée, le capital est épargné, réinvesti ou même dilapidé ; la mobilité sociale est extrêmement importante et les inégalités ne sont pas rigides
Comme tous les ans, l’IREF publie un Rapport (Taxation in Europe 2013) sur l’évolution de la fiscalité en Europe. Environ une trentaine de pays sont passés au crible par les correspondants de l’IREF sur place. Le Rapport révèle que la grande majorité des pays ont continué sur la voie des réformes (moins d’Etat et de dépenses publiques) afin d’essayer de sortir de la crise.
Malheureusement, certains pays ont aussi choisi d’augmenter la fiscalité avec l’espoir de remplir les caisses de l’Etat. En laissant de côté la France, qui est un cas à part par son entêtement à ne pas lancer de vraies réformes économiques, nous pourrions classer les pays analysés dans le Rapport dans plusieurs catégories.