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SNCF : des subventions et des grèves

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Avec un chiffre d’affaires de 43,4 milliards d’euros, un résultat net de 1,6 milliard et quatre exercices consécutifs dans le vert, la SNCF présente des résultats financiers positifs. Les chiffres sont globalement bons, la réalité sur le terrain, plus nuancée. N’oublions pas qu’en 2024, 17% des trains ont eu du retard sur les lignes nationales, entre autres problèmes

En 2024, les TGV ont battu un record historique avec 126 millions de voyageurs transportés. Ce succès commercial concerne exclusivement les lignes à grande vitesse, exploitées sans intervention publique directe. Toutefois, il s’est accompagnée d’une hausse continue des tarifs : les prix des billets ont augmenté de 8 % depuis 2019 et beaucoup plus sur certains billets TGV, une dynamique pourrait remettre en question l’accessibilité du rail.

À cela s’ajoutent les grèves. Les syndicats de cheminots appellent à une nouvelle grève le 8 mai prochain, revendiquant notamment le versement de primes en lien avec les bons résultats financiers de l’entreprise. Or une journée de grève coûte en moyenne 20 millions d’euros à la SNCF, un impact économique significatif pour une entreprise qui se doit d’être de plus en plus compétitive. Par ailleurs, les cheminots ont déjà bénéficié d’une revalorisation salariale significative de 17 % sur trois ans, une progression supérieure à l’inflation, estimée à 13 % sur la même période.

Il faut aussi rappeler que le régime spécial de retraite des agents SNCF demeure largement subventionné par la collectivité, à hauteur de 3,2 milliards d’euros par an. Plus largement, le soutien public à la SNCF suit une trajectoire ascendante : les transferts financiers de l’État sont passés de 14,3 milliards en 2017 à environ 20 milliards en 2023.

Heureusement, la concurrence commence à s’installer sur le marché ferroviaire français. Trenitalia opère désormais en France, remettant en cause le monopole historique de la SNCF sur la grande vitesse. L’entreprise italienne a vu sa fréquentation augmenter de 40 % sur la ligne Paris-Lyon entre 2023 et 2024. À moyen terme, l’arrivée prévue de Proxima, un nouvel acteur ferroviaire ambitionnant de se lancer en 2028 avec déjà un milliard d’euros levés, pourrait encore accentuer cette dynamique concurrentielle.

Tout cela préoccupe le PDG de SNCF Voyages, Christophe Fanichet : « La SNCF ne peut pas se permettre une grève. S’il y en a une, les clients vont essayer la concurrence, que ce soit le covoiturage, le bus ou une autre compagnie ferroviaire ».  Arnaud Aymé, analyste spécialiste des transports au cabinet Sia Partners, ajoute : « Jusqu’ici les grèves nuisaient aux clients de la SNCF. Maintenant, elles nuisent à l’entreprise elle-même, puisqu’il y a d’autres choix par le rail ». En clair, chaque grève fragilise un peu plus la SNCF, ses salariés et ses voyageurs.

Dans ce contexte, le futur PDG de la SNCF devra engager une refonte de l’entreprise ferroviaire française qui passe par une privatisation pour pouvoir affronter le marché.

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14 commentaires

fm06 25 avril 2025 - 7:04 am

Le montant des subventions représente plusieurs fois celui de ce “résultat net” positif. Autrement dit, la SNCF équilibre ses comptes, non pas en rendant des services à ses voyageurs, mais grâce à l’argent gratuit des autres. Vivement que la concurrence se généralise!

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Roven 25 avril 2025 - 7:54 am

La concurrence est un bienfait qui a un revers: plus la SNCF va s’enfoncer, plus elle va accroître sa ponction sur nos impôts…

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Duhamel 25 avril 2025 - 4:52 pm

Faudra faire comme avec la poste et Privatiser .

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Broussard 25 avril 2025 - 8:02 am

Quel plus grand regret de ma vie que de ne pas avoir été aiguillé vers la SNCF quand j’avais 18 ou 20 ans ?
J’aurais passé celle-ci à faire grève entre deux tournages de pouces, et je serais à la retraite depuis 30 ans au lieu de 20 !

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Saturne 25 avril 2025 - 8:53 am

Et l’interdiction des syndicats

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poivre 25 avril 2025 - 9:00 am

Retraité, je ne prends plus jamais le train. La voiture individuelle vous mène n’importe où au mètre près, pour pas cher et dans un confort irremplaçable, avec un stock de bagages intransportables et sans jamais se mettre en grève….

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BELTRAMIN 25 avril 2025 - 9:06 am

La SNCF, championne du monde des grèves!

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Duhamel 25 avril 2025 - 4:59 pm

Question à un conducteur de TGV !
Combien d’heures pouvez vous conduire par jour ?
Quand vous dormez a l’extérieur , avez vous droit à une journée de récupération ?
combien de jours par sem roulez vous ?
C’est pour comparer avec un routier !!!!!

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VANNIER Alain 25 avril 2025 - 2:55 pm

Je ne suis pas d’accord avec votre présentation du résultat de la SNCF. Elle n’a pas dégage un résultat positif mais a perdu plus de 10 milliards d’euros des environ 13 milliards de subventions reçues de l’état. Pour rappel l’usager ne paie que 38% du coût réel du billet le reste étant finance par le contribuable comme moi qui ne met jamais les pieds dans un train sans oublier les avantages scandaleux dont bénéficient les agents et leurs proches (2 millions de personnes seraient concernées)

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Nicolas Lecaussin 26 avril 2025 - 5:06 pm

C’est ce qu’on dit…

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Yves Heulenote- Poh 25 avril 2025 - 3:44 pm

Si les syndicats qui minent l’activité de la SNCF ne comprennent pas le danger, laissons les se tirer une balle dans le pied . Leur mort est au bout du chemin . Somme toute ce serait une bonne nouvelle pour le budger qui s’économiserait alors une aide de 20 milliards .

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Y'enamarre 25 avril 2025 - 6:28 pm

Ils n’ en auront jamais assez et comme leur pouvoir de nuisance est très grand ils ont encore de belles années devant eux.
Si nous en avions le pouvoir ne ferions nous pas tous comme eux ?
Un fond de jalousie anime certains rageux.

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AlainD 28 avril 2025 - 7:15 pm

Quand la concurrence sera trop forte, les rageux syndicalistes déclencheront une pagaille organisée pour empêcher les autres de travailler, c’est maintenant qu’il faudrait encadrer le droit de grève car actuellement c’est juste une arme contre les voyageurs.

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Albatros 2 mai 2025 - 7:43 pm

Un seul mot : PRIVATISATION.

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