On le sait depuis des années et l’IREF en avait parlé : déjà, en 2019, l’étude Timss (Trends in Mathematics and Science Study, une étude comparative internationale) révélait qu’en mathématiques et en sciences, nos élèves de 4ème sont les plus mauvais de l’Union européenne et les avant-derniers de l’OCDE, les derniers étant les Chiliens… Thierry Rocher, président de l’International Association for the Evaluation of Education Achievement, enfonce le clou et constate que « le niveau en maths des élèves de 4e de 2019 est équivalent à celui des élèves de 5e en 1995 ». L’évaluation Timss 2023, publiée le 4 décembre, place l’Hexagone en position stable par rapport à 2019 : toujours en bas du classement. En mathématiques (discipline pour laquelle les professeurs de primaire ont bénéficié d’un plan gouvernemental de formation), les élèves des deux niveaux évalués, CM1 et 4e, arrivent respectivement en dernière et avant-dernière position de l’UE. Ils sont en dessous de la moyenne de l’OCDE. Ils n’ont pratiquement pas bougé depuis Timss 2019. Des pays aussi différents que Singapour, l’Angleterre, la République tchèque ou même la Roumanie font mieux que nous. Ce n’est donc pas une question d’argent. Les dépenses publiques par élève sont en France plus élevées que dans la très grande majorité des pays qui la précèdent dans le classement. On ne prend donc pas grand risque à parier que dans quatre ans, le prochain classement Timss montrera que les petits Français ont encore fait du sur-place.
Sauf… sauf grande réforme de notre système éducatif. L’IREF l’a dit, écrit, répété, il faut en finir avec sa bureaucratisation, il faut se débarrasser de la tutelle des syndicats. Il faut libérer l’école, la rendre autonome et mettre les établissements en concurrence. Ainsi, ils privilégieront les meilleurs enseignants pour mieux remplir leur mission principale, la réussite des élèves. Car il n’y a pas que les élèves qui font du sur-place, les ministres aussi : ils se suivent mais les politiques, elles, restent les mêmes. Janvier 2022 – novembre 2024 : deux ans, six ministres de l’Education nationale. Tous ont déclaré, en prenant leurs fonctions, que l’école était la « priorité nationale ». On voit les résultats. Que serait l’école, si elle n’était pas leur « priorité nationale » !
6 commentaires
et là, Timss ne s’est-il-elle penché-e que sur les maths ;
pas sur le français…
L’instruction publique est complètement sclérosée. Les seules avancées ont été des expériences catastrophiques comme la méthode globale ou l’apprentissage de la théorie des ensembles. Au détriment des élèves
On ne parle malheureusement ici que des élèves de CM2 et de quatrième dont les premiers doivent juste savoir faire les quatre opérations élémentaires et les seconds commencent tout juste à aborder quelques tout premiers éléments de calcul littéral et de résolution d’équations du premier degré. On est loin de toute théorie des ensembles. Il s’agit tout juste de savoir bien compter. Le drame est là. Qu’est-ce qu’on peut attendre ensuite en terminale et à l’université?
Heureusement, nous restons parmi les meilleurs de la planète pour les mathématiques de très haut niveau. Mais cela ne durera pas si les générations qui viennent sont illettrées en mathématiques.
Un gouvernement de littéraires ne peut former que… des littéraires !
Ces “littéraires” qui se ventent d’être nuls en math ont pris le pouvoir, c’est ainsi et systémique. Demandez à un littéraire de choisir entre créer de la richesse ou accéder au pouvoir pour (se) redistribuer la richesse crée par d’autres… vous verrez le résultat.
J’ai lu un livre sur l’enseignement des maths à Singapour au collège et au lycée. On découvre qu’il n’y a aucun programme top down venant d’experts éloignés du terrain. Ils ont envoyé des équipes dans des classes filmer et enregistrer des enseignants réputés pour leur efficacité. Ils en ont fait des fiches références qui sont à disposition de l’ensemble des enseignants. En fait ils ont fait ce que l’on fait dans l’industrie où on développe les ‘’BKM’’, best known methods pour en faire des standards. Donc réforme par le bas, avec la mise en valeur des meilleurs pour tirer l’ensemble vers le haut.
Bonjour,
Concernant les Mathématiques qui est un peu mon domaine…..il est évident et trivial ce qu’il faut faire….il s’agit JUSTE d’enseigner cette matière dans le secondaire afin de permettre à notre jeunesse d’y accéder dans le supérieur…..ce n’est malheureusement pas le cas …..à moins que vous considériez que barboter dans une baignoire consiste à pratiquer de la natation…….
Autre problématique: laissez un commentaire ne suffira pas….sans pouvoir, pas d’action……
bien à vous
dc