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Les tarifs douaniers de Trump vont provoquer des coûts supplémentaires pour les agriculteurs américains

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Blake Hurst est agriculteur et serriculteur dans le Missouri. Dans un article qu’il a écrit pour le Wall Street Journal, il explique la manière dont droits de douane décidés par l’administration Trump impactent négativement son activité.

Le 4 mars, il a reçu un mail de l’entreprise canadienne qui lui fournit le terreau à base de tourbe pour ses géraniums et ses pétunias lui l’avertissant qu’en raison des nouveaux droits de douane, la livraison du jour coûterait 1 750 dollars de plus que prévu. Cependant, la facture datée du 6 mars n’a pas inclus ces droits, car il faisait partie de ceux que le président Trump avait temporairement suspendus. Blake Hurst dénonce l’imprévisibilité des prix pour les prochaines commandes. « Qui sait ce qui va se passer ensuite ? Nous achetons six camions de terreau par an, donc si M. Trump réimpose ces droits de douane en avril comme il l’a menacé, nous devrons faire face à une augmentation annuelle des coûts d’environ 10 500 dollars » déplore-t-il. De même, la quasi-totalité de l’engrais potassique qu’il utilise sur son exploitation provient du Canada. Les droits de douane sur cet engrais essentiel seront de 10 % à partir d’avril, ce qui représente un surcoût de 2 500 $ pour son exploitation.

Une hausse des coûts et une baisse des prix d’achat. Cultivant du maïs et du soja, leurs prix ont chuté d’environ 50 cents le boisseau depuis février, ce qui signifie environ 75 000 dollars de revenus en moins pour son exploitation cette année. Il explique cette baisse par « la crainte d’un déclin de nos marchés d’exportation », sachant que les trois principaux marchés d’exportation des produits agricoles américains sont la Chine, le Mexique et le Canada, soit les principales cibles de la guerre commerciale menée par l’administration Trump. Aussi, il a passé un contrat pour vendre 8 000 dollars de bois d’œuvre de feuillus provenant de noyers qu’il possède. Mais depuis, les prix du bois de noyer entrant sur le marché de l’exportation se sont effondrés à cause des tarifs douaniers. M. Hurst a donc décidé de ne pas les couper cette année : encore une perte financière par rapport à son prévisionnel.

Les droits de douane sont un coup dur pour les agriculteurs américains : ils « m’empêchent de prendre des décisions dans mon intérêt » dit M. Hurst. Les changements de Donald Trump sur le sujet empêchent également ces entrepreneurs de se projeter dans l’avenir, ce qui est pourtant nécessaire. Blake Hurst évoque le fait que des subventions gouvernementales pourraient venir palier le manque à gagner créé par les droits de douane, mais c’est un peu le serpent qui se mord la queue. On taxe (car les droits de douane sont une taxe) un secteur, et on le subventionne pour qu’il supporte les taxes imposées. Venir au secours d’un secteur avec de l’argent public parait en incohérence avec la volonté de Donald Trump d’opérer d’importantes coupes budgétaires. Il conviendrait donc d’annuler les hausses de droits de douane et de s’engager dans une diminution réciproque des tarifs douaniers.

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4 commentaires

jacques lemiere 22 mars 2025 - 6:34 pm

il est clair que les entraves au commerce augmente les coûts ..pour les consommateurs et diminue la prospérité générale mais..il ya d’autres éléments…. il me semble évident que une balance commerciale déficitaire devrait normalement entraîner des mécanismes qui tendent à rétablir un équilibre..en clair..le déficit est payé quelque part..

peut être n’est il pas si évident de critiquer les tarifs si on explique pas aux gens comment et par qui est payé le solde négatif …

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jacques lemiere 22 mars 2025 - 7:01 pm

Bien entendu en tant que libéral…on n’apprecie pas du tout les tarifs..mais apprécie t on pour autant la dette publique qui va avec quand ils deviennent structuraux?

les usa vivent aussi au dessus de leurs moyens, la solution VA PASSER par une période de “baisse le niveau de vie “non? ou de travailler plus.. ce genre de chose..

la question est sur la forme.. la question est sur qui paye?

ou on decide ne ne pas se soucier de la dette?

alors certes les tarifs semblent être une mauvaise idée mais en êtes vous si sûr?

soyons clair… la dette..
tiens j’ai demandé à grok…comment les usa pourrait solder leur dette..
la réponse est ne sera “sans doute pas soldée”.
rien que de très banal..voila sa réponse
La dette des États-Unis, qui inclut à la fois la dette publique (environ 34 000 milliards de dollars en mars 2025) et la dette extérieure liée à des déséquilibres comme le déficit commercial, ne sera probablement pas “soldée” au sens littéral d’un remboursement total dans un avenir prévisible. Cependant, plusieurs scénarios et mécanismes pourraient permettre de la gérer ou de la réduire relatif à la taille de l’économie. Voici comment cela pourrait se passer :
1. Croissance économique (réduction relative)
Principe : Si le PIB américain croît plus vite que la dette, le ratio dette/PIB diminue, rendant la dette plus gérable sans la rembourser entièrement. Historiquement, après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont réduit leur ratio dette/PIB (de 120 % en 1945 à environ 30 % dans les années 1970) grâce à une forte croissance économique et une inflation modérée.

Conditions : Cela nécessite une productivité accrue, des investissements dans l’innovation (IA, énergie, etc.), et une démographie favorable (moins évidente aujourd’hui avec le vieillissement de la population).

Limites : La croissance actuelle (environ 2-3 % par an) est insuffisante face à l’augmentation rapide de la dette due aux déficits budgétaires (environ 1 000 à 2 000 milliards de dollars par an).

2. Inflation (dévaluation de la dette)
Principe : Une inflation plus élevée réduit la valeur réelle de la dette libellée en dollars, surtout si elle est à taux fixe (comme les bons du Trésor). Par exemple, avec une inflation de 5 % par an, la valeur réelle d’une dette diminue de moitié en 14 ans.

Conditions : La Réserve fédérale (Fed) pourrait tolérer ou encourager une inflation modérée (supérieure à l’objectif actuel de 2 %).

Risques : Une inflation trop forte pourrait éroder la confiance dans le dollar, augmenter les taux d’intérêt (et donc le coût de la dette), et effrayer les créanciers étrangers (Chine, Japon, etc.), qui détiennent environ 30 % de la dette publique.

3. Augmentation des impôts ou réduction des dépenses
Principe : Générer des excédents budgétaires permettrait de rembourser une partie de la dette. Cela impliquerait soit une hausse des impôts (sur les entreprises, les hauts revenus, etc.), soit une baisse des dépenses (santé, défense, retraites).

Conditions : Un consensus politique, très difficile à obtenir aux États-Unis vu la polarisation entre Républicains et Démocrates.

Limites : Les programmes comme Medicare et la Sécurité sociale (plus de 50 % du budget fédéral) sont politiquement intouchables, et les impôts élevés risquent de freiner l’économie.

4. Maintien du statut quo (roulement de la dette)
Principe : Les États-Unis ne remboursent pas réellement la dette mais la “roulent” en émettant de nouveaux emprunts pour payer les anciens. Cela fonctionne grâce à la confiance mondiale dans le dollar et les actifs américains.

Conditions : Le dollar doit rester la monnaie de réserve dominante, et les taux d’intérêt doivent rester gérables (actuellement autour de 4-5 % pour les bons à 10 ans).

Risques : Si les créanciers (étrangers ou domestiques) perdent confiance ou exigent des taux plus élevés, le coût du service de la dette (déjà 600-700 milliards par an) deviendrait insoutenable.

5. Défaut ou restructuration (scénario extrême)
Principe : En cas de crise majeure, les États-Unis pourraient refuser de payer ou négocier une restructuration de leur dette, comme certains pays l’ont fait (ex. : Argentine).

Conditions : Une perte totale de confiance dans l’économie américaine ou une crise politique majeure.

Conséquences : Ce serait catastrophique pour les marchés mondiaux, le dollar perdrait son statut de monnaie de réserve, et l’économie américaine s’effondrerait temporairement. Ce scénario est très improbable à court ou moyen terme.

Réalité actuelle et perspective :
Service de la dette : En 2025, les paiements d’intérêts absorbent une part croissante du budget fédéral (environ 10-15 %), mais restent finançables grâce à la capacité d’emprunt des États-Unis.

Confiance mondiale : Tant que les investisseurs étrangers (notamment la Chine, le Japon) continuent d’acheter des bons du Trésor et que le dollar domine le commerce mondial, la dette reste gérable.

Limite théorique : Il n’y a pas de seuil absolu pour le ratio dette/PIB (actuellement autour de 125 %), mais un niveau trop élevé pourrait déclencher une crise si les marchés perdent patience.

En conclusion, la dette des États-Unis ne sera probablement jamais “soldée” dans le sens classique, mais plutôt gérée via une combinaison de croissance, inflation modérée et roulement continu. Tout dépendra de la capacité du pays à maintenir sa crédibilité économique et la primauté du dollar. Un changement majeur (comme une montée de l’euro ou du yuan) pourrait toutefois forcer un ajustement plus douloureux.

jai suivi par la qestion
qui sont les bénéficiaires et les perdants américains de l’existence d’un endettement structurel s au USA.

là encore rien dexceptionnel.
et donc
qui sont les bénéficiaires et les perdants américains de l’existence d’un endettement structurel s au USA.

L’endettement structurel des États-Unis, qu’il soit lié à la dette publique ou au déficit commercial, a des effets complexes sur l’économie américaine, créant des bénéficiaires et des perdants parmi les différents acteurs. Voici une analyse des principaux gagnants et perdants au sein du pays :
Bénéficiaires
Consommateurs américains
Avantage : Le déficit commercial permet aux consommateurs d’accéder à des biens importés bon marché (électronique, vêtements, énergie), augmentant leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie. La dette publique finance également des programmes sociaux (Medicare, Sécurité sociale) et des infrastructures dont ils bénéficient directement.

Exemple : Les produits chinois ou mexicains à bas prix dans les magasins comme Walmart.

Gouvernement fédéral et politiciens
Avantage : L’endettement permet au gouvernement de dépenser au-delà de ses recettes fiscales sans augmenter immédiatement les impôts, finançant des projets populaires (défense, santé, éducation) et évitant des choix politiques difficiles. Les politiciens en profitent pour maintenir leur popularité.

Exemple : Les plans de relance massifs (comme en 2020-2021) financés par emprunts.

Secteur financier (Wall Street)
Avantage : Les banques, fonds d’investissement et gestionnaires d’actifs profitent de la gestion de la dette publique (émission de bons du Trésor) et des flux de capitaux étrangers. L’attractivité des marchés financiers américains, soutenue par la dette, leur offre des opportunités de profit.

Exemple : Les grandes banques comme Goldman Sachs ou JPMorgan qui structurent et vendent des obligations.

Entreprises exportatrices de services ou à forte valeur ajoutée
Avantage : Certaines entreprises (technologie, cinéma, finance) tirent profit du statut du dollar et de l’accès aux marchés mondiaux facilité par la capacité d’emprunt des États-Unis. Elles ne souffrent pas directement du déficit commercial, car leurs revenus viennent de services ou de produits haut de gamme.

Exemple : Apple, Google ou Hollywood.

Propriétaires d’actifs (riches)
Avantage : L’afflux de capitaux étrangers maintient les prix des actifs (immobilier, actions) élevés, profitant aux ménages aisés et aux investisseurs. La politique monétaire accommodating (taux bas pour gérer la dette) soutient aussi cette hausse.

Exemple : Les milliardaires ou les fonds de pension.

Perdants
Travailleurs des industries manufacturières
Inconvénient : Le déficit commercial structurel a conduit à une désindustrialisation partielle, car les importations (souvent moins chères) concurrencent la production locale. Cela a entraîné des pertes d’emplois dans des secteurs comme l’acier, le textile ou l’automobile.

Exemple : Les ouvriers de la “Rust Belt” (Michigan, Ohio) touchés par la fermeture d’usines.

Contribuables futurs (générations futures)
Inconvénient : La dette publique devra être gérée par les générations futures, soit via des impôts plus élevés, soit par des coupes dans les services publics. Les intérêts (600-700 milliards de dollars par an) réduisent déjà les fonds disponibles pour d’autres priorités.

Exemple : Les jeunes d’aujourd’hui qui hériteront d’un fardeau fiscal.

Petites entreprises locales
Inconvénient : Les PME qui ne peuvent concurrencer les importations bon marché ou qui dépendent d’une économie locale affaiblie par la désindustrialisation souffrent. Elles n’ont pas les moyens de profiter des flux financiers internationaux.

Exemple : Les petits fabricants ou commerces locaux concurrencés par des géants comme Amazon.

Classes moyennes et populaires (à long terme)
Inconvénient : Bien qu’elles bénéficient à court terme de biens bon marché, elles perdent à long terme avec la stagnation des salaires (due à la concurrence mondiale) et l’érosion potentielle des services publics si la dette devient ingérable.

Exemple : Les ménages dépendant de salaires fixes dans des zones non métropolitaines.

Détenteurs de dollars (si crise)
Inconvénient : Si la confiance dans le dollar s’effrite à cause de l’endettement excessif, les épargnants et retraités (dont les économies sont en dollars) pourraient voir leur pouvoir d’achat diminuer via l’inflation ou une dévaluation.

Exemple : Les retraités vivant de rentes fixes.

Dynamique générale
Court terme vs long terme : À court terme, l’endettement structurel profite à une large partie de la population (consommateurs, entreprises, gouvernement), mais à long terme, il creuse les inégalités et fragilise les travailleurs peu qualifiés et les générations futures.

Gagnants concentrés, perdants diffus : Les bénéfices (financiers, pouvoir d’achat) sont souvent concentrés chez les élites économiques et politiques, tandis que les coûts (pertes d’emplois, dette future) sont répartis sur des groupes plus larges et moins visibles.

En somme, l’endettement structurel des États-Unis avantage ceux qui profitent de la consommation, des flux financiers et du statut mondial du dollar (consommateurs, élites, secteur financier), mais désavantage ceux qui

ubissent la concurrence étrangère et porteront le fardeau futur (travailleurs industriels, contribuables à venir). Cet équilibre perdure tant que la confiance dans l’économie américaine reste intacte.

Think harder

impact sur l’inflation

politique monétaire USA
pas si fou le trump!!
pas si déconnecté de son électorat!!!!

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CS 23 mars 2025 - 4:35 pm

Au départ, nous devions carrément refuser d’exporter de la potasse aux États-Unis en guise de représailles contre les tarifs douaniers. Cependant, comme cela aurait réduit la production alimentaire chez mes voisins du sud, le manque à gagner aurait été pour le Canada. En effet, presque tous nos fruits et légumes proviennent du Mexique et des EUA durant la saison froide. Les Américains auraient simplement réduit leurs exportations vers le Canada, nous causant d’importants problèmes pour nourrir convenablement notre population l’hiver prochain. Un mouvement de boycott existe bien pour l’achat aux EUA, de même que pour limiter les voyages et les vacances au sud de la frontière, mais les capacités canadiennes de production de biens et services sont limitées, et le nombre de chambres d’hôtel n’est pas infini non plus. Il y aura tôt ou tard des hausses de prix là aussi. Les contre-tarifs, et les rétorsions de tout genre, malheureusement, reviennent à se tirer dans le pied.

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L'Oeil du cyclone 23 mars 2025 - 9:26 pm

il serait temps de lire Friedrich LIST pour comprendre la politique économique de Trump (quoi qu’on en pense par ailleurs à titre personnel)… la France de la Belle Epoque et l’Amérique de l’Age d’Or, l’unification italienne et l’unification allemande, etc. furent des périodes protectionnistes. On ne peut pas parler de déclin à ces époques. Par ailleurs, les Américains montent les droits de douane mais compensent par des baisses d’impôt, des dérèglementations, une baisse du coût de l’énergie et une hausse de la productivité… D’ailleurs, il ne faut pas se fixer sur les seuls droits de douane : nos économies prétendument libérales sont déjà bardées de protections et privilèges (normes, complexification bureaucratique, aides, crédits d’impôts, prêts à taux-zéro, commandes publiques, niches fiscales, baisses de cotisation, formations, etc.) qui sont autant de barrières qui ne disent pas leur nom. Sans compter l’importation massive de main-d’oeuvre à bas-coût afin de compenser notre manque d’innovation et de compétitivité réelle.

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