Il devrait exister une règle pour interdire aux politiques de se mêler de ce qu’ils ne connaissent pas. La France est un pays où ceux qui sont au pouvoir se croient investis d’une mission divine, celle de sauver la nation. Le coronavirus leur en donne une merveilleuse occasion. Ils ont « pris les choses en main », ils ont rappelé l’importance de l’Etat et de ses administrations, ils sont descendus en roulant des pectoraux sur le champ de l’interventionnisme. Dans les médias, on les voit plus souvent que les médecins et les spécialistes.
État et administrations
« A Bruxelles, ils veulent nous imposer ce qu’on doit manger ! » Matteo Salvini ne décolère pas. Il a trouvé un nouvel argument de poids pour s’en prendre aux technocrates bruxellois et…
Un conseil des ministres a été réuni ce samedi 29 février pour statuer sur la propagation du coronavirus. En réalité, il semble bien que le but principal était de décider de mettre en œuvre l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans débat. Et en sus le gouvernement en a profité pour décider d’annuler tous les rassemblements « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes jusqu’à nouvel ordre et se permettre d’interdire également d’autres rassemblements en milieu ouvert quand ils occasionnent « des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule ». Le ministre Olivier Véran a d’ailleurs expliqué : « Ces mesures sont provisoires et nous serons sans doute amenés à les faire évoluer, ce sont des mesures contraignantes et nous souhaitons paradoxalement qu’elles durent un peu, parce que cela voudrait dire que nous parvenons à contenir la propagation du virus. » Un moyen, si nécessaire, d’empêcher des manifestations contre la réforme des retraites en même temps que le gouvernement veut la faire adopter en force.
Ces deux mesures sont pourtant peu justifiées :
Un homme en colère. Ivan Rioufol l’est depuis de longues années. Il a tiré le signal d’alarme bien avant d’autres mais on ne l’a pas écouté. Ceux qui lui prêtent une oreille attentive sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui mais n’est-il pas un peu tard ? Dans cet essai écrit avec la plume trempée dans le fiel, Rioufol n’hésite pas à désigner les coupables. Présidents, ministres, intellectuels, journalistes, activistes… ils ont abandonné la France au nom du multiculturalisme et du “diversitisme”. Mais toutes les cultures ne se valent pas et celle qu’on nous impose n’en est pas une. C’est une religion-idéologie qui veut refaçonner le pays, sa culture, ses libertés. L’auteur a raison de rappeler l’existence des zones de non-droit niées par ces “traîtres”(élus locaux, politiques donneurs de leçons de morale, intellectuels, journalistes aveugles, etc.) mais où l’islamisme règne …
Publié aux débuts des années 2000 sous la direction de Bernard Zimmern, Le livre noir de l’ENA est, d’une part, une véritable radiographie de cette école créée juste après la guerre, avec son fonctionnement et ses modalités d’enseignement et d’autre part, une énumération complétée par une analyse détaillée de la plupart des catastrophes économiques et sociales provoquées par des fonctionnaires sortis de ses rangs. Ce qui revient à parler de la plupart des dysfonctionnements graves de notre économie. Depuis 1974 et la première génération d’énarques qui arrivent à des postes de responsabilité, la France a connu une hausse ininterrompue du chômage, des dépenses publiques, des prélèvements et des impôts. La responsabilité des énarques dans ce désastre est incontestable. Ils ont été – et ils sont toujours – les décideurs principaux de la politique économique et fiscale menée par les politiques, de droite ou de gauche.
Tout est bon pour s’attaquer aux propriétaires. Il y a d’abord la fiscalité. Selon un rapport de l’OCDE (début septembre 2019), la France est le pays où l’on taxe le plus les propriétaires immobiliers – à hauteur de quelque 100 Mds d’euros. Ensuite, il y a les réglementations et les normes qui les étouffent. Le rapport du député Nogal (LREM), en juillet 2019, proposait même de les alourdir, et d’y adjoindre une politique punitive pour ceux qui ne les respecteraient pas ! D’autres dispositions encourageaient le développement des « observatoires des loyers » pour mieux contrôler le parc locatif.
La nouvelle mode, particulièrement en Europe, est de considérer que la relance budgétaire doit se substituer à la politique monétaire pour soutenir la croissance. Ce retour en grâce de la tentation keynésienne est d’autant plus surprenant que le modèle a maintes fois montré ses limites dans l’histoire.
Cela fait des décennies que lorsqu’on veut fustiger la mesquinerie, la pusillanimité ou l’étroitesse de vue d’une personne qui déplait, on la traite systématiquement de « comptable » ou pire de « petit comptable », comme si pour tous ceux qui l’emploient ce qualificatif hautement péjoratif suffisait à clore définitivement toute discussion. Certes les milieux artistiques, dont on connaît bien l’appétence pour les chiffres, ont ouvert la voie, le cinéma en tête, mais depuis le dénigrement a fait florès dans la presse et les autres médias, ainsi que dans les milieux politiques, à chaque fois notamment que quelqu’un de bon sens ose s’élever contre une approche par trop exclusivement dépensière ou déraisonnable. C’est ainsi que le sociologue canadien, Mathieu Bock-Côté, voit dans nos comportements de « comptables » l’une des sources de l’immobilisme français et de cette résistance, voire même parfois de cette hostilité à la réforme, qui caractérisent notre pays.
Six-cent quatre-vingt une pages ! Telle est l’épaisseur de l’édition 2019 du rapport annuel sur l’état de la fonction publique. Une édition 2019 qui porte mal son nom puisque les chiffres les plus récents sur lesquels elle est construite sont ceux de 2017. Néanmoins ce pavé, apte à occuper les longues soirées d’hiver, est une source inépuisable de renseignements sur les ressources humaines des trois versants, comme on dit maintenant, de la fonction publique.
En octobre 2019 a été mise en place une Convention citoyenne pour le climat constituée de 150 citoyens tirés au sort et appelés à formuler des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce 10 janvier, M Macron leur a promis de prendre en compte leurs propositions d’une manière ou d’une autre. Est-ce raisonnable de confier ainsi l’avenir de nos politiques à la roulette russe du tirage au sort ? Certes, ce procédé a contribué à l’édification à Athènes de la première démocratie occidentale. Mais il s’agissait de quelques milliers de citoyens et leurs décisions étaient d’ailleurs encadrées par ceux qui en leur sein étaient désignés comme les plus capables. Pour le moins, cette expérience, sans doute relativement dangereuse, mérite débat.