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Les projets informatiques de l’État sont toujours aussi mal gérés

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Un rapport de la Cour des comptes montre que les gains de productivité sont les grands oubliés des projets informatiques de l’État.

L’année dernière, la Cour des comptes dénonçait le mauvais pilotage des projets de transformation numérique. Dernièrement, dans un nouveau rapport, elle souligne que les gains de productivité attendus par la numérisation des services publics ne sont pas suffisamment importants. Tout simplement parce personne ne s’intéresse au sujet !

D’abord, écrivent les magistrats financiers, « les indicateurs présents dans les projets annuels de performance annexés au budget de l’État ne traitent quasiment pas de productivité ».

Ensuite, l’amélioration de la productivité n’est « que rarement un objectif à l’origine des grands projets numériques de l’État. D’autres motivations sont plus souvent mises en avant : une volonté politique d’accompagner l’évolution des attentes des citoyens ou de simplifier le travail des entreprises qui se traduit par de nouvelles dispositions législatives ou réglementaires ; l’obsolescence technologique des systèmes existants ; le respect d’engagements européens ou internationaux ».

Enfin, « l’équation économique des projets n’est pas toujours posée, alors qu’elle permettrait d’objectiver les bénéfices espérés et de proportionner les investissements à ces gains futurs ». Pour la Cour des comptes, il semble évident que la valeur attendue des grands projets numériques de l’État devrait pouvoir être quantifiée, « quand bien même l’accroissement de la productivité ne serait pas leur visée première ».

Bref, « alors que la notion de rentabilité devrait être un élément majeur de la décision de lancement puis du pilotage de tout investissement, l’évaluation des gains en amont (réduction des effectifs, baisse des coûts de fonctionnement, augmentation des recettes) » apparaît souvent lacunaire ou théorique.

La Cour des comptes constate ce que l’IREF dénonçait dans une étude de 2022 sur l’administration numérique. Nous montrions alors que l’échec français en la matière, tant sur le plan de la réduction des effectifs et des coûts que sur celui de l’amélioration de la qualité des services rendus, avait plusieurs causes. Les deux principales étaient l’absence de simplification réelle comme nous le montrons régulièrement, et le statut de la fonction publique qui favorise la complexification des procédures, la multiplication des tâches et des dispositifs et la dilution des responsabilités.

La Cour fait quelques recommandations pour mieux suivre et valoriser les gains de productivité issus du numérique. Mais, elle ne s’attaque pas – comment s’en étonner ? – à l’essentiel : réduire le périmètre de l’État.

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