Pour attirer les talents, le musée de l’Air et de l’Espace du Bourget forme ses cadres à la parentalité !

Nous savons que l’État a bien du mal à faire venir ses fonctionnaires en Seine-Saint-Denis. A tel point qu’il a prévu des primes importantes pour faire naître des vocations !

Cela ne suffit visiblement pas. Ainsi, le media Acteur publics nous apprend-il que le musée de l’Air et de l’Espace implanté au Bourget (93) a toutes les difficultés du monde à attirer les compétences dont il a besoin alors même qu’il est le premier établissement culturel du département en nombre de visiteurs.

L’accessibilité ayant été identifiée comme un frein pour recruter, le musée a mis en place une navette depuis la gare RER du Bourget pour permettre aux agents de rejoindre leur lieu de travail plus facilement. Cependant, comme le relate Acteurs publics, « certains candidats, ayant mis 1 heure 30 pour venir depuis Paris en entretien, n’ont pas donné suite au processus de recrutement pour cette raison ». Le métro devant arriver aux portes du musée d’ici la fin de l’année 2026 ou le début de 2027 (si toutefois, il n’y a pas trop de retard dans la livraison !), le problème devrait se résoudre de lui-même.

D’ici-là, nous pourrions suggérer à la direction du musée de mener des campagnes de recrutement au Bourget et dans les localités voisines, après tout le taux de chômage en Seine-Saint-Denis dépasse les 10%. Pouvoir candidater à un emploi près de chez lui devrait motiver plus d’un jeune.

Mais nous ne suggérerons rien car le musée a eu une idée bien plus lumineuse que la nôtre : organiser des ateliers de formation et de sensibilisation sur l’accès à la parentalité pour l’ensemble du personnel encadrant afin d’aborder « les questions liées aux différents congés, au moment de l’annonce, à l’absence de l’agent et à son retour dans son administration ».

Une première session a eu lieu en novembre dernier – une deuxième est planifiée pour janvier 2025 – au cours de laquelle ont été mis « en confrontation le cadre juridique et la réalité du terrain ». L’atelier a notamment permis aux managers et encadrants de prendre conscience de la « nécessité de s’adapter à des situations qui sont toujours bien particulières dans un moment crucial comme celui d’une naissance ».

Mais la direction du musée ne souhaite pas s’arrêter là. Elle veut structurer la manière d’accueillir les agents en retour d’un congé de parentalité. Acteurs publics nous dit que « plusieurs actions concrètes ont d’ores et déjà été mises en place, notamment 4 jours d’autorisation d’absence dans le mois de retour de congé maternité et l’interdiction d’organiser les réunions avant 9 h 30 et après 17 heures ».

Ces « bonnes pratiques » ont été formalisées dans le règlement intérieur de l’établissement, et un « guide à destination des managers va être réalisé pour mieux accompagner les jeunes parents pendant un congé de parentalité, du départ au retour dans le service, avec l’accent mis sur la gestion de la charge de travail pendant cette période bien particulière ».

Précisons tout de même qu’une « petite dizaine d’agents ont été concernés par des situations de parentalité dernièrement » selon Alice Charbonnier, référente « mixité et égalité » des 104 équivalents temps plein, fonctionnaires et contractuels du musée.

Les mauvaises langues diront « tout ça pour ça » ! Et demanderont à faire le point fin 2025 pour voir si le pari a été tenu.