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L’Etat veut faire main basse sur les retraites complémentaires

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Les retraites complémentaires vont être revalorisées de 5,12%. C’est mieux que rien mais c’est loin d’être suffisant pour les 13 millions de retraités français qui émargent à l’Agirc-Arco. Depuis plusieurs années, la valeur du point à l’Agirc-Arrco a été revalorisée en-dessous de l’inflation (2018, 2019 et 2021), et ne l’a pas été du tout en 2020. Mais ce n’est pas seulement la perte de la valeur du point qui inquiète, c’est le système même du régime complémentaire qui est menacé car le gouvernement veut transférer à l’Urssaf la collecte des cotisations Agirc-Arrco et, selon la loi adoptée en 2020, ce sera effectif à partir de janvier 2023. Avec des réserves à hauteur de 62 milliards d’euros, les comptes des retraites complémentaires sont plutôt bien gérés, ce qui n’est pas vraiment le cas des comptes publics. Encaisser les cotisations qui représentent environ 80 milliards d’euros signifie que l’Etat disposera de cet argent comme bon lui semble. On pense surtout à la fameuse soulte ou « compensation financière » versée aux régimes de retraite de la SNCF, de la RATP et d’EDF pour boucher les trous dans leurs budgets. Avec son régime unique, Emmanuel Macron veut faire payer au privé les privilèges du public.

Malheureusement, les responsables de l’Agirc-Arrco ne protestent pas suffisamment contre la mainmise de l’Etat. Ils alertent surtout sur les risques d’erreurs dans les calculs du droit à la retraite, mais beaucoup moins sur les risques de voir s’évanouir l’argent des retraites complémentaires. Ce n’est pas étonnant quand on sait que la gouvernance de l’institution Agirc-Arrco est détenue par des individus dont la carrière s’est souvent déroulée à l’abri ou aux frontières de la sphère publique (fonction publique, entreprises publiques ou entités « sociales » à forte réglementation publique). Bref, par des personnes qui ne sont pas vraiment concernées par les retraites du secteur privé.. Tous ceux qui connaissent la pieuvre qu’est l’Urssaf doivent s’inquiéter de cette réforme qui, à terme, pourrait conduire à une nationalisation des retraites complémentaires.

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10 commentaires

Laurent46 12 octobre 2022 - 4:55

Rien de neuf, il y a des caisses de retraite qui ont de l’argent et punissables parce qu’ils ont bien géré les cotisations de leurs adhérents ce qui n’est pas normal dans une République boulimique en dépenses. Par ailleurs comme la République n’a plus de fric, il faut bien payer les grosses retraites des nantis, des assistés de la République et des Fonctionnaires pour lesquels la République des nantis n’a jamais jugé de payer à une quelconque caisse. Alors pillons ce qui reste quelque part dans les porte monnaie de la population laborieuse et surtout ne touchons pas aux avantages mal acquis de tous ces nantis, assistés et Fonctionnaires de la Ripoublique. Macron en a décidé ainsi. Détruire tout ce qui existe pour le mettre entre les mains des fonds de pension des USA qui à la première occasion vont supprimer toutes les retraites de ces idiots de Républicains.

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Essentielliste 12 octobre 2022 - 3:52

Sur les « retraites complémentaires

L’auteur nous parle de la valeur du point qui aurait été « revalorisé « en dessous de l’inflation » depuis des années.
J’aime cet euphémisme car sur les vingt dernières années, la revalorisation a été inférieure à la moitié de l’inflation
et s’il est nécessaire, je peux fournir les justificatifs de ce que j’avance.

Autrement dit il ne s »agit pas d’une sous estimation de l’inflation. Il s’agit bien d’une escroquerie par une information erronée et une pratique non conforme au dispositif mis en place de cette Institution.

Plus loin il est question de « réserves » à hauteur de 62 milliards d’euros, ce qui représente environ 9 mois de versement des retraites.
Je suppose que les 62 milliards de « Réserves » sont en fait le montant plus que minimum des « Provisions » constituées
pour compenser l’impact démographique » auquel cas il ne s’agit pas de « réserves », à l’image de ce que doivent faire obligatoirement les Assureurs dans leur calcul actuariel pour le service des retraites, mais de « provisions ».

Si d’aventure l’Etat français voulait faire disparaître ces « provisions » au Bilan des Institutions, il s’agirait ni plus ni moins d’une captation parfaitement illicite. Dans ce cas nous intenterions une procédure qui ne manquerait pas de
mettre en grave difficulté le gouvernement surtout que nous aurions le soutien de plus de 13 millions de retraités et ce n’est pas rien.

Peut être, me direz vous que l’AGIRC ARRCO n’ont jamais procédé à ce type d’obligations assurantielles légales et que ce gouvernement se fiche comme d’une guigne des contraintes concernant le monde des Assurances.
Par ailleurs il serai intéressant que vous nous disiez quel type de document fait état des 62 milliards.
J’ajouterai que sauf erreur de ma part les comptes de l’AGIRC ARRCO ne sont pas publiées et que, de ce fait, que peut on croire de chiffres qui sortent d’on ne sait où ,et qui auraient été audités par qui ?

En fin je suis extrêmement surpris que l’on nous apprenne que l’AGIRR ARRCO possède des « Réseves » de 62 milliards
alors que le COR ne cesse de nous dire depuis cinq ans environ que les comptes de ces complémentaires sont gravement dans le rouge, la situation s’aggravant d’année en année du fait de la baisse des actifs et de la hausse des
retraités !
Merci Monsieur Lecaussin de bien vouloir éclairer nos lanternes sur ce sujet qui exige rigueur et vérité .

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Nicolas Lecaussin 13 octobre 2022 - 8:28

Bonjour, si, les comptes sont bien certifiés et les 62 Mds y apparaissent mais ne représentent que quelques mois de pensions.
Cordialement
NL

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Almaviva 12 octobre 2022 - 7:39

Encore un scandale de plus, tout cela pour ne pas déplaire aux syndicats qui ne veulent pas entendre parler de la suppression des régimes spéciaux !! Cette décision devrait faire l’objet d’un vote de la part de tous les bénéficiaires de l’AGIRC L’ARRCO : c’est cela la véritable démocratie !!

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Michel Monier 12 octobre 2022 - 7:48

Oui, les partenaires sociaux se trompent de débat sur le transfert à l’ACOSS. Mon article paru dans la revue Politique et Parlementaire https://www.revuepolitique.fr/les-retraites-complementaires-et-lurssaf-les-partenaires-sociaux-se-trompent-de-debat/

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Pierre Bouchet 12 octobre 2022 - 8:54

Depuis 2018 je ne me souviens d’aucune hausse de mes retraites Arrco-Agirc, et au contraire il y a eu une hausse de la CSG qui est venue amputer mes pensions. Pourquoi 5,12 %? D’où sort ce chiffre alambiqué ? Il ne couvre même pas les pertes de pouvoir d’achat depuis dix ans, il ne couvre donc rien de la hausse d’inflation en train de se produire. Quand je travaillais, mes cotisations ont été retransmises à mes ainés, et on nous promettait la même chose. Mais qu’en est-il ? On nous tond, et personne ne nous défend. Mais à force, la vapeur monte, et cela va éclater un de ces jours, hélas violemment sans doute. Il semble que c’est la seule façon de se faire entendre dans notre pays !

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Picot 12 octobre 2022 - 9:57

L’État a bien l’intention de mettre la main sur TOUTES les caisses de retraites, y compris celles des libéraux. C’est clair et net depuis longtemps et c’est le but de la soit disant « réforme »

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Obeguyx 12 octobre 2022 - 12:44

Bien d’accord avec vous, Nicolas. Mais ce phénomène n’est pas nouveau. Je me souviens que déjà en 1979 des tentatives avaient vu le jour. Je fais remarquer, en passant, que les fusions ne concernent que les caisses qui ont des réserves. En clair l’Etat ne fera pas main basse sur les caisses des fonctionnaires car elles représentent un vide abyssal (tout ça n’est pas très propre…).

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GHUS 12 octobre 2022 - 3:30

Les retraités ne peuvent pas se défendre, puisqu’ils ne sont pas représentés dans les conseils d’administration de l’AGIRC et de l’ARRCO, avec la complicité des représentants du patronat et des syndicats. La constitution des réserves s‘est faite sur le dos des retraités par la non revalorisation des retraites. D’où cette impression trompeuse de bonne gestion des comptes.

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PhB 12 octobre 2022 - 9:10

Bravo Obeguyx
Quelles caisses de retraites des fonctionnaires. Où est cet argent?
C’est un puits sans fond.
Aucun compte de faits pour cet argent.
En fait:
Il n’a jamais existé. L »Etat puise dans l’argent public sans se soucier de ce que ça coûte réellement.
PhB

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