Mercredi 5 décembre, le gouvernement italien a discrètement annoncé son retrait des « nouvelles routes de la soie » dont le protocole, qui de fait ne sera pas renouvelé, arrivait à échéance en 2024.
Le projet, piloté depuis Pékin, avait été lancé il y a dix ans mais n’avait guère convaincu les grandes puissances, l’Italie étant le seul membre du G7 à y avoir adhéré. Déçu des faibles retombées économiques d’un programme d’infrastructures terrestres et maritimes qu’elle avait rejoint en 2019, Rome était sous le feu des critiques pour son soutien à ce qui s’apparentait à un cheval de Troie de l’empire du Milieu sur le vieux Continent. Giorgia Meloni elle-même, avant son arrivée au pouvoir, avait parlé d’une « grave erreur » quand le ministre des Affaires étrangères de la péninsule, Antonio Tajani, s’était sobrement contenté de déclarer que la participation du pays au plan chinois n’avait « pas produit les résultats escomptés ».
Soucieux de ne pas froisser la deuxième économie mondiale et par peur des représailles contre les entreprises italiennes, l’exécutif de la Botte a donc préféré partir à bas bruit, sans pertes ni fracas.
Pour rappel, l’initiative portée par le président Xi Jinping est dotée d’un budget de 2000 Mds$ destiné à construire des ports, des routes, des voies de chemin de fer ou des aéroports, qui permettront d’accentuer la mainmise commerciale chinoise sur une majorité de pays pauvres qui n’ont visiblement pas été dégoutés par les exemples sri-lankais et monténégrins. Peu de pays développés avaient d’ailleurs répondu favorablement à son appel, la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni préférant conclure des accords commerciaux classiques.
Alors qu’une crise économique touche actuellement le pays de Confucius, cette nouvelle pourrait marquer un début d’arrêt de la progression de l’influence internationale chinoise en Europe, les Balkans demeurant le « ventre mou du crocodile » du continent.