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Qui se préoccupe des femmes afghanes ? Ni les instances internationales ni, encore moins, nos valeureuses féministes

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Les mesures féministes du ministère afghan la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice sont connues : pas d’école après l’âge de 12 ans, aucun déplacement possible sans le contrôle d’un « mahram » (tuteur), obligation de se couvrir de la tête aux pieds afin de ne pas exciter la convoitise des mâles en cas de sortie, maquillage, parfum, chant, bannis ; et, tout récemment, interdiction de réciter le Coran à voix haute « en présence d’autres femmes ». Sans oublier la promesse de lapidation en cas d’adultère.

On le murmure, il existe des écoles secrètes, des degrés de tolérance chez les responsables locaux, des accommodements. La loi est cependant la loi : la charia peut être à tout moment strictement appliquée. Tout comme nombre d’esclaves noirs étaient bien traités mais néanmoins à la totale merci de leurs maîtres.

Les femmes afghanes ne sont plus que des sacs à semences pour la production en série d’enfants. Sait-on dans quelles conditions ? Pas d’université, donc pas de femmes médecins. Celles qui exercent encore – sous la surveillance, elles aussi, d’un mahram – vont se raréfier. Il n’y a déjà plus de soignantes. Les médecins hommes ne peuvent examiner leurs patientes que si elles sont intégralement couvertes et accompagnées de leur tuteur (informations communiquées par Human Rights Watch). Et que deviennent les femmes stériles ? Dans quelle poubelle les jette-t-on ? La noire, la jaune ?

Les sociétés occidentales s’indignent. Elles « condamnent fermement ». L’ONU s’est même dite « préoccupée ».

C’est tout ? Un pays installe l’esclavage et l’apartheid pour la moitié de sa population et l’on regarde ailleurs après quelques mots de compassion ? Aucune « instance internationale » pour agir ? Pas de manifestations d’ampleur de nos grandes âmes patentées ?

Non. Chez nous, on déboulonne les statues de nos esclavagistes morts depuis longtemps, c’est moins risqué. Chez nous, les femmes se disent dévastées parce qu’un homme leur a fait un gratouillis dans le cou. Geste hautement répréhensible, nous sommes bien d’accord, mais s’il devient normal de mettre l’appareil judiciaire en branle pour un gratouillis dans le cou, nous sommes mal. « C’est ma dignité qui est bafouée ! » Ricanements des démons de l’enfer en Afghanistan. « C’est ma liberté en tant que femme qui est en jeu ! » Hurlements de rire de ces mêmes démons… Comme des prestidigitateurs, les talibans sont en train de faire disparaître les femmes afghanes dans les plis de leurs tissus ; et les spectateurs n’y voient, ou ne veulent y voir,  que du feu.

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