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Pour que les voitures soient toutes électriques en 2035, il faudrait 15 nouveaux réacteurs nucléaires !

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Les gouvernements qui promettaient de diviser par deux le nucléaire en France n’ont pas fait d’étude d’impact sur les conséquences de ces mesures. Pas plus que sur l’interdiction des voitures thermiques. On ne peut que le regretter. Car les voitures neuves essence et diesel seront bien interdites en Europe à partir de 2035. C’est Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, qui l’a annoncé en 2022.

Ceux qui sont à l’origine de cette décision auraient dû au moins évoquer les problèmes qui se poseront à notre industrie automobile, et ils seront massifs; ils auraient dû soulever la question de l’augmentation des prix pour le consommateur, celle des terres rares, que nous ne possédons pas, ou celle de l’élimination des batteries en fin de vie. Et bien entendu beaucoup plus creuser l’aspect énergétique, que nous retiendrons surtout ici.

Au niveau national, quels seront les nouveaux besoins en électricité ? Les voitures consomment environ 50 milliards de litres d’essence chaque année. Pour produire la même énergie, il faudra produire 100 milliards de kWh d’électricité.  Cette électricité ne peut être fournie de manière fiable aujourd’hui que par des réacteurs nucléaires. Il faudrait donc construire une quinzaine de réacteurs pour fournir ces 100 Mds de kWh. De quoi engloutir toute la production des 14 nouveaux réacteurs envisagés aujourd’hui !

Sur les autoroutes, il risque d’y avoir pénurie : une station-service devra s’équiper de 200 bornes et d’une puissance de 20 MW d’électricité, soit la consommation quotidienne de Marseille, pour répondre à  une demande qu’elle satisfait actuellement avec 20 pompes.

Autre point sur lequel on aurait pu s’interroger : l’intérêt pour l’environnement. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) indique qu’il n’existe que si le véhicule est suffisamment léger, donc si sa batterie a une capacité limitée, de l’ordre de 60 kWh (chiffre qu’elle a indiqué en octobre 2022). C’est  à peine plus, par exemple, que celle de la Zoé de Renault (52 kWh), dont l’autonomie est, en pratique, limitée à quelque 200 km sur autoroute. Conclusion : une batterie lourde est nécessaire uniquement pour partir en vacances, mais comme on ne peut encore en changer selon l’usage qu’on en fait, elle fonctionnera néanmoins toute l’année. Intérêt pour l’environnement : nul. Une batterie plus légère est moins nocive, mais oblige à s’arrêter environ trente minutes toutes les heures, voire plus s’il y a des files d’attente. Intérêt pour le consommateur : à chacun de l’évaluer, mais avec des enfants, des animaux et par grosse chaleur, il risque de n’être pas évident.

Remarquons enfin que dans des pays comme l’Allemagne, où l’électricité produit huit fois plus de CO2 par kWh qu’en France, ou comme la Pologne, seize fois plus, la voiture électrique n’a guère de sens.

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7 commentaires

jean ricca 24 juin 2024 - 9:32

C’est approxivement le calcul que j’avais fais

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Delbecque 24 juin 2024 - 8:02

Vos Sources?
Vos compétences?

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François Martin 24 juin 2024 - 9:35

Les gouvernements (français et autres) passent leur temps à empiler des mesures inappropriées dont aucune n’a fait l’objet d’une étude d’impact. Trop fatigant ?

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yuropp 24 juin 2024 - 10:25

Il reste néanmoins une faille dans leur « muraille fonctionnariale » : les groupes électrogènes ne sont pas des véhicules, ne sont pas soumis à la réglementation sur les véhicules (choix et taxation des carburants inclus). Or, ce qui limite les performances des moteurs à combustible liquide, c’est la nécessité d’en faire varier la vitesse de rotation.
Un moyen de recréer des véhicules hybrides malgré leur interdiction ? Non, bien sur. Les constructeurs vendent des véhicules électriques « limités mais conformes aux ordres des bureaucrates urbains », avec juste un emplacement pour y mettre ce qu’on veut : valises, motoculteurs, batterie de secours. Ou groupe électrogène.
Et un fabricant de groupes électrogènes ou de motoculteurs (ou de tronçonneuses, ou… etc.) n’est pas un fabricant de voitures. Après, qu’il y ait une prise de rechargement de la voiture et une sortie de gaz d’échappement…

La pollution ? Cette approche permettrait de reprendre les travaux « longs » sur la réduction de la consommation, donc de la pollution (moins on brûle de carburant, moins il y a de produits de combustion. Logique, non ?).

L’intelligence des citoyens est le pire ennemi du fonctionnaire, car il ne veut pas d’une solution technique nuisible à sa carrière.

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Eschyle 49 24 juin 2024 - 12:51

Il existe une voiture à propulsion électrique , sans lithium , inventée en France , et qui tient en trois chiffres : autonomie , 2.500 kilomètres ; prix de revient kilométrique , 7 centimes d’€ ; temps de changement de la batterie , 90 secondes . Vous avez mon adresse mèl , qu’attendez-vous pour m’interroger ? Si vous ne dites rien , taisez-vous .

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Biloute 24 juin 2024 - 5:19

Nos énarques, très instruits mais guère intelligents finissent le travail de destruction du pays qu’ils détestent, le premier des leurs nous « gouverne » !

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Stéphane Colaiacovo 25 juin 2024 - 10:45

Ces mesures prises depuis quelques années sont souvent dictées par des manœuvres politiciennes (draguer les verts par ex) sans se soucier de l’avenir… C’est toute la différence entre élire des « politiciens » et des « hommes d’état »…

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