Le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, actuellement président de la Cité internationale universitaire de Paris et également président du comité d’éthique des Jeux olympiques de Paris, a donné le 13 mai un entretien au Figaro au sujet du projet de loi sur la fin de vie. « Ce texte signe une nouvelle victoire de l’individualisme sur le collectif, la sollicitude et la fraternité », commence-t-il, avant d’ajouter que le projet peut « apparaître comme l’ultime ruse du libéralisme pour faire des économies sur l’Etat-providence ».
Ces propos ne sont rien de moins qu’affligeants. Nous ne pouvons que reprendre les termes de la pendule que nous avons consacrée au même sujet le 20 mars (« L’euthanasie, stade suprême du libéralisme ? »). Il est tout simplement absurde et plus encore insultant d’accuser le libéralisme de mépriser la vie humaine, lui qui a attaché son nom au strict respect de la propriété de l’homme sur son corps.
Il est vrai que Jean-Marc Sauvé est énarque et ancien membre du parti socialiste, ce qui ne doit guère l’aider à saisir les principes du libéralisme… Ajoutons, ce qui aggrave son cas, que son rejet de l’individualisme est un défi à la civilisation.
On comprend que le Conseil d’État, dont Jean-Marc Sauvé a été longtemps le vice-président, ait perdu depuis quelques temps déjà sa réputation d’institution traditionnellement libérale.
2 commentaires
Cet homme est depuis longtemps démonétisé après s’être attaqué au secret professionnel qui devrait selon lui s’effacer au profit des « lanceurs d’alertes» alors que si le secret professionnel n’est plus absolu il n’y a plus de secret professionnel.
C’est au demeurant lamentable, affligeant de soutenir que ce projet de loi sur la mort serait une victoire de l’individualisme dans la mesure où la mort serait toujours administrée par une sorte de bourreau des temps modernes qui soit mettrait à votre disposition l’arme de votre propre meurtre soit vous assassine.
Dans cette hypothèse il faut que ce bourreau collabore avec sa victime et ne peut pas être un libéral parce que le libéral respecte son voisin, son proche et ne peut que respecter la vie de ce dernier.
Enfin cet ancien séminariste a pour l’heure réussi son but ultime de transformer le juge administratif en nouveau prêtre voire en sorcier de la République en ce que dans le dossier de ce pauvre Vincent Lambert c’est le juge administratif qui se substitue au prêtre qui seul confronté à la désespérance de la vie venait donner l’extrême onction qui, au miracle, parfois n’empêchait pas la résurrection .
Les bourreaux depuis ne sont plus à la Santé mais au Palais Royal, drôle de non pour ce lieu qui se veut républicain
Je vous prie tout d’abord de considérer que ma profession a été créée en 451 avant notre ère; mes prédécesseurs et moi-même avons donc 2.475 ans d’expérience, le tout sans amour propre d’auteur.
Quant au projet de loi en débat, j’ignore quelles sont vos convictions religieuses et philosophiques; croyez bien que je n’ai l’intention d’offenser quiconque.
Quoi qu’il en soit, le cadre du débat se résume en deux lignes:
a) pour faire fonctionner une civilisation, il faut un logiciel laïc, d’essence divine: c’est la Règle de Saint Benoit, à la fois manuel de management et précis de procédure pénale, synthèse du droit romain, de la philosophie grecque et des deux testaments;
b) pour détruire une civilisation, il faut un logiciel laïc, d’essence satanique: c’est la Franc-Maçonnerie [je l’ai combattue 4 décennies].
Une fois que vous avez compris ceci, vous avez tout compris.
Dans l’exposé des motifs [ https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2462_projet-loi.pdf ], il est exposé que  » l’article 16 … institue une clause de conscience pour les professionnels de santé qui ne souhaiteraient pas participer à la procédure d’aide à mourir … Seuls les pharmaciens ne peuvent bénéficier d’une telle clause.  » Or, cela est impossible, les pharmaciens, tenus du Serment de Gallien, ne pouvant se parjurer.
Il s’agit donc d’une rupture anthropologique, analogue à la loi sur l’IVG, à l’origine ouverte aux femmes en état de détresse, aujourd’hui jusqu’à la veille de l’accouchement, pour motif thérapeutique: je ne blâme personne, mais avec le cumul des IVG et des embryons surnuméraires issus de FIV, chaque année, un demi-million de français tombent au champ d’honneur; dans un univers bientôt scindé entre OCDE (moins d’un Md d’habitants) et les BRICS (sept Mds d’habitants, dont notamment la Serbie, à terme la Hongrie), les conséquences démographiques ne peuvent être ignorées.
Quant au projet de loi, il comporte deux chapitres, le premier de 4 articles (l’accompagnement des malades, faute de soins palliatifs), le second de 17 articles (l’euthanasie, très exactement la kleptanasie). Or, est dans toutes les mémoires le précédent de Vincent LAMBERT, en état pauci-relationnel mais non en fin de vie, auquel fut imposé, non seulement une « sédation profonde et continue », mais encore la privation de toute hydratation, ceci pour complaire à la CEDH, dont la compétence, instituée par une déclaration du 2 octobre 1981, est caduque depuis le 31 octobre 1998. Il convient donc d’en revenir aux fondamentaux.
Quels sont ces fondamentaux ? Ma propre mère fêtera son centenaire le 11 septembre prochain (80 personnes attendues les 24 et 25 août prochains), pratique le qi gong (ou chi kung) et la marche nordique, le bridge et la tablette 4 G, conduit quotidiennement sa voiture; en clair, elle ne coûte rien, ni à la Sécurité sociale, ni à sa famille, et il ne viendrait à l’idée de quiconque de l’euthanasier.
Or, le budget affecté par l’assurance maladie au diabète était:
– en 2015, de 7.595.317.435 €; – en 2021, de 9.576.449.624 €; – et peut donc être extrapolé en 2024, à 10.825.362.280 €.
Suggérez donc d’en affecter le dixième, vous n’aurez plus besoin, ni de soins palliatifs, ni d’euthanasie.
Quant à l’euthanasie, le Professeur Léonetti, que j’avais interrogé lors d’un colloque tenu à la Faculté de médecine d’Angers, a été catégorique: à partir du moment où un vieillard ne souffre, ni physiquement, ni moralement, surtout, qu’il n’a pas de sentiment d’abandon et qu’aucune mutuelle ne fait pression sur lui pour faire des économies budgétaires, alors, il ne demande jamais à se faire euthanasier.
Moralité: pour l’ensemble de la loi, déterminez un budget global, avec clause « de residuo » du chapitre 1 au chapitre 2; dotez le tiers des départements dépourvus de services de soins palliatifs; complétez avec le dixième du diabète, réaffecté au sport; ensuite, reversez le reliquat non consommé du chapitre 1, sur le chapitre 2; et in fine, je ne serais pas surpris que le reliquat non consommé du chapitre 2 soit reversé au budget général.
Plus généralement, avant de voter quoi que ce soit, exigez une « disputatio », avec prestation de serment préalable (à l’instar des commissions d’enquête parlementaires, pour prévenir le parjure), entre adversaires et partisans de l’euthanasie; faites « dégorger les escargots », quant aux pensées et arrières-pensées; faites déposer les médecins, infirmiers et aides-soignants en soins palliatifs (ignorés à ce jour); suggérez malicieusement aux vaillants thanatonautes de se porter ducroires, en introduisant une « clause de Barathre »; rappelez-leur Jacques Attali, avouant, devant 200 auditeurs, le 16 février 2024, au sujet de la loi du 25 janvier 2011, issue de la « Proposition 213 »: « C’est un échec! »; invitez-les à décrire le cheminement de leurs travaux en loges; et surtout, demandez-leur de vous confirmer que la finalité première est, d’abord et avant tout, de détruire les fondements anthropologiques de notre civilisation. Pour paraphraser Pierre Boulez, « Certains partitions méritent le repos éternel ».