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Nos vêtements et la valse des étiquettes

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Jusqu’à présent, quatre types d’informations obligatoires devaient figurer sur les vêtements neufs que vous achetiez. Tout d’abord la composition, qui doit être lisible et rédigée en français. L’étiquette doit être fixée au produit et comporter la dénomination et le pourcentage en poids de toutes les fibres textiles utilisées, par ordre décroissant.

Une deuxième étiquette doit indiquer la taille, sous forme de chiffres (38, 40, 42, etc.) ou de lettres (S, M, L, etc.). Une troisième étiquette, facultative celle-là, peut renseigner sur l’entretien du vêtement, le plus souvent avec des pictogrammes comme le bac pour les indications de lavage ou le triangle qui informe sur l’utilisation possible de produits à base de chlore (eau de javel) et autres produits de blanchiment. Enfin, une quatrième étiquette doit renseigner sur le prix du produit (TTC). Le prix peut cependant être indiqué par le biais d’un panneau ou d’un écriteau placé à proximité du produit en vente.

Depuis le 1er janvier 2025, selon le décret n° 2022-748 du 29 avril 2022 relatif à l’information du consommateur sur les qualités et caractéristiques environnementales des produits générateurs de déchets pris en application de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC), les fabricants doivent indiquer l’origine de trois étapes clés de production des vêtements : le tissage, la teinture et l’impression et la confection. Par ailleurs, un avertissement pour les textiles majoritairement synthétiques qui rejettent des microfibres plastiques lors du lavage doit également figurer.

Cette obligation concernait déjà, depuis le 1er janvier 2024, les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 20 millions d’euros (M€). Désormais, celles qui ont un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10 M€ et responsables annuellement de la mise sur le marché national d’au moins 10 000 unités de ces produits y sont également soumises.

Au printemps dernier, le Gouvernement a dévoilé l’« Ecobalyse » qui vise à révéler le coût environnemental des vêtements. Affichée sur les vêtements, elle est faite d’un chiffre compris entre 0 (le vêtement le plus écolo) et l’infini (le plus polluant) tenant compte du type de produit et des matières utilisées, de la quantité de textile, du pays de fabrication, des émissions de gaz à effet de serre, de l’impact sur la biodiversité, de la durée de vie du produit, de l’incitation à la réparation, de la largeur de gamme du fabricant, etc. Selon le ministère, un tee-shirt en coton bio fabriqué en France, porté en moyenne 64 jours, sera noté 383, et un tee-shirt synthétique conçu en Asie, transporté par avion et porté 23 jours, sera noté 1 252. Pour l’instant, cette « Ecobalyse » n’est pas obligatoire, mais le ministère de l’Environnement espère qu’elle le sera prochainement.

Bien évidemment tout cela aura un coût, ne serait-ce que pour récolter et traiter les informations, qui se retrouvera dans le prix des produits. C’est sans doute ainsi que les politiques luttent contre la hausse des prix… autrement dit, la valse des étiquettes.

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6 commentaires

duriez 17 janvier 2025 - 9:42 am

Un effort de simplification significatif. Bientôt avec un peu d’ardeur un vêtement quel qu’il soit deviendra un véritable patchwork. Mais au juste encore un petit effort il faudra aussi imposer toutes ses contraintes sur les multiples étiquettes. Un vrai régal, presque aussi génial que la TVA sur les taxes. Décidément le bon sens n’est plus la chose au monde la mieux partagée. Tout cela à un moment où pour préserver l’économie circulaire on signe des accords de commerce internationaux. Comprenne qui pourra.

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Laurent46 17 janvier 2025 - 9:58 am

L’idiotie n’a plus de limites dans ce gros mammouth public. Idiotie reste politiquement correct car en réalité c’est pire et en plus ils sont prétentieux et fainéants et ce depuis les moindres couches locales. Contraindre et Taxer c’est cela la République laïque écolo et gauchos la plus minable d’Europe. On commence à être loin d’une démocratie mais nous sommes dans une République et connaissez vous une République démocratique à travers le monde ?

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Broussard 17 janvier 2025 - 10:13 am

et à quand l’étiquetage indiquant le degré d’abrasion de ces vêtements sur le système pileux fessier des porteurs dont les microparticules pourraient se retrouver avec l’eau savonneuse ou de rinçage dans les égouts en direction
de nos malheureux océans ?

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Dudufe 17 janvier 2025 - 1:02 pm

Quand l’écologie devient une paranoïa.

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jacques lemiere 17 janvier 2025 - 2:13 pm

on a interet à garder les étiquettes si on veut revendre un jour.. car SI cette information est nécessaire…alors pas de raisons de la conditionner au CA ou je ne sais quoi.

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Albatros 20 janvier 2025 - 3:52 pm

Je mets en garde contre la “science” déployée pour le calcul de ces indices : elle peut carrément être qualifiée de pifométrique, à l’image des certificats “CE” censés garantir la conformité des imports aux réglementations européennes. Cela nous faisait rigoler à l’époque car, connaissant certains “critères” et surtout la fréquence des contrôles et sachant que la plupart des contrôles sont délégués à l’entité exportatrice extra-européenne, nous pouvions dire (et on peut encore aujourd’hui) que le marquage CE signifie Chinese Export.
Courtelinesquement vôtre !

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