Nicolas Théry, président du Crédit mutuel entre 2014 et 2004 – par ailleurs énarque, ancien des cabinets de Dominique Strauss-Kahn, Florence Parly, Laurent Fabius, Pascal Lamy (Commission européenne) et Nicole Notat (CFDT) – et son successeur Daniel Baal viennent de publier un livre (« Pour une société plus mutuelle ») qui se veut d’abord un plaidoyer en faveur du mutualisme.
Ils y défendent l’économie sociale et solidaire (ESS), l’entreprise à mission, et la « démocratie mutualiste ». Ils y expliquent que le mutualisme est « écologique et solidaire », « social » et surtout une « alternative au capitalisme financiarisé ».
Nous n’avons rien contre cette forme d’organisation, mais pourquoi les deux patrons ont-ils sous-titré leur ouvrage « Sortir de l’ultralibéralisme est possible » ?
Nous ne savions pas que nous vivions dans une société « ultralibérale » et la plupart des grands patrons ne le pensent pas non plus qui, de Florent Menegaux (Michelin) à Olivier Andriès (Safran) en passant par Bernard Arnault (LVMH), Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Dominique Schelcher (magasins U) ou encore Laurent Bonnafé (BNP Paribas) se battent contre l’inflation des taxes et des normes.
Ceux du Crédit mutuel veulent, au contraire, plus de fiscalité et de réglementation pour punir les sociétés capitalistes et ainsi, pensent-ils, favoriser les sociétés mutuelles pour lesquelles ils militent. Ainsi appellent-ils l’État à « pénaliser les dividendes et rachats d’actions » et à « orienter l’investissement vers l’écologie et la solidarité ». Ils défendent aussi l’idée de « rendre le dividende sociétal obligatoire pour toutes les entreprises cotées en bourse, à hauteur de 15% du résultat net. Somme qui devrait être allouée à des investissements et des dépenses environnementaux et solidaires ».
Le Crédit mutuel a mis en place ce « dividende sociétal » en janvier 2023. Sur son site internet, il affirme que cela a permis « de mobiliser 439 millions d’euros en 2023 et 574 millions d’euros en 2024 pour des actions solidaires et environnementales ». Fort bien, mais pourquoi vouloir l’imposer aux autres par la force ?
La bibliographie qui figure à la fin du livre de Baal et Théry est riche d’enseignements. On y trouve des auteurs comme Michel Aglietta, Laurent Berger, Thomas Piketty ou Bruno Latour. Le plus cité est Daniel Cohen (5 titres), et les auteurs reprennent le tableau sombre que celui-ci fait des années Reagan et Thatcher, pourtant bénéfiques pour leurs pays respectifs et notamment, contrairement à ce qu’ils écrivent, pour les plus pauvres.
Manifestement, Baal et Théry ont été trompés par de mauvaises lectures. Conseillons-leur les chroniques de livres de l’IREF. Ils y découvriront notamment, pour ne citer que les plus récents, Jean-Marc Daniel, Thomas Sowell, Michel Albouy, Christophe Eoche-Duval, Jean-Philippe Delsol,
12 commentaires
Le socialisme c’est tellement bien qu’il faut l’imposer aux autres.
Le mutualisme à la Ruffin,c’est du socialisme incluant le commensalisme(compagnon de table) où seul un des deux partenaires tire un profit,l’autre n’y voyant ni intèret,ni avantage.Donne ton falzar!!
« de mobiliser 439 millions d’euros en 2023 et 574 millions d’euros en 2024 pour des actions solidaires et environnementales »
On aimerait connaître de détail de ces belles actions….
Perso, j’ai quitté le Crédit Mutuel depuis bien longtemps, qui n’est qu’une banque comme les autres pour ses clients sauf qu’elle taxe sévèrement tous ceux qui auraient l’outrecuidance de s’intéresser à l’épargne mobilière.
Un énarque? … tout est dit!
« ….Fort bien, mais pourquoi vouloir l’imposer aux autres par la force ?…. »
Mais TOUT est déjà imposé par la force, donc pourquoi pas ?
Quel dommage que l’URSS n’existe plus, ils auraient trouvé leur paradis au Kolkhoze Joyeux…
Ils prêchent pour leur paroisse, en somme. C’est une guerre de chapelles…
Quoi de plus normal de la part de socialistes qui ont la liberté en horreur!
Assez cocasse que des patrons de banque, métier par essence capitaliste donc normalement favorables au libéralisme parlent d’ultralibéralisme. Au demeurant je crois, qu’aujourd’hui, personne n’est capable de donner une définition de ce qu’est cette “doctrine”. Ceci étant pas surprenant que ces 2 individus aient de telles remarques : ils sont socialos. Etonnant que le Conseil d’Administration ait nommé des personnes aussi peu fiables, eu égard à leurs opinions, dangereuses pour une banque.
Une banque contre la finance ! Jamais je n’ouvrirai de compte au Crédit Mutuel !
Je viens de clore mon compte au crédit mutuel. Je ne demande pas à ma banque d utiliser mon argent dans des croisades que je ne cautionnent pas. Et puis j’en ai assez de leur publicité wokiste à la télévision où le monsieur d’un certain âge qui a le malheur d être blanc et âgé se fait traiter comme un attardé par des jeunes de couleur.
Je suis un peu surpris que les termes des publicités du Crédit Mutuel n’aient pas entraîné plus de commentaires : ” Une banque qui appartient à ses clients, ça change tout ” Sauf erreur de ma part, un client qui possède une partie de sa banque est un … actionnaire ! Cette publicité n’est possible que dans un pays où les citoyens ont été trompés – et l’ont bien voulu – par une propagande anti-libérale qui tue notre société et son économie à petit feu !