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Trump est-il aussi fou qu’on le dit ?

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Les propos de Donald Trump sont régulièrement critiqués et moqués par la presse européenne. Sa dernière déclaration sur l’Alliance atlantique n’a pas fait exception. Le Monde a titré : « Donald Trump suscite l’effroi parmi les alliés en mettant en cause le principe de solidarité au sein de Otan ».

Il faut dire que l’ex-président américain n’y est pas allé de main morte. Il a affirmé le week-end dernier lors d’un meeting en Caroline du Sud : « Non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les [les Russes] encouragerais à vous faire ce qu’ils veulent », remettant ainsi en cause le principe même de l’Otan qui veut que les alliés se défendent mutuellement en cas d’attaque.

En fait Trump a dans le collimateur les pays qui ne font pas suffisamment d’efforts pour se réarmer. « Vous êtes de mauvais payeurs » leur a-t-il lancé. Longtemps, les membres de l’Otan se sont reposés sur la puissance de feu américaine. Depuis 2006, les Alliés sont incités à consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires afin d’assurer la capacité opérationnelle de l’organisation. Aujourd’hui, seuls 11 pays sur 31 satisfont à leurs obligations. La France, avec des dépenses de défense représentant 1,9 % de son PIB 2023, n’est pas dans les clous. L’Opinion ne rapportait-il pas, il y a quelques mois, que l’armée française, en cas de guerre, ne pourrait tenir qu’un « front de 80 kilomètres. Pas plus » ?

Si Trump n’a pas tort sur l’investissement insuffisant des Européens pour leur défense, il n’en reste pas moins que sa sortie anti-Otan pourrait être considérée, par Poutine, comme un blanc-seing pour continuer à détruire l’Ukraine et pour envisager d’envahir les pays baltes.

Alors que cette polémique fait rage, l’interview par Les Échos mercredi dernier (7/02) d’Aaron Hedlund, ancien conseiller économique de Trump à la Maison-Blanche et actuel directeur de la recherche de l’America First Policy Institute (AFPI), le principal think tank trumpiste, est passée presque inaperçue.

Que dit Hedlund ? En l’occurrence ceci :

« […] nous allons enlever les béquilles et laisser les producteurs américains produire, quelle que soit la source d’énergie. Nous disons au marché de faire son travail et nous laissons faire les producteurs. […] Il n’y a pas que le pétrole et les énergies fossiles. C’est le marché qui décide ».

 « Nous avons mené une réforme fiscale majeure en 2017. La réduction drastique de l’impôt sur les sociétés nous a rendus beaucoup plus compétitifs à l’international. […] Mais ces exonérations expireront en 2025. L’une des très grandes priorités consiste à rendre ces réductions d’impôts permanentes. Et puis à aller plus loin, à simplifier le Code fiscal et à le rendre plus favorable à la croissance, via un paquet fiscal ».

 « L’idée n’est pas de permettre des déficits plus élevés. C’est d’encourager l’investissement et le travail, en éliminant les failles et en réduisant les taux d’imposition. De nos jours, beaucoup trop d’entreprises sont à court de cash. Et trop de gens à divers niveaux de revenus ne peuvent pas monter l’échelle et gagner plus d’argent car ils sont pénalisés par les impôts et les transferts sociaux ».

 « Le plus urgent, c’est d’abroger l’IRA, qui ne mérite d’ailleurs pas son nom de Loi de réduction de l’inflation, pour revenir au niveau de dépenses de 2019. Cela permettra de réduire les impôts ».

Le Trump de 2024 semble donc avoir un programme économique ressemblant fort à celui de 2016. Le problème est qu’il aussi protectionniste et qu’il propose des taxes, notamment douanières, montrant clairement qu’il est contre le libre-échange. Hedlund déclare aussi aux Échos que « le président Trump a dit très clairement à la télévision qu’il était important de protéger et de sauver la Sécurité sociale » d’État qui, comme le disait Milton Friedman, est « la combinaison d’un mauvais système de taxation et d’une mauvaise façon de redistribuer la richesse ».

Bref, le Républicain multiplie les propos provocateurs et contradictoires. Dire n’importe quoi pour faire parler de soi et séduire les électeurs n’est pas digne d’un ancien Président. Les Républicains ne devraient-ils pas finalement se choisir un candidat moins imprévisible que Trump ?

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2 commentaires

Chrysostome 14 février 2024 - 2:52

Vous êtes Trumpiste et républicain. Vous parlez de Biden comme s’il était à l’extrême gauche ! Donc, Trump va développer les productions américaines. Mais, il n’aura plus le commerce avec l’Europe 450 millions d’habitants, il n’aura plus le financement de l’OTAN pour développer ses usines d’armement, il veut l’isolement, il l’aura. Un coup d’état loupé ne vous interpelle pas, ce n’est pas ce que je pensais de vous.

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