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Trump et la Russie de Poutine : quelques rappels et mises au point

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Personne ne sait comment Trump va régler la guerre en Ukraine « en 24 heures », comme il l’a dit. On sait en revanche ce qu’il a fait concernant l’Ukraine et la Russie de Poutine durant son premier mandat. Rappel des faits.

– Il y a d’abord l’aide militaire à l’Ukraine (voir le graphique plus bas). Avant l’invasion de la Crimée en 2014, l’Amérique d’Obama l’avait pratiquement arrêtée. Elle ne représentait que quelques dizaines de millions de dollars par an, à peine. A partir de l’élection de Trump en 2016, elle atteint puis dépasse 200 millions de dollars par an avec plus de 400 millions en 2019 et 2020. Trump est le premier président américain à prendre la décision de fournir des armes létales (missiles anti-chars / Javelins) à l’Ukraine. Sans cette aide, l’Ukraine n’aurait jamais pu résister en février 2022.

Après son élection en 2020, Biden a voulu ralentir la collaboration militaire avec l’Ukraine et tenter un rapprochement avec Poutine. Avant le sommet de la mi-juin 2021 entre les deux dirigeants, il a même suspendu un programme d’aide militaire de 100 millions de dollars à l’Ukraine, donnant ainsi à Poutine une preuve d’« amitié ».

– En avril 2017, Trump ordonne le bombardement d’une base aérienne en Syrie, en réponse à une attaque chimique des forces d’Assad. Les défenses aériennes russes (Poutine est le principal allié d’Assad avec des troupes sur place) sont détruites. Moscou réagit et déclare que ces bombardements ont placé les Etats-Unis « au bord d’une guerre ouverte avec la Russie ».

– Lors de son discours à Varsovie en juillet 2017, Trump insiste sur l’importance et le poids  des liens transatlantiques. Il invite les gouvernements européens à résister aux forces qui menacent les valeurs démocratiques occidentales. Face aux menaces russes, il annonce qu’il enverra plus de militaires américains dans les pays de l’Est. Le nombre de soldats américains présents en Pologne et en Roumanie n’a jamais été aussi élevé que sous sa présidence.

– En février 2018, les forces spéciales américaines et des frappes d’artillerie à partir d’une base américaine en Syrie font environ 200 victimes russes parmi les troupes Wagner qui les avaient attaquées. Cet affrontement est considéré par les commentateurs comme « le premier conflit mortel entre Russes et Américains depuis la guerre froide ». A la Douma (l’Assemblée russe), on parle d’un « acte d’agression américain ».

– En octobre 2018, le président Trump se retire du traité INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty) sur les armes nucléaires de portée intermédiaire : « La Russie n’a pas respecté le traité. Nous allons donc mettre fin à l’accord et développer ces armes ».

– En janvier 2019, l’administration Trump accuse la Russie d’ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela lors de la réélection très contestée du dictateur Maduro. Elle l’accuse aussi de soutenir un narcotrafiquant poursuivi par la justice américaine.

Les dictateurs comme Poutine sont déboussolés lorsqu’on leur tient tête que l’on réagit vigoureusement. Un individu aussi imprévisible que Trump décourage le Kremlin qui n’a attaqué l’Ukraine qu’après l’arrivée de Biden et le piteux retrait d’Afghanistan. En janvier prochain, nous verrons quelles seront les réponses de la nouvelle administration américaine. Pour le moment, les choix de Marco Rubio et Michael Waltz, respectivement Secrétaire d’Etat et Conseiller à la sécurité nationale, ne sont pas de bonnes nouvelles pour les dictateurs.

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